La Lettre du 21 septembre 2020
 
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Bonjour à chacune et chacun,

Tenir la Fête de l’Humanité, la semaine dernière malgré les embûches et les contraintes, s’est révélé nécessité absolue alors qu’en cette rentrée scolaire et sociale la menace épidémique et les craintes légitimes des français sont mises à profit par le pouvoir et quelques officines médiatiques pour lancer un concours d’indécence, de vulgarité et de racisme.

A la violence des mots du pouvoir pour détourner les regards des prédateurs et organiser les divisions au sein des classes populaires, la Fête de l’Humanité a opposé en de multiples débats et rencontres la fraternité, la force du débat politique, la solidarité.
 
Qui aurait pu croire, alors que le pays traverse une épreuve inédite, qu’en quinze jours à peine le débat public puisse être autant saturé de mots puisés dans l’imaginaire colonial ou dans la vieille tradition autoritaire ? Tout cela tandis qu’un plan de relance des inégalités nous est imposé sans débat, sans appel à la participation populaire, sans donner aux travailleurs et à leurs organisations syndicales des moyens de contrôle de ces budgets.

Examinons la nature de leurs mots chargés d’imaginaire et d’idéologie réactionnaire ; le tout sur fond de survalorisation de chaque fait-diver, comme lors des élections présidentielles de l’année 2002.
 
  • « L’ensauvagement » est bien celui d’un capitalisme financier qui organise le pillage du travail et de la nature.
  • Le « séparatisme » n’est que celui d’une caste protégée derrière les rideaux de fer et d’argent des beaux quartiers.
  • Quant au énième rapport sur la fraude « sociale » dans un pays si riche, il ne sert que de paravent à la file de la pauvreté qui s’allonge au fur et à mesure que se remplissent les coffres des paradis fiscaux.

Quelques jours auparavant, le président a profité du 150ème anniversaire du retour de la République, pour célébrer, encenser, plagier même, sa version autoritaire et bourgeoise, dont l’unité factice repose non pas sur la justice sociale et la reconnaissance de ses membres mais sur la mise au pas des citoyens. Une république qui met le vocabulaire, ses prérogatives, son pouvoir réel et symbolique au service d’une lutte de classe menée avec acharnement par le capital pour conserver les manettes. Tout l’inverse des fondements révolutionnaires de 1792 et du processus émancipateur et égalitaire dont la République sociale, laïque et démocratique est censée être le véhicule.

La Fête de l’Humanité, dont les débats et rencontres sont toujours à disposition sur notre plateforme numérique (accédez ici fete.humanite.fr/ ) a été l’antidote à la guerre idéologique menée par le pouvoir et ses relais, pour remettre les choses à l’endroit, pouvoir se défendre et rechercher les chemins de nouvelles espérances. 
 
 
Elle donne, avec d’autres évènements dont les journées d’action syndicale, le signal qu’une résistance s’organise pour contrer la curée sociale et inventer un système de garantie, pour chacune et chacun, d’un travail ou d’un accès à une formation pour des métiers en mutation, pour une régénération de l’industrie, une autre agriculture, de nouveaux services publics indispensables pour préserver la santé, développer l’éducation publique et réoxigéner la nature, bref pour porter en avant notre humanité commune.

Dans l’immédiat, le pouvoir ne peut se dérober face aux demandes pressantes de conditionnalité des milliards d’argent public versés aux grandes entreprises. Le scandale des licenciements et de la fermeture de l’usine Bridgestone à Béthune devient un cas d’école. On nous a dit que le CICE servirait à maintenir l’emploi. Celle-ci a touché des millions depuis sa création et elle pourtant maintenant elle va licencier. L’Etat et les gouvernements depuis le précédent quinquennat doivent être mis sévèrement devant leurs responsabilités. En lieu et place des licenciements d’opportunité et boursiers, les exigences montent pour réduire le temps de travail, améliorer la rémunération du chômage technique, encourager la mutation industrielle et agricole et développer la formation ainsi que les services publics.

