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A ce jour, 27 portraits de Macron ont été « décrochés » dans des mairies, 13 activistes passeront devant la justice

Les gendarmes ont reçu des consignes claires pour mettre un terme à cette campagne menée par une ONG.

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Publié le 25 mars 2019 à 11h16, modifié le 25 mars 2019 à 11h49

Temps de Lecture 2 min.

Des militants d’ANV COP21 et le maire de Cabestany (Pyrénées-Orientales), Jean Vila, enlèvent le portrait d’Emmanuel Macron accroché dans la mairie de la ville, le 27 février 2019.

Les consignes sont claires. Dans une circulaire interne envoyée à toutes les gendarmeries, début mars, la direction générale de la gendarmerie nationale alerte sur la campagne de « décrochage » des portraits officiels d’Emmanuel Macron dans les mairies, lancée le 21 février par des militants d’Action non violente COP21 (ANV-COP21), pour dénoncer le « vide de la politique climatique » du chef de l’Etat.

Dévoilée le 22 mars par un Tweet de l’ex-député européen du Front national Jean-Yves Le Gallou, la missive incite « à recueillir les plaintes des maires ou, à défaut, celles des préfets en substitution, de manière à conforter la réponse pénale des parquets ».

Lorsque les faits sont revendiqués au nom de l’association ANV-COP21, précise la direction, il faut « vérifier que les mis en cause sont membres ou sympathisants de cette association » et « prendre attache avec le BLAT [bureau de la lutte antiterroriste] afin de déterminer les modalités à mettre en œuvre pour rechercher la responsabilité morale de cette association ».

Et un bilan hebdomadaire par le « SCRC », le service central de renseignement criminel, analysera les comptes rendus de police judiciaire « faisant apparaître les termes “portrait président” et/ou “ANV-COP21” ».

« Les gendarmes devraient avoir d’autres priorités »

A ce jour, vingt-sept portraits ont été enlevés. Trente-cinq activistes ont été auditionnés par la police, dont vingt et un sous le régime de la garde à vue, selon l’avocat de l’ANV-COP21, Alexandre Faro. Neuf personnes ont été convoquées en vue d’un procès à Paris le 11 septembre 2019, deux à Strasbourg le 26 juin et deux à Lyon le 2 septembre. « Il est très choquant que ces décrochages symboliques puissent être considérés comme des atteintes à la sûreté de l’Etat », estime Alexandre Faro.

« Le gouvernement veut faire taire les activistes qui dénoncent le décalage entre ses discours et ses actes, juge Jon Palais, porte-parole d’ANV-COP21. Ils n’assument pas leur politique. Ils pourraient dire comme Trump [le président des Etats-Unis] que le climat, cela ne compte pas. »

Pour ce militant, qui revendique l’action non violente et dit que le préjudice matériel est infime – « ce portrait vaut tout au plus quelques euros » –, la réaction est de l’ordre du symbolique. « Les gendarmes devraient avoir d’autres priorités dans la conjoncture actuelle », assène Jon Palais.

Du côté de la gendarmerie nationale, on assure qu’il s’agit d’une « procédure courante », d’un « message assez habituel ». Interrogé par Le Monde, le ministre de la transition écologique et solidaire critique cette campagne lancée par ANV-COP21. « Je la trouve particulièrement malvenue dans le contexte de remise en cause violente des institutions démocratiques, c’est-à-dire de la légitimité des urnes, confie François de Rugy. J’ai l’impression que le “spectaculaire” de l’action cache le vide de propositions. »

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