Le coût effrayant des catastrophes climatiques de 2019
Les quinze plus grandes catastrophes climatiques de 2019 vont coûter 140 milliards de dollars, selon le bilan annuel très partiel que publie ce vendredi l'ONG Christian Aid. L'Inde et l'Afrique du Sud payent de loin le plus lourd tribut humain.
Par Joël Cossardeaux
Les méga-incendies qui ravagent l'Australie mériteraient d'y figurer. Mais ces feux catastrophiques, qui n'ont pas fini de sévir sur l'île-continent, sont survenus trop tard pour apparaître au bilan 2019 du coût de la crise climatique que publie ce vendredi l'ONG britannique Christian Aid. L'année qui s'achève aura été marquée par quinze événements météorologiques extrêmes liés au réchauffement de la planète, avec pour particularité d'avoir eu des conséquences humaines et économiques particulièrement désastreuses.
Chacun de ces quinze cataclysmes a coûté plus de 1 milliard de dollars de dégâts. La facture, pour cinq d'entre eux, dépasse même 10 milliards. En tête de ce sinistre hit-parade figurent les incendies qui ont dévasté la Californie, en octobre et novembre derniers , avec un coût estimé à 25 milliards de dollars. Après eux viennent les dégâts du typhon Hagibis, qui a secoué le Japon à peu près en même temps, pour un montant de 15 milliards de dollars.
Vidéo : Le typhon Hagibis qui s'est abattu sur le Japon a fait près de 70 morts
Un tableau incomplet
Suivent les inondations qui, au printemps, ont submergé le Midwest et le sud des Etats-Unis avec un total en pertes et dommages de 12,5 milliards. Les crues qui ont frappé la Chine, à l'été, ont été à peine moins coûteuses (12 milliards de dollars), tout comme l'ouragan Dorian (11,4 milliards) qui a saccagé l'Amérique du Nord, en septembre. Au total, le tribut imposé par les manifestations les plus spectaculaires du dérèglement climatique va chercher dans les 140 milliards de dollars, selon l'estimation de Christian Aid.
Un chiffre d'une précision très relative. « Ces données financières ne livrent en aucune façon une vision complète de l'importance des désordres. Elles n'en reflètent même qu'une partie », assument les auteurs de ce bilan. Les pertes de productivité ne sont pas prises en compte et il est très difficile de chiffrer les dégâts subis par les pays en développement où la couverture assurance des biens et des personnes est faible.
Beaucoup de victimes en Inde
Ce qui n'empêche pas ceux-ci, généralement, de subir les préjudices les plus lourds. « L'écrasante majorité des décès constatés est liée à seulement deux catastrophes, l'une en Inde et l'autre en Afrique du Sud », pointent les observateurs de Christian Aid. Les inondations survenues en Inde ont fait 1.900 victimes, et le cyclone Idai 1.300 en Afrique du Sud, sur un total de 4.572 tués en 2019. A l'opposé, la saison des méga-incendies en Californie s'est soldée par la mort de trois personnes.
Ce décalage entre pays pauvres et riches prend un relief particulier deux semaines après la COP25 de Madrid, marquée du sceau de la déception sur de nombreux points. Notamment celui de l'indemnisation des pertes et dommages générés par les changements climatiques. Un principe reconnu par l'accord de Paris mais dont les modalités de mise en oeuvre ont à nouveau été reportées à la Conférence des parties. Au grand dam des pays les plus vulnérables qui en appellent à la solidarité internationale.
Joël Cossardeaux