CORONAVIRUS - Des abonnements gratuits mais de nouveaux frais pour certains médecins. Depuis une petite semaine environ, plusieurs médecins généralistes font remonter sur les réseaux sociaux ainsi que sur des forums, l’apparition de frais supplémentaires en matière de téléconsultation imposés par le service Doctolib. Un réajustement qui a du mal à passer en pleine crise du coronavirus.
Certains praticiens ont ainsi reçu dès vendredi un courriel leur indiquant une modification tarifaire lors des paiements en ligne pour une consultation vidéo à distance.
Dans ce courrier, Doctolib indique que les frais de transaction bancaire, jusqu’à maintenant offerts, seront désormais appliqués. Les médecins se voient donc prélever 1% hors taxe sur l’ensemble des honoraires dus au titre de la téléconsultation. Concrètement, lorsqu’un généraliste effectue une consultation par vidéo organisée via Doctolib, la plateforme prélève 1% des honoraires payés par le patient, au titre des frais bancaires.
L’entreprise assure dans sa missive que “ces frais correspondent aux autorisations de prélèvement de carte bancaire et de virement bancaire” et qu’ils sont “similaires à ceux appliqués par votre banque lors de l’utilisation de votre terminal de paiement”.
“La note commence à être salée”
Une différence de taille s’opère toutefois. Pour les médecins qui ont souscrit à la téléconsultation vidéo après le début de l’épidémie, leur contrat dispose d’une clause spécifique sur ces frais, ce qui n’était pas le cas pour les contrats signés avant la crise sanitaire. C’est notamment le cas de ce généraliste, contacté par Le HuffPost et qui a souhaité rester anonyme. “1% ça ne représente pas grand-chose sur le papier, concède-t-il. Mais en cette période ce n’est pas vraiment raisonnable de leur part. Je fais des téléconsultations tous les après-midi, la semaine dernière sur le mois de mars cela représentait environ 1300 euros d’honoraires, sur lesquels on va donc me prélever 13 euros. C’est un peu comme lorsque certains ont augmenté les prix des gels hydroalcooliques au début de l’épidémie”.
Sur les forums de Doctolib, d’autres dénoncent un manque de communication à la souscription du contrat, lequel était promis “tout compris et sans frais supplémentaires”. D’autres estiment que la plateforme se fait de l’argent sur leur dos et font valoir que cela s’ajoute en plus à un abonnement pour terminaux bancaires, au prix fixe lui, auxquels ils ont également souscrit. “La note finale commence à être salée: plus de 200 euros pas mois pour un médecin avec agenda Doctolib, téléconsultation et frais bancaires en double”, gronde un autre médecin généraliste.
Palier une demande en hausse
Contactée par Le HuffPost, la plateforme Doctolib explique qu’elle a dû composer avec une hausse du nombre de téléconsultations vidéos, sans précédent. Ces dernières auraient été multipliées par plus de 50. “Ce sont des frais qu’on ne peut plus se permettre d’offrir”, assure la firme qui rappelle qu’elle a offert la gratuité de ses abonnements de téléconsultation pendant toute la durée de l’épidémie “afin de participer à l’effort national”. En temps normal, pour pouvoir bénéficier du service de téléconsultation, les praticiens doivent en effet souscrire un abonnement d’une valeur de 79 euros par mois.
Doctolib assure également être tributaire de son prestataire, Stripe, qui est chargé des télépaiements. “Avant les frais étaient à 1,5% nous avons réussi à les négocier à 1%”, ajoute par ailleurs l’entreprise.
Par ailleurs, auparavant, les médecins devaient attendre la fin du mois pour que Doctolib leur verse l’argent des honoraires des téléconsultations, la plateforme s’est désormais engagée à le verser chaque semaine.
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