mercredi 23 mai 2012

Approche : Les légions d'amazones du siège et de la Commune de Paris, 1870-1871 (Mots-clés : amazones, guerre)


On a souvent parlé des légions d'amazones du siège et de la Commune de Paris (1870-1871) sans toujours pouvoir attester de leur existence. Alors mythe ou réalité ?

Une salle de garde de volontaires  du Corps mobile d'amazones volontaires (DR)

Sous le siège de Paris 


Le 1er bataillon des amazones de la Seine 


La création de ce corps atypique est née de la volonté d'un certain Félix Belly. Un homme présenté comme excentrique par ses contemporains et qui dut fuir la France après la Commune. En octobre 1870, il proposa d'armer "dix bataillons d'amazones composés chacun de huit compagnies de cent cinquante citoyennes." Projet ambitieux, d'autant plus qu'il escomptait l'enrôlement de trente mille femmes. Chaque bataillon comprend théoriquement huit compagnies de 150 amazones soit 1200 en tout. La tenue qu'il arrêta rassemble un pantalon noir à bandes oranges, une blouse de laine noire à capuchon et un képi noir à lisérés oranges, plus un fusil léger et une cartouchière en bandoulière. Un bureau de recrutement est installé, 36, rue Turbigo. Selon ses dires, il détient déjà 200 fusils et 300 volontaires se sont présentées dès octobre. "Tous les instructeurs (...) devaient être mariés et compter leur femme dans leur peloton." L'afflux de femmes candidates à l'enrôlement rue Turbigo sème la zizanie dans le quartier à tel point que Belly doit "réclamer la protection de la police." Sous la pression des autorités, Belly qui s'était autoproclamé chef provisoire du 1er bataillon des amazones de la Seine, dut renoncer à son projet, malgré les nombreux engagements. L'histoire s'arrête là pour le siège de Paris.

Sous la commune 


Sous la Commune divers projets de bataillons vont voir le jour. Ils sont généralement le fait de féministes et peu aboutiront.

Le Bataillon féminin du 12e arrondissement 


Il s’agit sans doute de la compagnie féminine de la 12e légion de la garde nationale. Appelée à tort bataillon féminin. Peu de renseignements le concernant. La femme Rogissard y était caporal. Cette compagnie combattit sur les barricades.

Le Bataillon de carabinières de la mort 


Projet avorté lancé par une autrichienne répondant au nom de Reidenhreth. Elle écrivait régulièrement dans Le populaire.

La Ligue militaire des femmes ouvrières 


Projet avorté de Elisabeth Dmitrieff.


Corps mobile des amazones volontaires (DR)

Le Corps mobile d'amazones volontaires 


Dans le Cri du jour nous pouvons lire "les citoyennes de la Commune demandent à s'organiser en corps mobile d'amazones volontaires et à s'habiller aux frais de leurs maris. Elles promettent de mieux garder la discipline que les bataillons fédérés, et le silence... quelquefois."



Auteur : Frédéric Pineau (copyright)

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