Transsibérien : Le guide complet

Le voici, le voilà : mon article sur notre aventure dans l’emblématique Transsibérien ! Je le veux le plus complet et le plus rempli possible d’astuces et de conseils qui vous permettent de préparer votre voyage. Le plus honnête et réel possible sur ce que nous avons vu et ressenti. Et, bien sûr, le plus engagé possible.

Car vous ne le savez peut-être pas, mais cette aventure s’inscrit dans le cadre de notre tour du monde sans avion que nous avons entrepris pour limiter notre empreinte carbone au maximum ! Pour atteindre Saint-Pétersbourg, notre première étape en Russie, nous avons d’abord traversé l’Europe en train, puis visité les pays baltes en bus. C’est une aventure extraordinaire, et je ne peux que tirer mon chapeau à vous, futurs lecteurs, qui auriez compris que le chemin est finalement bien plus précieux que l’arrivée (je vous en parlais ici). Je compte sur vous pour utiliser cet article à bon escient et pour voyager de la façon la plus durable et respectueuse possible !

Allez, c’est parti, je vous emmène en Russie !

Le tracé du Transsibérien

Le Transsibérien, c’est quoi ?

Le saviez-vous ? Transsibérien n’est pas le nom d’un train mais bien d’un réseau ferroviaire !

Il s’agit en fait du réseau de chemins de fer russe « traversant » la Sibérie, la partie orientale de la Russie située en Asie. Elle représente plus de ¾ de la superficie du pays et démarre à l’Oural. On peut donc considérer que l’on emprunte le Transsibérien à partir du moment où l’on dépasse la ville de Iekaterinbourg, marquant le passage entre l’Europe et l’Asie ! Mais voilà, aucun train ne porte en fait véritablement le fameux nom « Transsibérien ».

Cependant, par extension et abus de langage, on désigne en général par Transsibérien les lignes de train directes joignant Moscou à Vladivostok. Avec plus de 9200km de rails, il faut une semaine entière pour réaliser le trajet ! C’est le record du monde actuel pour un trajet direct, comme on peut s’en douter…

Transsibérien

Le tracé

Les trains reliant Moscou à Vladivostok peuvent emprunter deux chemins : celui dit « du Nord » passe par Kirov et Perm pour finalement rejoindre à Iekaterinbourg le chemin « du Sud », qui lui passe par Kazan.

Mais, à moins de réellement vouloir joindre Moscou à Vladivostok, il est probable que vous n’empruntiez pas un train qui fasse le trajet complet. Parfois il s’arrête à Irkoutsk, ou Tchita par exemple, et les possibilités au sein du réseau russe sont multiples, même sans correspondance. Le réseau est bien plus complexe qu’une seule ligne de train Moscou-Vladivostok ! Avec un train direct, on peut par exemple rejoindre Kislovodsk (proche de la frontière avec la Géorgie) avec Irkoutsk à côté du lac Baïkal, ou même Saint-Pétersbourg à Novossibirsk ! Avec une correspondance, joindre n’importe quelle paire de villes de Russie est tout à fait envisageable.

Mis à part ce tracé (et ses branches alternatives), deux autres lignes sont à connaître :

  • Le Trans-mongolien, qui bifurque du tracé du Transsibérien à Oulan-Oude pour rejoindre Pékin via Oulan-Bator, traversant ainsi la Mongolie de haut en bas.
  • Le Trans-mandchourien, qui bifurque à Tchita et traverse la Mandchourie pour rejoindre Pékin, contournant ainsi la Mongolie.

Notre trajet

Nous sommes arrivés à Saint-Pétersbourg depuis Tallinn avec un bus de nuit. Pour voir comment s’est passé notre passage frontière, pour déambuler dans Saint-Pétersbourg avec nous et pour vous laisser flotter sur les canaux de cette ville magnifique, c’est par ici !

De là, notre trajet avec le Transsibérien a commencé !

1er arrêt : Moscou et l’Anneau d’Or

Pour atteindre Moscou, nous avons pris un train de nuit de 7h30. Pour nous voir descendre du train et découvrir cette ville qui nous a beaucoup plu et ses petits secrets, rendez-vous par ici !

