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Oh Thomas !

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15 livres

créee il y a environ 7 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

Jude l'obscur
8.1
1.

Jude l'obscur (1896)

(traduction F. W. Laparra)

Jude the Obscure

Sortie : 1950 (France). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

CRITIQUE INSIDE ↓

Loin de la foule dechaînée
7.6
2.

Loin de la foule dechaînée (1874)

(traduction Thierry Gillyboeuf)

Far from the Madding Crowd

Sortie : 1874 (Royaume-Uni). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

CRITIQUE INSIDE ↓

Remèdes désespérés
7.8
3.

Remèdes désespérés (1871)

Desperate remedies

Sortie : 1984 (France). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 9/10.

À la lumiere des étoiles
8.4
4.

À la lumiere des étoiles (1882)

Two on a tour

Sortie : 1987 (France). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 9/10.

Le Maire de Casterbridge
7.9
5.

Le Maire de Casterbridge (1886)

(traduction Philippe Neel)

The Mayor of Casterbridge

Sortie : 1922 (France). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

A dire vrai, en refermant des romans comme celui-là, il n’y a qu’une chose qu’on ait envie de dire : « Waou comment c’était bien ! ». Oeuvre de transition entre ses chroniques joyeuses du début et ses tragédies de la fin, Le Maire de Casterbridge est un livre doux-amer sur les vicissitudes de l’existence, rempli de coups de théâtre, d’atermoiments, de catastrophes et de deus-ex-machina. C’est amusant comme Hardy parvient toujours à entrainer son lecteur, à le plonger dans un univers incroyablement réaliste (la vie d'une petite ville dans son quotidien le plus matériel est par exemple ici rendue comme très peu d'écrivains auront su le faire, sans jamais ennuyer) et pourtant toujours très romanesque, même quand, comme ici, il ne se fatigue pas trop sur l'analyse psychologique de ses personnages. Ceux-ci changent beaucoup d’avis, et ont des personnalités complexes, certes, mais le soucis de l’auteur n’est pas tellement d’expliquer ces aléas. Il préfère s’en servir comme d’une glaise malléable pour multiplier les rencontres, les heurts, les malheurs et les joies de ces créatures soumises aux caprices de la destinée, comme le résume si bien la dernière phrase du livre : « Forcée de se ranger parmi les heureux de ce monde, elle s’étonnait toujours de la persistance de l’imprévu dans la vie, car celle qui avait atteint dans sa maturité à une paix aussi parfaite était celle à qui la jeunesse avait paru enseigner que le bonheur n’est qu’un épisode accidentel dans un drame fait tout entier de souffrance »

Tess d'Urberville
7.7
6.

Tess d'Urberville (1891)

Tess of the d'Urbervilles

Sortie : 1891 (Royaume-Uni). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Ce qui est bien avec Hardy, c'est que quand il fait dans le noir, c'est vraiment noir. Pas d'échappatoire, l'Humanité est condamné à l'errance et au malheur, ça devient plus qu'une affaire individuelle, c'est de l'ordre de la malédiction. Mais sa force, dans tout ça, c'est d'utiliser ce fond d'un pessimisme absolu (détaillé sans une once de sentimentalisme, c'est froid comme une lame de rasoir sur le cou d'une jeune vierge) pour peindre des caractères miroitants, complexes, légers et profonds, comme des phalènes belles d'être si fragiles. Des phalènes à la vitalité rehaussée par l'approche de la flamme. Jamais comme chez Hardy on ne les aura vu s'y brûler dans un crépitement aux douceurs aussi merveilleuses.

La Bien-Aimée
7.5
7.

La Bien-Aimée (1897)

(traduction Geneviève Brzustowski)

The Well-beloved

Sortie : 1897 (Royaume-Uni). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

A première vue, le thème choisi par Hardy pour son 12e et avant dernier roman (juste entre Tess et Jude) est à des années lumières de ses autres oeuvres, beaucoup plus proche finalement des points de départ qu’affectionne Henry James que de ses propres habitudes. Et à première vue, on se dit que ce portrait d’un homme obsédée par un idéal féminin abstrait qui s’impose à lui et le fait papillonner de maitresses en maitresses sans pouvoir s’attacher à aucune ne saurait convenir à l’art à la fois naturaliste et impressionniste qu’il affectionne. Et pourtant, ce satané Thomas parvient à tordre tout ce que son point de départ pourrait avoir de théorique et de froid. Non pas, comme chez James, en plongeant dans les remous de la psyché humaine pour faire d’un cas d’école une aventure digne d’un roman policier mental, mais au contraire en sachant garder le cap romanesque qui toujours chez lui prédomine, quelle que soit la forme qu’il adopte. Ici, poussant son idée de départ jusqu’à l’absurde, il imagine que le héros, Jocelyn, marqué donc par une quête désespérée, se retrouve confrontée tous les vingt ans - via trois générations - au même dilemne que rencontrait le personnage de Fort comme la mort de Maupassant : retrouver dans une jeune fille les traits de sa mère désormais vieillie. Situation qui pourrait être artificielle et rhétorique, mais qu’Hardy démine par une idée géniale : faire en sorte que le héros lui-même soit tout à fait conscient du ridicule de la situation, et l’y laisser s’y vautrer. Dès lors, il n’est plus question de métaphore ou de conte moral, juste du portrait tragi-comique d’un être, que l’on suit sur 40 ans, incapable de lutter contre ses démons, malgré toute la lucidité dont il fait pourtant preuve.

