Manifestations Meiji. Une refondation culturelle

Meiji. Une refondation culturelle

Colloque AIBL avec le concours de la chaire « Philologie de la civilisation japonaise » du Collège de France et du Centre de Recherche sur les Civilisations de l’Asie Orientale (CRCAO)

Le vendredi 18 mai, un colloque prenant place dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de la restauration de Meiji (« Meiji. Une refondation culturelle ») a été organisé par l’Académie, sous la houlette de M. Jean-Noël ROBERT, Vice-Président de l’AIBL, qui en a prononcé l’introduction, avec le concours du Centre de Recherche sur les Civilisations de l’Asie Orientale (CRCAO) et de la chaire « Philologie de la civilisation japonaise » du Collège de France. Ont notamment assisté à cette journée d’amitié franco-japonaise : S. Exc. M. Masato Kitera, ambassadeur du Japon en France, qui a bien voulu prononcer à cette occasion une allocution, M. Jean-Robert PITTE, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences morales et politiques, M. Kohei Okawa, premier secrétaire de l’ambassade du Japon, Mme Marie Hidaka, directeur adjointe du service d’information et de la culture de l’ambassade du Japon, et M. Tsutomu Sugiura, président de la Maison de la Culture du Japon. Était également présent M. Christophe Marquet, directeur de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO), qui a donné un exposé. La session de la matinée était présidée par Mme Claire-Akiko Brisset, correspondant de l’AIBL, qui a également présenté une communication. Dans son allocution d’accueil, M. Michel ZINK, Secrétaire perpétuel de l’AIBL, a souligné l’intérêt ancien et fidèle de l’Académie à l’égard du Japon, et a notamment exprimé en quoi les changements survenus sous Meiji devaient se comprendre comme une refondation et non une révolution culturelle).

Présentation

Si l’on a pu parler, et non sans raison, de « révolution culturelle » à propos des bouleversements religieux qui accompagnèrent la restauration impériale japonaise (Allan Grapard), cette apparente contradiction dans les termes manifeste au mieux le caractère complexe de la nouvelle époque qui s’ouvrait en 1868, universellement connue sous le nom d’ère Meiji.

Les conséquences économiques et sociales, politiques et géopolitiques en ont certes été largement étudiées, de même que les différents domaines de l’histoire scientifique et culturelle, mais tout est loin d’être dit sur cette période fondatrice du Japon contemporain et de sa modernité spécifique.

Il reste suffisamment de territoires à explorer pour que l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, avec le concours du Centre de Recherche sur les Civilisations de l’Asie Orientale (CRCAO) et de la chaire « Philologie de la civilisation japonaise » du Collège de France, ait décidé de réunir quelques-uns des meilleurs spécialistes de la culture japonaise afin de traiter de ce phénomène qui, entre révolution et restauration, pourrait plus justement apparaître comme une refondation culturelle.

Ce terme de refondation voudrait évoquer le processus par lequel la culture prémoderne japonaise, que l’époque d’Edo avait portée à un niveau inégalé, est remodelée et réorientée vers des fins désormais subordonnées à la place que le nouvel État veut se donner dans le monde

En conséquence, le colloque ne traitera pas de l’importation des sciences ou des représentations occidentales, mais se concentrera davantage sur la réorganisation interne d’un héritage perçu dès lors comme particulier, pour en faire le réceptacle et l’instrument d’une forme renouvelée de la culture asiatique dont le Japon entend se faire le champion.

Programme

Matinée sous la présidence de Mme Claire-Akiko Brisset, correspondant de l’Académie, Université Paris Diderot

  • 9h30. Introduction au colloque par M. Jean-Noël ROBERT, membre de l’Académie, professeur au Collège de France.
  • 9h45. M. Alain Briot, docteur en médecine, membre de la Société asiatique : « Les amitiés japonaises de Léon de Rosny à travers son Anthologie de 1871 ».
  • 10h15. M. Michael Lucken, professeur à l’INALCO, directeur du Centre d’Études Japonaises (CEJ) : « La place de la Grèce dans l’imaginaire politique de Meiji ».
  • 10h45. Pause café.
  • 11h. Mme Sumie Terada, professeur émérite à l’INALCO, responsable du projet Genji (CEJ) : « Le Roman de Genji à l’époque Meiji : écritures ancienne et moderne ».
  • 11h30. M. François Macé, professeur émérite à l’INALCO (CEJ) : « La restauration de Meiji et la révolution des sanctuaires ».
  • M. Emmanuel Lozerand, professeur à l’INALCO, directeur adjoint du CEJ : « Réformer le haiku, réformer la littérature ».
  • 12h30. Discussion générale.

Séance de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, à 15h30, sous la présidence de M. Jean-Louis FERRARY

  • Accueil de M. Michel ZINK, Secrétaire perpétuel de l’AIBL.
  • Allocution de S. Exc. M. Masato Kitera, ambassadeur du Japon en France.
  • M. Pierre François Souyri, professeur honoraire à l’Université de Genève, sous le patronage de M. Jean-Noël ROBERT : « L’approche occidentaliste de l’histoire (bunmeishiron) dans le Japon à l’époque Meiji : l’échec d’un courant de pensée ».
  • M. Christophe Marquet, directeur de l’École française d’Extrême-Orient, sous le patronage de M. Jean-Noël ROBERT : « Les peintres de Meiji aux prises avec la “modernité” ».
  • Mme Claire-Akiko Brisset, correspondant de l’Académie, « Photographie (shashin) et vérité : le tournant de Meiji ».

A noter

Un colloque intitulé : « Lumières de Meiji. Construction du Japon moderne (1868-1912) » sera organisé, le 20 octobre 2018, par l’INALCO / CEJ (Centre d’Études japonaises), l’École française d’Extrême-Orient et le musée national des Arts asiatiques-Guimet (MNAAG), de 10h à 18h, à l’auditorium Jean-François Jarrige du MNAAG, 6 place d’Iéna, 75116 Paris (entrée gratuite ; réservation obligatoire, resa@guimet.fr). S’inscrivant dans le cadre de la programmation culturelle du MNAAG associée à l’exposition « Meiji : un Japon extravagant (1868-1912) », ce colloque pluridisciplinaire proposera un éclairage sur les évolutions majeures de la société japonaise dans le dernier tiers du XIXe siècle dans les domaines de la politique, de la religion mais aussi de la pensée et des arts.

Télécharger le programme et le bulletin d’inscription (dans la limite des places disponibles) et le livret des résumés des communications

le programme et le bulletin d’inscription

Livret