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Sports d’hiver, sports de riches ? Moins de 10 % des Français partent en vacances au ski

Pratique socialement minoritaire, les sports d’hiver drainent une clientèle aisée et diplômée, selon une étude du Crédoc.

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Publié le 09 février 2024 à 16h53, modifié le 09 février 2024 à 16h54 (republication de l’article du 23 février 2018 à 14h00)

Temps de Lecture 3 min.

Embouteillages sur les routes des stations de ski, météo des neiges, risques d’avalanches ou dangers du hors-piste… Chaque année, à l’approche des vacances de février, les sports d’hiver occupent l’espace médiatique. Est-ce pour autant une activité accessible au plus grand nombre ? Pas vraiment, car en réalité moins d’un Français sur dix part en « vacances à la neige ». Cette faible proportion n’a pas beaucoup évolué depuis plus de dix ans, et correspond à un profil social spécifique.

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Entre 9 % et 13 % de la population fréquentent la montagne l’hiver

Partir en vacances l’hiver est une pratique sociale bien moins répandue que les congés d’été. Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) a interrogé en janvier 2023 un panel représentatif de Français, dans le cadre d’une enquête sur leurs « conditions de vie et aspirations ». Il en ressort que seulement 9 % des personnes interrogées partent en vacances à la montagne en hiver.

Cette publication prolonge une étude réalisée en 2010, qui concluait que 17 % des Français interrogés partaient régulièrement en vacances l’hiver (entre décembre et mars), dont 8 % à la montagne, alors que 65 % ne partaient jamais.

Cet ordre de grandeur est corroboré par d’autres enquêtes d’opinion. Selon un sondage réalisé en 2022 par Ipsos, seul un tiers des personnes interrogées (34 %) affirment fréquenter la montagne en hiver, et seulement 13 % s’y rendre chaque année – plus de la moitié n’y est jamais allée.

6 millions de skieurs alpins en 2020

Parmi les vacanciers qui fréquentent la montagne l’hiver, tous ne skient pas. Si l’univers de la glisse est culturellement ancré en France, candidate pour les Jeux olympiques d’hiver de 2030, la pratique des sports d’hiver reste assez limitée.

Selon le dernier baromètre réalisé par le ministère de la jeunesse et des sports, 11 % des personnes interrogées, âgées de 15 ans et plus, déclaraient avoir pratiqué le ski alpin durant l’année 2020, soit environ 6 millions de personnes. Ce chiffre inclut les touristes qui effectuent des séjours en montagne, mais aussi les pratiquants locaux, qu’ils habitent en station ou dans des villes proches des pistes : la même étude estime que 0,5 % des Français sont des adeptes réguliers du ski alpin (au moins toutes les semaines).

Les autres activités hivernales sont plus confidentielles : luge (3 % de pratique dans les douze derniers mois), raquette à neige (2,3 %), ski de fond (1,7 %), snowboard (1,4 %)…

Les skieurs sont plutôt diplômés, urbains et riches

L’enquête du Crédoc montre que les sports d’hiver restent marqués socialement et concernent surtout des groupes favorisés : 20 % des cadres interrogés sont partis à la montagne durant l’hiver 2023, soit trois fois plus que les personnes issues de la classe moyenne inférieure (7 %). Les hauts revenus (17 %) et les diplômés du supérieur (15 %) sont aussi surreprésentés, tout comme les moins de 25 ans et les résidents de l’agglomération parisienne. Ces différences restent dans le sillage de l’étude de 2010, hormis un léger décalage qui s’est opéré entre les hommes (11 %) et les femmes (7 %).

Quels profils partent le plus ou le moins à la montagne l'hiver ?

Taux de départ en vacances (au moins quatre nuits consécutives) déclaratifs à la montagne lors de l'hiver 2022-2023.

Source : Crédoc

Globalement, les auteurs de l’étude ont constaté peu d’évolution avec les conclusions de l’enquête de 2010. « Cela ne nous étonne pas pour l’instant, même s’il est possible que les choses changent d’ici deux ou trois ans, que ces populations s’adaptent et aillent moins au ski, explique Jörg Müller, chercheur au Crédoc. Les jeunes ou les diplômés du supérieur ont, dans les enquêtes déclaratives, une forte sensibilité environnementale, et certains de leurs comportements changent au quotidien, mais d’autres pas tant que ça : ils restent attachés aux sports d’hiver et y vont le plus souvent en voiture. »

117 euros en moyenne pour une journée de ski

L’un des freins aux séjours aux sports d’hiver reste le prix élevé. Peu d’études exhaustives récentes sont disponibles, comme le note le récent rapport de la Cour des comptes sur les stations de montagne. Il cite notamment une étude réalisée en 2013 par les Domaines skiables de France et la Caisse des dépôts en Rhône-Alpes, qui évaluait à 117 euros le coût moyen d’une journée de ski. Si ces montants ont forcément augmenté depuis, notamment en raison de l’inflation, le détail montre que la première dépense concerne le logement (29 %), bien avant le forfait de remontées mécaniques.

Le logement, premier poste de dépense

Répartition des principaux postes du budget des skieurs (hors séjours tout compris).

Une étude plus récente, réalisée par G2A pour la Savoie et la Haute-Savoie en 2023, estimait que les visiteurs français dépensaient 97 euros par jour et par personne, en moyenne, hors transport, contre 155 euros pour les touristes étrangers.

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Selon les dernières données, portant sur l’année 2022-2023, près de 30 % de la fréquentation touristique d’hiver est assurée par des étrangers, en particulier des Britanniques et des Belges. A noter une hausse de la clientèle non-européenne, qui représente près de 4 %.

30 % d'étrangers dans les stations de sport d'hiver

Nationalité de la clientèle des domaines skiables français en 2022-2023.

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