« Elle exerçait un contrôle strict sur les productions littéraires et artistiques qui eussent pu tomber sous les yeux innocents de sa longue rangée de filles, dans le but de leur épargner tous les aspects répugnants de la vie. Elle était l’exemple vivant de cette triste loi selon laquelle les générations successives de femmes ne cumulent jamais leur progrès, car l’avance qu’elles prennent jeunes filles est neutralisée par leur régression de mères de famille ; de sorte qu’elles flottent au gré du courant des avancées intellectuelles comme des épaves dans un estuaire, non point à cause de leurs propres faiblesses, mais par suite de leurs infortunes d’éducatrices. »

Le Retour au pays natal
7.5
8.

Le Retour au pays natal (1878)

The Return of the Native

Sortie : 1878 (Royaume-Uni). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Si Hardy est assez fidèle à un modèle d’intrigue - des personnages errants entre plusieurs amours dans une campagne à la fois toute-puissante et mystérieuse - il parvient par contre à innover sur la façon de les raconter, comme un peintre qui peindrait toujours le même sujet mais avec une touche à chaque fois très différente : romantique, humoristique, fauve, abstraite, cubiste… Avec Return of the Native, le curseur est franchement mis du côté de l’onirisme shakespearien façon Songe d’une nuit d’été. En guise de scène théâtrale, Hardy choisit une lande âpre et grandiose, véritable personnage principal de cette tragi-comédie de remariage. Image d’une étendue à la fois désertique et foisonnante, elle symbolise toute en finesse la vie humaine à laquelle se confrontent chacun à sa façon les cinq protagonistes : changeante, riche en possibilité, mais également absurde et désespérante, aussi bien trop courte que trop longue. Peu importe finalement qu’ils choisissent de se résigner, de se rebeller, de s’y trouver une place, de fuir, ils sont comme des marionnettes tenus ensemble par cette main de fer qui ne connait ni pitié ni colère, une puissance envahissante et pourtant indifférente qui n’a jamais cessé de fasciner Hardy.

Les Forestiers
8.1
9.

Les Forestiers (1887)

The Woodlanders

Sortie : 1932 (France). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Dans la très courte préface qui précède le roman, Hardy juxtapose, en omettant une quelconque transition, deux idées sans rapport apparent, mais qui prendront toutes leur importance au long du texte, comme dans la plupart de ses romans : la première concerne le problème du couple (« étant donné l’homme et la femme, comment fixer des règle à leur vie en commun ?»), alors que la deuxième tourne autour de la beauté des paysages anglais, et du fait que certains pourtant restent inconnus (avec la légère ironie résultant du fait que la région dans laquelle se déroulent tous les romans de l’auteur, le Wessex, n’existe pas). Deux thèmes donc, l'un moral et l'autre esthétique, qui vont s’entremêler et se répondre pour construire un récit haletant autour de quatre personnages qui passeront quatre cent pages à se tourner autour, à se lier, se délier, sans jamais être sûr d’avoir fait le bon choix, comme un brouillon du futur chef d’oeuvre à venir, Jude l’Obscur. Moins radical, moins ouvertement tragique, mais déjà fascinant, dans la façon qu’à Hardy de se servir du décor - ici une forêt aussi touffue que les sentiments de ses héros - en rime inversée à la lande désertique de Retour au pays natal - pour disséquer les méandres du comportement humain.

« Les aspects et les sons de la nuit, de l’hiver et du vent, qui à Grace semblaient lugubres, voire surnaturels parmi ces branches impénétrables, leur étaient familiers, et ils en connaissaient la source, la durée et le rythme. Ensemble ils avaient planté, ensemble ils avaient abattu. Ensemble au cours des années, ils avaient rapproché tous ces signes et ces symboles qui restent lettre morte lorsqu’on les voit séparément, et qui, réunis, prennent un sens très clairs. Dans l’obscurité, aux rameaux qui les cinglaient au passage, ils reconnaissaient les arbres qui les entouraient. Quand le vent chantait dans les branches, ils savaient de très loin en identifier l’essence. Un simple regard jeté sur un tronc leur révélait si le coeur était sain ou s’il commençait à se tâcher, et à l’aspect des hautes ramures ils savaient la profondeur qu’atteignaient les racines. Ils voyaient les métamorphoses des saisons en prestidigitateurs et non en spectateurs.»

Les Petites Ironies de la vie
8.2
10.