C’est ce message d’espoir qu’ont porté les paroles et les cœurs des participants d’une fête – réussie malgré les difficultés – qui a proclamé, comme un défi lancé au virus, aux puissances d’argent, aux pouvoirs nationaux et supranationaux : « notre Humanité est plus forte que tout ». Une apostrophe à faire vivre dans les débats et l’unité populaire à construire sans attendre. Vous pouvez retrouver les débats et les concerts de la Fête sur la plateforme numérique dédiée (accéder ici)
 
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Quelques débats qui ont marqué la Fête: 
 
 
Solidarité avec l'Humanité : le bon de soutien
 
Les comptes de la Fête doivent maintenant s’équilibrer et nous devons poursuivre notre collecte en solidarité avec les enfants des familles les plus démunies avec le Secours populaire français. C’est la raison pour laquelle nous continuons la vente des bons de soutiens à l’Humanité. Nous rappelons que la valeur de chaque bon de soutien est défiscalisée ou fait bénéficier d’un crédit d’impôt. Ainsi, pour un bon de 25 € on ne paie en réalité que 10 €, pour 50 € de bons on paie en réalité moins de 20 €.

Le bon de soutien c’est la solidarité avec l’Humanité, pour sa Fête et pour améliorer son contenu.
 
30 000 bons de soutien représentent 150 000 € pour les actions du Secours populaire envers les enfants démunis. 
 
C’est 450 000 € pour l’Humanité soit seulement la moitié des coûts de la Fête. C’est aussi à peine la valeur du budget annuel consacré aux reportages de l’Humanité et de L’Humanité Dimanche.

Avec le bon de soutien on reçoit une belle revue « Jours de Fête » qui retrace les 90 années de l’histoire de la Fête.
 
 
Les chèques doivent être libellés à l’ordre de "Fonds de dotation l’Humanité en partage"
 
Bridgestone, la Covid et tous les autres : le visage froid du capitalisme
 
On a bien vu les larmes de crocodile de membres du gouvernement, les cris du président de la région des Hauts de France, les gémissements télévisuels de ceux qui nous bassinent depuis des jours avec « la fraude sociale ou « le séparatisme » à l’annonce brutale de la suppression de 863 emplois chez Bridgestone à Béthune, dans le Nord. Cela touchera au moins 4000 familles avec les entreprises sous-traitantes. Ces gens du gouvernement et de la droite pourront toujours larmoyer, ils sont en réalité les complices sinon les acteurs directs de ce carnage social. Ce sont eux qui multiplient les cadeaux à ces entreprises sans contreparties en faisant croire que c’est pour l’emploi et « la compétivité » alors que c’est en réalité pour les actionnaires. Ils font croire qu’on vit dans l’Europe unie pour la prospérité alors que c’est l’Europe de la guerre économique et de la pauvreté organisée. Car c’est bien d’une délocalisation de production dont il s’agit une nouvelle fois ici, vers la Pologne et la Hongrie. Au fond c’est encore une fois le capitalisme – qui n’a que faire des territoires et des hommes – qui est en cause. Les gens du pouvoir, de la droite et de quelques cercles sont dans une contradiction insurmontable pour eux. Pleurer sur les méfaits d’un système dont ils sont les actifs porteurs d’eau. La question posée à ce moment est bien celle de l’invention du chemin d’un « post-capitalisme », celui d’un communisme de notre temps.
 
Menace de guerre en Méditerranée
 
L’Oruç Reis est enfin rentré au port mais le ministre Turc des affaires étrangères a prévenu : « N’y voyez surtout pas un pas en arrière ». Dernier chapitre d’une longue série de bravades, voilà près d’un mois que ce navire de recherche d’hydrocarbure déployé par Ankara dans les eaux territoriales helléniques attisait les tensions entre la Grèce et la Turquie, pourtant supposées alliées puisque toutes deux membres de l’Otan.

Forages illégaux dans les eaux chypriotes, survol d’îles grecques par des chasseurs-bombardiers, le président Erdogan n’en est pas à ses premiers méfaits dans le secteur. Et celui qui avait déjà invectivé Emmanuel Macron en novembre dernier (« en état de mort cérébrale », 28/11/2019) n’hésite plus maintenant à le menacer directement (« Vous n’avez pas fini d’avoir des ennuis avec moi », 12/09/2020) pour mieux s’affirmer aux yeux du monde.

Fort d’un « régime de terreur » – pour reprendre les mots du prix Nobel de littérature Orhan Pamuk – instauré graduellement depuis son accession au poste de premier ministre en 2003, le réactionnaire Recep Tayyip Erdogan poursuit ses desseins impérialistes, après avoir purgé armée et administration publique, rempli ses prisons d’opposants (notamment les Kurdes qui sont traités comme des terroristes) et muselé la presse.