Pour assister à nos pérégrinations dans l’Anneau d’or, une région absolument splendide autour de la capitale, c’est par ici !

2ème arrêt : Iekaterinbourg

Il nous aura fallu 35h de train pour atteindre Iekaterinbourg où nous avions choisi de nous arrêter pour une nuit pour couper un peu la monotonie du voyage et, aussi, voir un peu de pays ! Située juste après l’Oural, Iekaterinbourg a la particularité d’être la première ville russe d’Asie sur le trajet du Transsibérien en provenance de l’Ouest ! C’est un passage plutôt émouvant pour des voyageurs au long cours comme nous qui quittions donc notre continent pour un moment !

Pour faire une partie du trajet dans le Transsibérien avec nous et voir à quoi ressemble Iekaterinbourg, c’est par ici !

Si on devait le refaire, nous remplacerions notre arrêt à Iekaterinbourg par un arrêt à Novossibirsk qui, selon Klaudia, une russe avec qui nous avons partagé notre cabine, est bien plus jolie et intéressante. Et nous rajouterions aussi un arrêt à Kazan, la splendide capitale de la région musulmane du Tatarstan.

3ème arrêt : Irkoutsk

Il nous aura fallu plus de 56h de train pour atteindre Irkoutsk ! C’est un peu un arrêt obligatoire sur le trajet du Transsibérien. Capitale de la Sibérie Orientale, elle marque réellement une fracture avec la partie occidentale du pays. Les habitations sont en bois, la population a elle aussi changé avec une très forte représentation de l’ethnie bouriate, même les volants ne sont plus du même côté !

C’est aussi à Irkoutsk qu’il faudra faire votre demande de visa pour la Mongolie ! C’est très facile et l’octroi du visa se fait en à peine 24h, rien à voir avec la demande de visa chinois à Oulan-Bator (MOUARF, les vrais savent) ! Il suffit pour cela de se rendre avant midi au consulat de Mongolie avec les papiers demandés, le personnel y est adorable.

Le vlog de ce fameux trajet de 56h dans le Transsibérien et de notre séjour à Irkoutsk n’est pas encore sorti, mais je ne manquerai pas d’éditer cet article dès qu’il sera en ligne pour que vous puissiez vous imprégner de l’atmosphère et vous inspirer de ce que nous y avons fait !

Transsibérien

4ème arrêt : Le lac Baïkal, l’île d’Olkhon et Oulan-Oude

Nous sommes restés 15 jours au total autour du lac Baïkal et nous avons un peu voyagé tout autour en nous rendant notamment sur l’île d’Olkhon à l’aide d’une marchroutka au départ d’Irkoutsk, un mini-bus russe qui secoue beaucoup. Nous nous sommes ensuite rendus à Listvianka puis à Slioudianka en bus où nous avons fait une splendide randonnée à la journée surplombant le lac Baïkal sur les rails du Circum-Baïkal. De là, nous avons repris le Transsibérien pour une petite portion jusqu’à Oulan-Oude où nous avons passé une nuit avant de remonter dans le Transsibérien.

Le vlog de toutes nos aventures autour du lac Baïkal n’est pas encore sorti, mais je ne manquerai pas d’éditer cet article dès qu’il sera en ligne pour que vous puissiez vous inspirer de ce que nous y avons fait !

Le saviez-vous ?

Le Circum-Baïkal est une portion de chemin de fer longeant la rive sud du lac Baïkal. À l’origine, il s’agissait de la portion du Transsibérien qui, depuis Irkoutsk, rejoignait le lac Baïkal à Port Baïkal pour ensuite le contourner sur 260km jusqu’à Babouchkine et s’en éloigner vers Oulan-Oude. Aujourd’hui, le tracé original du Transsibérien est conservé entre Slioudianka et Oulan-Oude.

La portion Port Baïkal-Slioudianka est celle qui a conservé aujourd’hui le nom de Circum-Baïkal. Elle reste exploitée mais principalement pour le tourisme et elle est séparée du reste du réseau.

Le Circum-Baïkal est la portion de chemin de fer la plus complexe et la plus chère au kilomètre du Transsibérien ! Pour longer le lac, une multitude de ponts et tunnels ont dû être aménagés, et les difficultés ont été nombreuses. En raison de son coût faramineux, elle a été surnommée « la boucle d’or du Transsibérien » !

