Un contraste nous saisit entre la beauté des matins du printemps et ces enfermements obligés pour se protéger et protéger ses proches. Ce soleil a beau nous faire des clins d’œil appuyés, il ne peut cacher ces ombres et ces sombres moments de nos angoisses, de nos douleurs, de nos deuils qui se suivent.
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La Lettre du 19 avril 2020
 
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Bonjour à chacune et chacun,

Un contraste nous saisit entre la beauté des matins du printemps et ces enfermements obligés pour se protéger et protéger ses proches. Ce soleil a beau nous faire des clins d’œil appuyés, il ne peut cacher ces ombres et ces sombres moments de nos angoisses, de nos douleurs, de nos deuils qui se suivent. Cette semaine encore, trop de noms, de visages, de vies, s’en sont allés. Des personnalités connues et d’autre moins, qui auront beaucoup apporté aux autres, à leur pays, à leur discipline. Presque une page y est consacrée dans l’Humanité chaque jour. Mon chagrin ne se tarit pas du décès de mon ami Daniel Gilles, grand élu de Bretagne, responsable communiste dont il a été membre de son conseil national, fondateur de la fête de l’Humanité Bretagne.
 
 
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On est stupéfait du contraste entre ces vies perdues, souvent dans la souffrance que fait endurer ce virus et la manière de parler en haut lieu. Il y a chaque soir, ce monsieur en costume gris, qui vient vers 19H15 égrené les chiffres des journées en parlant d’hospitalisation et de décès, comme de sacs de patates. Il porte le titre de directeur général de la Santé. Drôle de nom pour annoncer que vous la perdez… votre santé, ou celle de ceux qui vous entourent. Et puis il y a tous ces mots, pour parler des maux qui nous assaillent. En fait, Il y a plutôt tout un dictionnaire de la fameuse « distanciation sociale ». Pourquoi « sociale » et pas géographique, on ne le sait point. Puis il y a « les pics », « les plateaux de l’épidémie », « les gestes barrières », « confiné », « dé-confiné ». Encore une fois, c’est tout un vocabulaire qui est utilisé, toute la journée, confinant à force nos esprits. Sans oublier de mentionner les paroles présidentielles et ministérielles qui, si elles ne sont pas « confinées», sont loin d’être coordonnées. Les ministres et sous-ministres parlent pour se contredire, nous faisant ainsi comprendre que comme nous, ils découvrent ce que dit le président, qui lui aussi se contredit. Un jour chef des armées, le lendemain défenseur de 1789 et des « Jours heureux », demandant d’acclamer aujourd’hui celles et ceux qu’il avait qualifiés de « rien hier ». J’ai produit un article après sa dernière intervention télévisée « Monologue présidentiel ».
 
 
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Il conviendrait d’expliquer aux directeurs des rédactions des radios et télévisions que la gauche continue d’exister, et qu’elle devrait elle aussi avoir le droit de s’exprimer dans les médias. Leur dire aussi qu’il y a toujours en France des journaux et des journalistes autres que ceux du Figaro et des Echos, qui produisent chaque jour des analyses, des repères. Pourquoi ne sommes-nous plus invités nulle part ? Serions-nous plus contagieux que tous ces éditorialistes de droite et macronistes, dont les idées nous ont amenés aux impasses actuelles. Oh, comme c’est difficile pour le pouvoir et ses portes voix de justifier leur gestion chaotique de la crise sanitaire, et leur austérité qui aujourd’hui nous prive de masques, de blouses, de tests, de lits, de respirateurs. Ainsi on nous demande avec insistance de regarder vers … la Chine. Plus édifiant encore, il a fallu que la France s’aligne une fois encore sur les folies de Trump contre l’Organisation mondiale de la santé.
À cela s’ajoute une autre facette de la période : la destruction des mots, de leur sens. Car indéniablement leurs mots que je ne préconise pas de reprendre, sont des pièges en cela qu’ils sont chargés d’idéologie libérale.
Ainsi, aux origines grecques du mot crise, il y a « ce qui tranche ». C’est un moment critique, dramatique, qui « tranche » avec des possibles totalement opposés. Antonio Gramsci avait qualifié ce moment de période où « le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaitre ».