Les Petites Ironies de la vie (1896)

Sortie : 1896 (Royaume-Uni). Recueil de nouvelles

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Plus qu’un écrivain-peintre, Hardy est un écrivain-musicien. Et si ses romans sont comme des symphonies, les unes en gammes majeures, les autres en mineures, où se fait jour tout son talent harmonique pour élaborer une structure complexe de caractères et de sentiments, ses nouvelles sont comme de merveilleuses sonates pour piano, au sein desquelles il peut laisser libre court à sa fibre mélodique, le plaisir du récit pour le récit. Comme le titre général l’indique, ces 9 histoires sont comme de petits apologues construit autour de vies loupées, pour un rien, un détail, un malentendu ou une coïncidence malheureuse. Des petits drames quotidiens noyés dans le flot général de l’existence, que Thomas semble contempler avec une commisération un peu amusée, mais jamais distante.

Les Yeux Bleus
7.7
11.

Les Yeux Bleus (1873)

(traduction Georges Goldfayn)

A Pair of Blue Eyes

Sortie : 1997 (France). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 8/10.

Le Trompette-Major
7.9
12.

Le Trompette-Major (1880)

The Trumpet-Major

Sortie : 1882 (France). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 8/10.

Nobles dames, nobles amours
13.

Nobles dames, nobles amours (1891)

A Group of Noble Dames

Sortie : 1891. Recueil de nouvelles

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 8/10.

The Hand of Ethelberta
14.

The Hand of Ethelberta (1876)

Sortie : 1876 (Royaume-Uni). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Si les renseignements vaguement glanés sur Internet sont exacts, la version française de The Hand of Ethelberta (renommée pour l’occasion « s’il avait insisté » !) doit être particulièrement infidèle à l’original, puisque de 500 pages on passe à 140. Impossible de vérifier in vivo, le livre étant épuisé depuis belle lurette. Curieux qu’un roman de Hardy puisse disparaitre ainsi des étageres françaises (ce n’est pas le seul : A Laodicean n’a jamais été traduit !), mais tant mieux, cela donne une occasion forcée de lire l’ouvrage en VO. Et de se délecter par la même occasion de la langue si riche et si brillante de l’auteur, qui transcende le moindre sujet grâce à la façon dont il le traite, avec ce mélange si particulier de distance amusée et de plaisir pour le récit pur. Et c’est d’autant plus frappant ici que le prétexte du roman tiendrait sur une feuille à cigarette : Ethelberta, qui s’est élevée socialement en épousant le fils de son employeuse, puis est devenu veuve à 18 ans, cherche par tous les moyens à trouver un nouveau mari afin de ne pas retomber dans la pauvreté. Fait étonnant, la jeune femme est poétesse et en attendant de trouver un pigeon acceptable, gagne sa vie (pour subvenir aux moyens de sa famille nombreuse, et cachée) en faisant des one-woman-show, ce qui n’est pas banal dans l’Angleterre de 1870. Mais ce n’est pas du tout ça qui semble intéresser Hardy : on dirait bien plutôt que le bougre s’amuse à distordre la matière romanesque pour expérimenter au maximum sa ductilité. Effectivement, en 140 pages le tour pourrait être joué, mais ce sont bien dans les 400 autres pages que se cache le talent de Thomas, tourner autour d’un personnage non pour mieux l’éclairer mais pour faire naître dans son lecteur un merveilleux vertige.

Sous la verte feuillée
6.1
15.

Sous la verte feuillée (1872)

Under the Greenwood Tree

Sortie : 1923 (France). Roman

livre de Thomas Hardy

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Les débuts de Hardy n’ont pas été faciles : ayant donné son premier roman à lire à Meredith, l’avis négatif de celui-ci le pousse à détruire le manuscrit (!), puis il édite anonymement Remèdes désespérés, pastiche des romans noirs de l’ère romantique, qui fait un four retentissant. Changement de braquet donc avec Under the Greenwood Tree, une charmante comédie campagnarde sans grand relief, mais au ton délicieux qui nous fait suivre les caprices de la coquette Fancy Day, hésitant entre trois amoureux dans un petit village pas loin de Casterbridge… Oui, on reconnaît là l’intrigue de Loin de la foule déchaînée (roman nettement plus ambitieux et complexe, paru deux ans après) et le décor de la majorité des oeuvres à venir, l’imaginaire comté de Wessex. Un tour de chauffe donc, où se laisse déjà deviner l’énorme talent de Thomas pour camper des personnages truculents dans des scènes de groupe pleines de vie et d’humour.

« Ce discours fut coupé court par l’apparition sur la scène de Charley avec un visage et des mains hideusement noirs et un nez qui coulait comme une chandelle. Pourquoi, par cette belle après-midi ensoleillée, avait-il découvert que le crochet et la chaîne de la cheminée auxquels pendaient des jambons possédaient plus d’attraits comme jouets que n’importe quel objet de la maison ? C’est un problème que je laisse aux mères éducatrices le soin de résoudre. L’attrait résidait peut-être en ce que ceux qui se servaient de ces jouets-là se voyaient immanquablement couverts de suie. »

Chaiev

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