Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

A Los Angeles, des habitants se mobilisent contre l’utilisation de drones par la police

Mardi 8 août, la police de Los Angeles a annoncé sa volonté d’utiliser des drones lors de ses interventions. La population y voit une menace pour les libertés individuelles.

Par 

Publié le 11 août 2017 à 17h13, modifié le 12 août 2017 à 11h13

Temps de Lecture 2 min.

La polémique avait déjà éclaté en 2014, lorsque la ville de Seattle, aux Etats-Unis, avait offert deux drones à Los Angeles. L’annonce par la police de la ville en début de semaine du lancement d’un programme pilote d’un an a réveillé les contestations.

Alors qu’une commission composée de civils bénévoles nommés par le maire et chargée de mettre en place la politique générale de la police de Los Angeles se réunissait pour rendre son avis sur le projet, des manifestants ont fait part de leur opposition, mardi 8 août, relate le Los Angeles Times. Pourtant, le discours des forces de l’ordre se voulait rassurant : l’engin ne pourra être déployé qu’en cas de prise d’otage, d’incendie, de détection d’une bombe ou face à un forcené barricadé, et ne sera pas armé. Ils le considèrent comme un « outil de bon sens qui peut assurer la sécurité des résidents et des agents en cas de situations dangereuses ».

Plusieurs voix se sont malgré tout élevées, fustigeant une absence de concertation avec la population :

« Les drones représentent une importante menace pour la vie privée. Ils ne devraient être autorisés qu’après un solide débat public », a plaidé Melanie Ochoa, avocate membre de l’Union américaine pour les libertés civiles en Caroline du Sud.

Les opposants craignent que ces robots ne soient utilisés à terme pour de la surveillance aérienne, voire qu’une arme soit montée sur l’engin. « Ce que ça représente, c’est l’escalade et la militarisation galopante de la police », a affirmé Hamid Khan, le fondateur de Stop LAPD Spying Coalition, un collectif d’activistes qui militent pour le respect des libertés individuelles face à la police.

Les détracteurs craignent des dérives

Si le LAPD (Los Angeles Police Department) assure que chaque vol fera l’objet d’un contrôle assidu grâce, notamment, à des rapports systématiques et une demande d’autorisation préalable des autorités fédérales de l’aviation, les détracteurs redoutent que les autorités puissent a posteriori modifier la portée des missions, sans contrôle par les habitants.

La méfiance des Angelins n’est pas infondée. En 2012, le bureau du shérif avait fait survoler les rues de Compton par avion pendant neuf jours afin d’attraper les criminels. Une opération menée en secret qui avait alors déclenché une vague de critiques. Patrisse Khan-Cullors, cofondatrice du mouvement Black Lives Matter (les vies noires comptent) a alerté l’administration : « Cette décision érode un peu plus les relations entre la communauté [noire] et la police », déjà mises à mal par des faits divers racistes ces derniers mois, et par le virage sécuritaire opéré par Donald Trump.

A l’issue de la séance de la commission, son président, Matthew Johnson, avocat exerçant dans le monde du divertissement, s’est dit préoccupé :

« La technologie a le potentiel pour sauver des vies. (…) Notre défi sera de développer des mesures et une surveillance fortes, pour diriger ce programme et empêcher abus et dérives. »

En juin, les pompiers de la ville ont, quant à eux, obtenu l’aval de la commission de leur profession pour utiliser des drones lors des feux ou autres urgences pour lesquelles ils pourraient être appelés à intervenir.

La controverse s’étend au-delà de la Californie. En 2015, le Dakota du Nord a été le premier état à légaliser l’équipement de drones en armes non létales, comme des balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène ou des tasers. Le Connecticut réfléchit ces derniers mois à la mise en place d’une loi similaire.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.