5ème arrêt : Oulan-Bator

Il nous aura fallu 15h de train pour atteindre Oulan-Bator depuis Oulan-Oude. Cette branche, appelée Trans-mongolien, est selon moi la plus belle partie de tout le parcours avec des vues spectaculaires sur des lacs et les paysages de steppe mongole qui commencent à se dessiner.

Préparer son voyage dans le Transsibérien

Où acheter ses billets ?

Nous avons acheté tous nos billets avant de partir, 3 mois avant d’arriver en Russie. Les prix sont effectivement beaucoup plus intéressants quand on s’y prend en avance… ou au dernier moment ! La logique est la même partout, et la Russie ne fait pas exception !

À titre d’exemple, l’ensemble des billets pour le trajet décrit plus haut nous a coûté 300€ par personne.

Pour acheter ses billets en ligne, il n’y a qu’un seul site officiel : https://pass.rzd.ru/main-pass/public/en

C’est là que vous trouverez les billets aux meilleurs prix et l’ensemble des trains qui circulent. Il existe une myriade de sites revendeurs sur la toile aux apparences de sites officiels, mais ne vous laissez pas berner ! Les billets y sont toujours plus chers et toutes les options ne sont pas proposées.

Les billets sont disponibles en ligne 3 mois à l’avance, sauf pour les billets qui quittent le territoire vers la Mongolie ou la Chine qui sont disponibles seulement 2 mois à l’avance (ne vous inquiétez pas s’il y a écrit sur le site que le train est « sold out », c’est juste que les billets n’ont pas encore été proposés à la vente).

Nous avions imprimé nos billets au cas où mais ces impressions ne nous ont jamais servi. Pour rentrer dans un train, il suffit de donner son passeport pour que le contrôleur puisse vérifier la correspondance du numéro du document avec sa liste de passagers. Veillez donc bien à ne pas vous tromper d’un chiffre ou d’une lettre lorsque vous prenez vos billets en ligne, les russes ne rigolent vraiment pas avec ça et risquent de vous laisser sur le quai.

Il est aussi possible de prendre ses billets au guichet, les prix y sont les mêmes que sur le site officiel. Attendez-vous à ce que votre interlocuteur ne parle pas un mot d’anglais en revanche. Munissez-vous de l’application révolutionnaire Google Traduction si vous avez de la connexion, ou gribouillez en avance les noms des villes en cyrillique avec vos dates sur un morceau de papier pour vous faire comprendre.

Les couchettes

Il existe trois types de compartiments dans les trains du Transsibérien :

La 3ème classe

Les wagons de 3ème classe n’ont pas de cabine, il faut imaginer des couchettes en open-space ! Les compartiments sont ouverts et il s’agit donc en réalité de wagons-dortoirs avec 54 lits, sans mur, ni porte.

À privilégier si :

  • Vous êtes fauchés,
  • Vous êtes des ours préférant éviter tout contact avec autrui (étrangement, c’est l’option qui permet d’être le plus caché et le plus invisible grâce à l’effet « masse »), mais on est d’accord que si on veut faire des rencontres, c’est aussi tout à fait possible !
  • Vous n’êtes pas en manque de sommeil et vous pouvez encaisser de très longs trajets sans vrai repos réparateur (il y a beaucoup de monde donc plus de ronfleurs, plus de bavardages, plus de couche-tard, plus de lève-tôt…)
  • Vous voyagez à plus de 4 et vous souhaitez être tous réunis 
  • Vous ne mesurez pas 1m90 (les couchettes sont plus petites que dans les autres classes et vous risquez de dormir tout recroquevillé)

La 2ème classe

C’est celle que nous avons choisie pour l’intégralité du voyage !

Les wagons de 2ème classe sont divisés en cabines de 4 couchettes, deux en bas et deux en haut, avec une petite table entre les deux lits du bas et de la place pour ranger les bagages sous les banquettes et aux pieds des deux lits du haut.