Nous sommes à un tel moment. Au sein de la crise, derrière les beaux discours sur « l’après », se cache une féroce lutte du capital pour sauver et renforcer son système en le régénérant contre le monde du travail et les retraités. C’est le sens des ordonnances « d’urgence sanitaire » et des déclarations du président du MEDEF, en ligne avec celles-ci sur l’allongement de la durée du travail, les suppressions des congés payés, etc. C’est aussi tout le sens du projet de réouverture des écoles pour permettre aux parents d’aller au turbin, pendant que les grands parents étaient appelés à rester confinés car considérés comme improductifs. J'ai produit l'éditorial de l’Humanité de mardi : Répliquer à la canonnière de Pâques.
 
 
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Nous avons déjà l’expérience avec un M. Sarkozy qui en 2008 annonçait un combat contre « l’argent roi », pour mieux camoufler les décisions autoritaires qui se préparaient, scellé notamment dans un pacte dit « pour l’euro-plus » avec Mme Merkel. J’ai décrit cela dans un livre « l’Europe des peuples nous appelle ». Si M. Macron revenait aux « Jours heureux », ce n’est pas une petite prime qu’il verserait à ceux qu’il appelle comme la presse de droite « les héros du quotidien », mais une sérieuse revalorisation des salaires et des pensions à commencer par le Smic. La qualification de « héros » ne fait que cacher le refus de les reconnaitre réellement comme tel.
Notre démarche doit donc consister à faire en sorte que ces « premiers de corvée », accèdent aux gouvernements dans les entreprises, les services jusqu’à l’Etat.
Il en est de même du mot « l’après ». Penser « le monde d’après » disent-ils, alors que le monde d’avant leur convenait si bien. Voici une belle démonstration d’hypocrisie. Des parlementaires de tous les groupes- à l’exception des communistes et des insoumis-, ont même signé ensemble un texte pour appeler « à construire le monde d’après. » D’autres comme les verts appellent eux, à un « grenelle de l’après » sous la présidence du Premier ministre. Outre le fait que ceci traduit une grande méconnaissance historique sur le cadre du « grenelle » de 1968, cela amène à la confusion généralisée des esprits. Il n’y a pas « d’après ». Il y a maintenant. Ce « maintenant », où le pouvoir poursuit la destruction du droit du travail avec la loi d’urgence sanitaire, les restrictions des droits et libertés pour faire de l’Etat d’exception une situation normale tandis que l’argent est fabriqué essentiellement pour soutenir le grand capital. Les petits entrepreneurs, le commerce n’ont le droit ni à la protection des assurances, ni aux largesses des banques. Et que dire des services publics vers lesquels le déversoir à monnaie ne se tourne pas. « Le maintenant », c’est ce combat-là. C’est une démarche d’initiatives communistes au sens le plus politique, le plus rassembleur du terme. A quoi sert l’argent ? Où va-t-il ? Pour qui ? Dans quel but ? Quel contrôle de son utilisation par les travailleurs et les élus ?
Par exemple, les milliards déversés aux grandes entreprises ne devraient l’être que sous conditionnalité sociale, écologique et territoriale avec des engagements fermes dont la réalisation pourrait être vérifiée, contrôlée.
Par exemple, il convient de dire la vérité sur l’Union européenne qui ne débloque pas un sou contrairement à ce que dit sa propagande pour ne garantir que des emprunts.
Par exemple, si on veut changer quelque chose on doit se lever pour refuser que BlackRock, le plus grand investisseur dans les énergies fossiles, ne soit pas le prescripteur « environnement » de la Commission européenne. Le journal anglais « the Gardian », révèle qu’entre 2015 et 2019 BlackRock s’est opposé ou abstenu sur plus de 80% des résolutions concernant l’avenir du climat dans les entreprises dont il est actionnaire.
Par exemple, on doit mener une puissante bataille pour que l’argent que fabrique (ex-nihilo) la banque centrale européenne serve bien aux investissements du futur et non aux profits bancaires.
Demain commence chaque jour dans les actions populaires. Celles qui organisent la solidarité en ce moment avec des associations, des municipalités, et celles qui portent le fer dans la plaie. L’avenir, ce n’est ni les ultra-libéraux mondialistes ou souverainistes, ni une gauche palliative, mais une gauche d’innovation, de combat, porteuse du communisme comme processus populaire d’émancipation humaine. C’est une responsabilité immense pour que cette crise ne profite pas au…pire. L’enjeu est bien de poursuivre et d’amplifier les combats libérateurs en poussant les avancées le plus loin possible sans attendre. Cette transformation de nature révolutionnaire est d’autant plus indispensable que le réchauffement climatique, qu’il faut bloquer, libère avec la fonte de glaciers de nouvelles bactéries et de nouveaux virus. Il faut donc opposer une nouvelle cohérence sociale, écologique, démocratique et pacifique.
Entre nous il serait utile de faire réfléchir au modèle macronien de retraites par point. Celui-ci visait à indexer les retraites sur le PIB (produit intérieur brut). Il chuterait de 8% cette année...
 