S’appuyant sur une rhétorique nationaliste néo-ottomane très agressive, la Turquie cherche avec lui à retrouver un rôle d’acteur de premier plan au niveau régional mais aussi sur la scène internationale, n’hésitant plus à défier les grandes puissances avec des positionnements audacieux sur des terrains explosifs tels que la Syrie, la Libye ou en Irak. Elle s’autorise à intimider des frégates françaises avec sa marine, violer l’embargo de livraisons d’armes en Libye, maintenir des mercenaires sur plusieurs théâtres d’opérations… Entre provocation et témérité affichée, la politique étrangère de voyou menée par Erdogan joue continuellement avec le feu au point d’agiter aujourd’hui le spectre de la guerre avec la Grèce.

En s’appuyant sur la brutalité, le chantage, la politique du fait accompli et le mépris du dialogue international, Erdogan se risque à jeu dangereux qui met en péril la stabilité régionale et exacerbe la crise que traversent les relations internationales.

L’Otan nous prouve pour la nième fois sa soumission totale aux intérêts américains et son inutilité. Quant à la France et l’UE, elles payent à présent le prix d’un silence complice face à la dérive d’un dirigeant qu’on a laissé faire pendant des années en échange de la fermeture du « robinet migratoire ». C’est renforcé par une indulgence coupable des Européens et des Etats-Unis que celui qui a tant martyrisé son peuple peut s’afficher désormais avec tant de véhémence. Et comment pourrait se faire entendre l’UE face à lui ? Fondée sur la concurrence, n’a-t-elle pas mis elle-même la Grèce à genoux ? La France, qui n’a pas joué un moindre rôle dans cette affaire, court maintenant à sa rescousse… et se félicite de la commande de 18 Rafales par Athènes ! "Excellente nouvelle pour l'industrie aéronautique française" a tweeté la ministre des Armées Florence Parly. « Dans le même temps », l’administration française vient de livrer cette semaine le Kurde Mehmet Yalcin à Ankara, en claire violation des procédures et des droits de ce demandeur d’asile.

L’ombre de la guerre souligne bien le cynisme des grandes puissances, qui n’ont pas été capables d’instaurer une vision nouvelle et équilibrée des relations internationales. Comment attendre des puissances émergentes un comportement coopératif si la voie qui leur a été montrée pour peser dans le concert des nations a été celle de la force et du calcul égoïste ?
 
TAF. Le nouveau numéro de la Revue Travailler au Futur
 
La pandémie de Covid-19 a fonctionné comme un puissant révélateur des fractures et des contradictions imposés par le capitalisme financiarisé au sens même du travail. Dans ce troisième numéro de la revue, les contributeurs nous donnent un point de vue, début d'une réflexion d'ampleur pour repenser le travail, ses implications, ses rapports au réel et ses évolutions nécessaires.
 
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Des publications des éditions de l’Humanité :
 
 
Le communisme a de l'avenir...
 
Marx n’est pas qu’un penseur de l’anticapitalisme. Mais le communisme tel qu’il l’a envisagé n’a jamais été essayé historiquement, alors que le changement de civilisation qu’il préconise et dont il indique les grandes lignes(l’après-capitalisme d’une société sans classes) n’a jamais été aussi actuel. Telle est la grande thèse que soutient ce livre. Pour l’établir, il propose de lire Marx tel qu’on peut le faire aujourd’hui. En le détricotant des traditions militantes de la social-démocratie allemande et du marxisme soviétisé...
 
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Manifeste pour une conception communiste de l'économie solidaire
 
Cet ouvrage est une aide pour tous ceux qui veulent s’inscrire dans une démarche de dépassement du capitalisme et construire un monde qui n’a encore jamais existé. Avec ce Manifeste, les auteurs cherchent à montrer que l’on peut en trouver les prémisses dans l’Économie Sociale et Solidaire. Des prémisses à développer, faire fructifier, et améliorer, mais dont il faut avant tout prendre conscience. Ce manifeste s’adresse donc à toutes celles et ceux qui cherchent à construire un monde postcapitaliste...
 
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Le hors-série sur les 90 ans de la Fête de l'Humanité
 
...  à recevoir avec votre bon de soutien à l’Humanité.
144 pages de photos et de texte ! Il n'en fallait pas moins pour rendre compte de 90 ans de Fêtes de l'Humanité, de rencontres, de luttes, d'engagements, de rassemblements, d'échanges, de débats. 90 ans de fraternité et de solidarité ! Jours de Fêtes est avant tout un catalogue de souvenirs. Il recueille la mémoire de la Fête.
 
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A paraître bientôt : Pour une éloge raisonnée du manifeste communite de marx (par Yvon Quiniou).
 
Restant à votre disposition, je vous souhaite une bonne semaine.
 
Patrick Le Hyaric
 
 
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