Nous avons toujours choisi les couchettes du haut parce qu’elles permettent d’avoir un peu d’intimité et de se retirer dans son « chez soi ». Elles sont aussi bien pratiques car vous avez des rangements aux pieds des couchettes où vous pouvez entreposer vos sacs à dos et accéder facilement à vos affaires. Elles nécessitent cependant un minimum de souplesse et d’agilité pour y accéder, mais une fois installés on y est bien.

Les couchettes du bas ont, quant à elles, accès à la petite table centrale et aux prises plus facilement, même si elles peuvent être utilisées par l’ensemble des voyageurs de la cabine. L’inconvénient des couchettes du bas est qu’elles sont en théorie disponibles pour tout le monde pendant la journée pour que tout le monde puisse être assis et profiter de la table.

À privilégier si :

  • Vous voulez rencontrer des gens et nouer une vraie relation avec eux. Le trajet est long, le temps passe lentement, et la promiscuité de la cabine implique inévitablement des rapprochements. N’oubliez pas de mettre un G’palémo dans votre sac à dos ou d’installer Google Traduction avec la traduction hors ligne pour réussir à communiquer malgré la barrière de la langue ou de prendre un jeu de cartes !
  •  Vous souhaitez profiter d’un minimum de confort pour affronter ces longues heures de trajet.

La 1ère classe

Les wagons de 1ère classe sont composés de cabines de 2 couchettes. Elles sont les plus confortables avec des couchettes plus moelleuses que les autres.

À privilégier si :

  • Vous avez les moyens (of course)
  • Vous voyagez en couple et vous avez envie de rester dans un petit cocon
  • Vous voyagez avec un bébé
  • Vous voulez un maximum de confort

En quelle saison ?

Je crois qu’il n’y a pas vraiment de bonne réponse à cette question.

Nous avons traversé la Russie au mois de juin. C’est la meilleure période pour profiter du pays en été. Il ne fait pas encore trop chaud et les touristes, russes ou étrangers, ne sont pas encore tous là. Le lac Baïkal est splendide sous le soleil, et les paysages infinis de taïga qui défilent par la fenêtre du train le sont tout autant. Les villes occidentales sont aussi de vrais joyeux en été et l’atmosphère y est agréable jusqu’à tard dans la nuit.

Cela dit, la Russie revêt un tout autre visage en hiver, et je crois qu’il est tout aussi magique. À la saison froide, la neige recouvre le pays et je suis sûre que l’atmosphère étouffée, glaciale et étincelante de cette saison lui sied à merveille. Dans le Transsibérien, les paysages qui défilent par la fenêtre sont à mon avis tout aussi spectaculaires, si ce n’est plus. On doit avoir l’impression de flotter sur une mer cotonneuse, bien au chaud dans sa petite maison sur rail. Cela doit être une expérience à vivre, à n’en pas douter. Selon des russes rencontrés sur le chemin, mars est le meilleur moment pour visiter la Sibérie en hiver, notamment pour pouvoir profiter du lac Baïkal totalement gelé.

Qu’emporter avec soi ?

Lorsque vous montez à bord du Transsibérien, vous recevez un set de draps pour votre couchette et une petite serviette pour votre toilette. Rien de plus.

Voici une liste non exhaustive de ce que je vous recommanderais d’avoir avec vous avant de monter dans le train :

  • Le G’palémo (et/ou Google Traduction) pour discuter avec les russes qui parlent en général très peu l’anglais.
  • Une paire de tongs ou de chaussons pour faire comme les vrais russes. Tout le monde change ses souliers !
  • Un mug ou un bol pour les amateurs de thé ou de tisane. Il y a un samovar dans tous les wagons qui permet de se servir en eau chaude.
  • Un bon bouquin.
  • Un jeu de cartes pour inviter de nouvelles rencontres à jouer avec soi.
  • Des bouchons d’oreille si vous avez peur des ronflements ou des bruits de vos colocataires.
  • Un peu d’argent en liquide car il ne sera plus possible de retirer quoi que ce soit avant que vous n’arriviez à destination.
  • À manger et à boire (on en reparle plus bas). Privilégier les plats instantanés déshydratés que l’on pourra préparer avec l’eau chaude du samovar (de l’avoine par exemple). Attention, il n’y a ni micro-onde, ni frigo !
  • Une batterie externe pleine (et tous vos appareils chargés), l’accès aux prises étant très limité.
  • Une multiprise (et tout le monde sera ravi).