 
 
L’Humanité fête ses 116 ans et se révèle plus utile que jamais
 
L’Humanité souffle ce 18 avril ses 116 bougies. Ce journal plus que centenaire se mue en une plateforme de presse alternative qui continue de vous offrir chaque jour, chaque semaine, des informations nécessaires pour aider à penser les évènements et agir pour transformer le monde. Elle le fait dans des conditions éprouvantes pour toutes ses équipes, fortement mobilisées malgré le confinement. Dans cette période si spéciale, avec une crise sanitaire qui se double d’une crise de sens et alors que s’engage une féroce lutte sur « le futur », notre rôle prend une dimension nouvelle. C’est par la conjugaison d’un travail journalistique exigeant et le souci permanent de la réflexion que nous voulons faire œuvre utile. Avec pour boussole l’émancipation humaine, indissociable de la libération du travail, de la promotion de l’écologie et de la paix, de la défense des libertés démocratiques et républicaines.
 
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PODCAST : Rencontre en humanité
 
 
Rencontre en humanité #6
 
Le 18 avril 1904, dans son premier éditorial intitulé "Notre but", Jean Jaurès ouvre un débat de haut niveau sur la réalisation de l'humanité.
 
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Rencontre en humanité #4
 
Première partie de ma rencontre avec Bernard Vasseur. Philosophe, écrivain, il publie l’ouvrage « Communiste! Avec Marx ».
 
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Faisons découvrir L’Humanité – version numérique à 10 000 personnes.
 
Participez dès aujourd’hui à la grande campagne de découverte de L’Humanité.
 
Nous proposons que chaque lectrice et lecteur puisse faire connaitre l’Humanité et l’Humanité Dimanche dans leur version numérique à 10 personnes autour d’elle/de lui.

Pour cela il vous suffit sans attendre de nous faire parvenir 10 adresses électroniques de vos proches qui pourraient être intéressés par nos journaux. Nous leur offrirons l’accès à nos journaux dans leur version numérique durant un mois. Au terme de ce mois de découverte nous contacterions ces nouvelles et nouveaux lecteurs pour connaitre leurs appréciations sur nos journaux et leur proposer un abonnement adapté à leurs choix. L’expérience de ces dernières semaines montrent que des centaines de personnes découvrent et apprécient nos journaux et s’y abonnent. Nous vous proposons d’amplifier ce mouvement en utilisant les bons ci-dessous. Utile pour les débats sociaux, culturels, politiques. Utile pour préparer de nouveaux futurs. Utile aussi pour consolider l’économie de l’Humanité.
 
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Restant à votre disposition et en souhaitant que vous preniez soin de vous.
Amicalement.

Patrick Le Hyaric
 
 
 
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