À bord du Transsibérien

Les passagers

L’expérience du Transsibérien ne serait pas la même sans les rencontres que l’on peut y faire ! La promiscuité des cabines fait que l’on noue facilement des liens avec nos colocataires et le temps long fait que le wagon tout entier en vient à sympathiser et à faire connaissance ! C’est extraordinaire et précieux de tous se retrouver là au même moment, chacun avec son histoire et sa raison d’être ici. L’espace de quelques jours, votre wagon se transforme en village dont vous connaissez l’ensemble de vos voisins ! Lorsque vous quittez le train, c’est non sans un pincement au cœur.

Vous avez un peu de tout dans les wagons du Transsibérien ! Des voyageurs au long cours comme nous, des passionnés dont c’est le rêve depuis longtemps, ou bien des russes qui rejoignent leur famille à l’autre bout du pays ou leur datcha à la campagne.

Question sécurité, chaque wagon est sous le giron d’un membre du personnel de bord. Il est en charge de la sécurité, de l’hygiène et de l’harmonie générale du wagon qui lui est attribué. C’est donc à lui qu’il faut se référer pour toute question ou inquiétude.

Le temps

Le temps est long dans le Transsibérien, trèèès long ! Il vous faut en effet vous préparer à rester plusieurs jours dans un tout petit périmètre. Pour vous occuper, rien de tel qu’un bon bouquin, quelques films ou podcasts préenregistrés, un peu de travail, un jeu de cartes, faire connaissance avec ses colocataires et voisins de cabine, faire quelques promenades le long du train pour se dégourdir les jambes et tester les ambiances, et puis, aussi, regarder la Russie se transformer au fur et à mesure que vous avancez en Sibérie…

Vous pouvez aussi profiter des plus longs arrêts pour visiter un peu les villes traversées en restant aux abords de la gare. Cela dépend du train considéré, mais il y a toujours quelques longs arrêts sur le parcours. En effet, pour les plus grandes villes, les arrêts peuvent durer plus d’une heure, mais cela reste très court pour véritablement pouvoir visiter une ville. C’est néanmoins l’occasion de sortir du train-train du Transsibérien !

Travailler à bord

Je vous l’avais déjà expliqué, en tant que nomades digitaux, nous travaillons pendant que nous voyageons. Le Transsibérien a donc été notre bureau pendant plusieurs jours !

Ne comptez pas beaucoup sur un accès à Internet fiable avec votre carte SIM russe ! Vous captez la 4G dans et à l’approche des gares, c’est-à-dire 5% du temps. Si vous avez néanmoins besoin d’un accès à Internet un peu plus costaud, vous pouvez opter pour Solis de Skyroam. C’est un petit boitier qui fournit un réseau WiFi et qui permet de se connecter à Internet dans de nombreux pays. Étonnamment, même s’il utilise lui aussi le réseau 3G/4G, l’accès Internet était beaucoup fiable, rapide et disponible avec le boîtier Solis qu’avec la connexion du téléphone !

En ce qui concerne les prises, elles sont rares ! Selon les trains, il y en a parfois 1 ou 2 dans chaque cabine. Il faut donc s’arranger avec ses colocataires pour que tout le monde puisse en profiter. Pour le reste, il y a quelques prises dans le couloir qui sont, évidemment, prises d’assaut ! Munissez-vous d’une multiprise, et tout le monde sera content !

Si la position devant l’ordinateur est importante pour ne pas abîmer son squelette, le Transsibérien ne propose pas de bureau et ne permet pas vraiment de se placer correctement. Sauf si vous avez une couchette en bas et que vous pouvez vous installer sur la table (en veillant bien toutefois à ne pas la monopoliser), vous êtes bon pour un petit pincement aux cervicales ! Vous pouvez travailler avec l’ordinateur posé sur vos genoux sur un des strapontins du couloir (idéal pour être à côté d’une prise), ou assis dans votre lit.

L’hygiène

Tous les trains n’ont pas le même standing mais pour nous, le constat a toujours été le même : pas de douche dans le Transsibérien ! Certains wagons dans certains trains en proposent paraît-il mais cela reste rare (et certainement plus coûteux). Leur présence est normalement indiquée sur le site lors de la réservation.

Il y a deux pièces d’eau pour chaque wagon, à l’avant et à l’arrière, contenant des toilettes, avec évacuation sur les rails (à l’ancienne !) ou avec réservoir, et un petit lavabo au fonctionnement non-intuitif (je vous laisse découvrir). Le soir, c’est la queue dans le couloir pour faire un brin de toilette, les chaussons aux pieds et la petite serviette sur l’épaule.

Pour profiter des toilettes tout au long du trajet, privilégiez les wagons avec toilettes à réservoir indiqués par un logo « Bio Toilet » sur le site. Autrement, vous vous verrez interdire l’accès aux cabinets à l’approche des gares, jusqu’à 1h avant et après la gare pour les plus grandes villes !

Si l’équipement est donc rudimentaire, les toilettes sont toutefois nettoyées régulièrement par le personnel de bord.

L’eau et la nourriture

Manger

Il n’y a pas vraiment d’information claire à ce sujet, mais sur les deux longs trajets que nous avons faits (Moscou>Iekaterinbourg et Iekaterinbourg>Irkoutsk), nous avons toujours eu un repas offert pour l’ensemble du trajet ! Ce n’est pas grand-chose mais quand on ne s’y attend pas, ça fait plaisir !

Chaque responsable de wagon est en charge de vous demander quelle option vous préférez entre deux au tout début du voyage, c’est à ce moment qu’il faut intervenir pour demander quelque chose de végétarien. Ça ne pose absolument aucun problème ! On vous apportera ensuite votre petit plat chaud avec un petit pain à un moment tout à fait random du voyage, sans vraie logique apparente…

Pour le reste, il y a un restaurant dans le Transsibérien qui est relativement cher et que nous n’avons pas essayé (avec options végétariennes). Il est toutefois possible de s’y installer pour manger sa propre nourriture, à condition de commander au minimum quelque chose au restaurant, comme un café par exemple (photos à l’appui). C’est ce que nous avons fait assez régulièrement pour être plus à l’aise, assis à une vraie table, avec une jolie vue sur la Taïga qui défile.

Le café du Transsibérien…

Le mieux est d’emmener ses repas, en préparant par exemple 2-3 petites choses dans des Tupperware, en prenant un stock de noix et de fruits secs, du pain et des tartinades salées et sucrées, quelques biscuits et des fruits ! On peut aussi penser à de la nourriture instantanée (flocons d’avoine ou autre) qui peut être préparée avec l’eau chaude fournie par le samovar du wagon.

Ne comptez pas sur les arrêts relativement fréquents du train pour vous ravitailler. Les grandes gares ont des petits stands directement sur les quais, mais vous n’y trouverez pas grand-chose à part des paquets de chips, des nouilles chinoises ou des biscuits.

Boire

En Russie, la pollution de l’eau est d’origine chimique et l’eau du robinet est potable dans très peu d’endroits. Pensez à vous munir d’un système de filtration à base de charbon actif (comme la solution Flex de chez Lifestraw par exemple) si vous voulez éviter d’acheter des bouteilles en plastique. Dans notre cas, nous sommes arrivés en Russie sans avoir été sensibilisés au problème en amont et nous avons donc dû, à contre-cœur, revenir aux bouteilles.

Si vous avez un système de filtration, remplissez vos gourdes avant de partir au maximum. Le samovar présent dans chaque wagon permet également d’avoir toujours de l’eau chaude consommable.

Pour les autres, il est possible d’acheter de l’eau dans le train, ou sur les stands installés sur les quais à chaque long arrêt du train.

Les enfants

Il est tout à fait possible de traverser la Russie dans le Transsibérien avec des enfants ! S’ils sont petits, mieux vaut essayer d’être le plus en famille possible. Par exemple, s’il s’agit d’un couple avec un bébé, peut-être préférer une cabine 1ère classe pour être tranquilles et ne pas gêner les autres voyageurs. S’il s’agit de deux parents avec deux enfants, une cabine de 2ème classe est idéale.

Tout l’enjeu sera de réussir à les occuper et à les tenir en place ! C’est l’occasion de jouer en famille et de faire preuve d’inventivité ! Jeux de cartes ou jeux de dés, dessins, lectures, jeux qui n’ont besoin de rien (« J’ai un animal dans ma tête », « Combien d’objets rouges dans le wagon ? »…), mini-jeu d’échec… Bref, soyez inventifs !

J’espère avoir répondu à la majorité de vos questions, j’ai essayé d’être la plus complète possible ! N’hésitez pas si vous avez des questions !

Alors, qui se lance ?

*** Céline ***

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11 commentaires sur “Transsibérien : Le guide complet

  1. Bonjour, merci pour votre retour d’expérience très instructif.
    Je me pose une question : est ce que tous les wagons du transsibérien sont mixtes ?
    J’ai vu des places de train avec l’inscription « mixtes », alors j’ai eu un peu peur que les autres ne le soit pas, notamment les 3èmes classes (et souhaitant voyager en couple, ce serait dommage !)
    Merci pour vos réponses,
    Anna

    1. Oui, les wagons sont mixtes !

  2. Eh bien, merci pour la précision concernant le nom. Je pensais vraiment que c’était celui du train, lol. En tout cas, quel beau trajet vous avez fait ! Il y a de superbes endroits à visiter par là-bas. Superbes les photos.

  3. Merci pour cet article très complet sur ton expérience du Transsibérien. J’aimerais beaucoup tenter cette aventure un jour. Ça change des voyages que j’ai l’habitude de faire 🙂

  4. Bonjour, cet article est très intéressant et ayant voyagé en Transsiberien l’an dernier, je l’ai lu avec plaisir 🙂

    Quelques commentaires/remarques si ça peut aider certains :
    – nous avions pris nos billets assez tard et du coup il n’y avait de place qu’en 3e classe. Ça s’est très bien passé, très bonne ambiance avec tous les voisins (russes ou coréens pour la plupart car nous allions ds l’autre sens).
    Et mon copain qui mesure 1,94m n’a pas souffert des couchettes courtes (même si c’est vrai que ses pieds dépassaient)’
    – dans certains trains modernes il y a en effet des douches (notamment sur le Rossia). En fait ce sont les douches du wagon des contrôleurs. Elles délivrent un filet d’eau chaude. Ça ne coûtait vraiment pas cher! Le 3e jour, on a apprécié!
    – nous avons pu acheter plusieurs fois des choses sur le quai aux vendeurs/vendeuses ambulant.e.s qui viennent lors des arrêts de 10 à 30min, ce qui nous a permis de goûter des pirojkis, des crêpes fourrées au tvorog… il y a parfois des fruits / légumes aussi
    – dans notre train aussi, les hôtesses du wagon bar proposaient parfois des pirojkis tout chauds sur des plateaux.
    – si vous souhaitez un guide papier, je pense que la référence est le lonely planet du transsiberien

  5. Super article, très complet merci beaucoup! Nous partons en mars avec 2 enfants! Une question par rapport à la sécurité, laissiez-vous vos sacs dans votre compartiment lors de sorties ou de déplacements au wagon-restaurant?
    Merci pour tout!
    Dorella

    1. Oui, on laissait tout ! On faisait effectivement confiance à nos colocataires !
      En revanche, quand on faisait des arrêts longs dans certaines gares et que tout le monde descendait du train, les responsables de wagon nous demandaient de fermer les cabines pour ne pas tenter les voleurs !

      1. D’accord! Vu que nous occuperons un wagon pour 4 nous n’aurons pas de colocataires mais je comprends que les cabines peuvent être fermées à clé!👍🏻

  6. Merci pour ce super guide
    Quand je me lancerais dans l’expérience je saurais que ton blog est dans mes favoris avec cet article (enfin à vrai dire pour tous tes articles héhé) <3

  7. Hello, ça à l’air vraiment cool de voyager avec le trans-sibérien. C’est vraiment un truc que j’aimerai faire y compris pour la traversé en Europe. Je me rend de plus en plus compte que voyager en avion ça a un coup mais que c’est super polluant. Merci pour ce partage.

    1. Mais oui, l’avion c’est has been 😉

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