Les jours s’égrènent au rythme du combat du personnel médical, mais aussi de malades qui doivent affronter cette épidémie. Malgré cela trop de deuils autour de nous, connaissances, proches, amis, camarades. Trop de deuils ; trop de proches qu’on ne reverra plus, trop de larmes, quand au hasard du défilé des contacts téléphoniques sur le portable, on s’aperçoit des départs à jamais.
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La Lettre du 13 avril 2020
 
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Bonjour à chacune et chacun,

Les jours s’égrènent au rythme du combat du personnel médical, mais aussi de malades qui doivent affronter cette épidémie. Malgré cela trop de deuils autour de nous, connaissances, proches, amis, camarades. Trop de deuils ; trop de proches qu’on ne reverra plus, trop de larmes, quand au hasard du défilé des contacts téléphoniques sur le portable, on s’aperçoit des départs à jamais.
Cette période est aussi celle des solidarités naissantes et celles de nouvelles réflexions sur les causes de nos incapacités à vaincre l’invisible, sur les fragilités construites par le capitalisme mais aussi sur les fragilités de ce système lui-même, qui cherche à s’en sortir en utilisant les Etats comme une béquille. Car, dans la profonde récession qui s’avance, le grand capital va chercher à se refaire mais contre les peuples et les Etats qui les auront nourris. Ainsi dans ce système, le capital enjoint aux Etats de le sauver, puis il redemande le démantèlement de ce même Etat en imposant des plans dits « d’ajustement structurel » qui ne sont que les mots polis pour dire pompage des ressources issues du travail sous forme d’intérêts de la dette et de destruction du service public dont celui de santé.
J’y fais référence dans mon éditorial de L’Humanité Dimanche : Cette lutte des classes au cœur de la pandémie.
 
L'éditorial de l'Humanité Dimanche
 
 
La crise sanitaire mondiale va donc se transformer en crise économique avec une récession supérieure à celle de 1929. Ce n’est donc pas en reprenant les recettes de ce modèle de société ultra-libérale qu’on peut construire un avenir humain et durable pour la nature.
Il y a deux stratégies économiques actuellement. Celle du Royaume-Uni et des Etats Unis qui utilisent leur banque centrale nationale qui prête directement à l’Etat ou garantit toutes les dettes à venir. Autrement dit les dettes sont congelées et vont disparaitre avec le temps en vue d’une domination géopolitique renforcée. Et, la malheureuse et imbécile stratégie européenne : alors que la maladie fait des ravages humains et économiques, les dirigeants palabrent la nuit entière pour constater des désaccords ou pour rédiger des communiqués mensongers.
En effet, on crie partout qu’il y aurait eu un accord européen pour débloquer 540 milliards d’euros. En fait il ne s’agit pas d’argent frais pour soutenir les économies. Il s’agit de garanties d’emprunts et de reports de paiement car les Pays-Bas et l’Allemagne, comme au moment de ce que l’on a appelé « la crise grecque », refusent toute solidarité européenne. Cette somme ne représente même pas le quart de l’argent frais qu’a créé la Banque centrale européenne ces deux dernières années.

Il faudrait aujourd’hui décider que la BCE reprenne la totalité des dettes des Etats et ceux-ci devraient créer un fond spécial pour les services publics notamment pour la santé dans toute l’Europe et pour des projets de relance sociaux et environnementaux. Ne pas le faire c’est décider que les peuples mais surtout les générations futures vont payer une dette sous forme d’austérité durant un demi-siècle. Ce serait une catastrophe aggravée. Mais se cache aussi une lutte intra-capitaliste de domination renforcée de l’Allemagne et de ses satellites contre la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce. Le gouvernement français doit maintenant rechercher des alliances avec les pays du sud et taper du poing sur la table. On ne peut accepter plus longtemps que l’Union Européenne soit l’exact opposé de la solidarité et de l’égalité.
Dans cette reconfiguration mondiale, on voit comment les Etats-Unis soutiennent leurs grands groupes numériques notamment. Car, leur projet est de repartir ainsi - en développant ce capitalisme numérique pour conquérir la suprématie mondiale. Regardons : c’est Netflix contre nos salles de cinéma et demain contre la diversité culturelle ; c’est Amazon contre les magasins de proximité ; ce sont des réseaux privés et peut-être la formation privée qui s’installent pour l’école, peut-être nous dira-t-on demain que cela peut faire économiser des classes et des enseignants ; on peut faire le même raisonnement pour la santé et autres… Ce serait la société ... « sans contact ». Inhumaine.

Bref, il y a beaucoup de travail d’analyse, de réflexions nouvelles à mener pour aider le mouvement populaire à « s’armer » idéologiquement et politiquement. L’Humanité et l’Humanité Dimanche aident à décrypter, ils donnent les paroles à des experts, des militants syndicaux, associatifs, à des penseurs. C’est utile. C’est important d’en faire connaitre les contenus. Notre vigilance politique et idéologique doit se renforcer en ces temps où tout n’est pas confiné. Le moment est venu de, je crois, prodiguer le communisme et la visée communiste. Mener ce combat, mener ce débat, à ce niveau, peut être aujourd’hui productif, dès lors que l’on se débarrasse de certaines scories qui continuent à entacher le mot et le projet. Il ne s’agit pas de parler d’un idéal sans cesse repoussé pour conclure à l’impossible, mais d’un processus, d’un mouvement qui doit s’engager dès aujourd’hui pour une visée de transformation sociale, démocratique, et écologique. C’est dans un processus de luttes et de débats déjà pour partie engagé, que peut naitre cette société nouvelle, au sein même du capitalisme. Ce moment peut être propice pour faire émerger ces idées et actions nouvelles alors que le capitalisme est de plus en plus contesté.
La confiance envers le pouvoir aussi ne cesse de s’éroder. Comme je l’ai écrit ici ces dernières semaines une majorité de nos concitoyens est persuadée à raison que le pouvoir a menti dans la gestion de la crise sanitaire. En effet on n’en finit plus des contradictions des ministres : celle sur les masques a éclaté à la face de toutes et tous. Les annonces du Premier ministre sur « le déconfinement » il y a quinze jours ont plutôt poussé à la désorganisation. Dans ce cadre, le président de la République multiplie les sorties dont celle si confidentielle qu’elle a été super médiatisée. Si le but était de consulter les scientifiques, pourquoi pas. Mais ici c’est le projet d’union nationale qui est travaillé sans cesse avec l’aide d’une multitude d’éditorialistes.
Ceci m’a conduit à écrire vendredi dernier un article sur le thème « Penser au-delà d’une visite présidentielle au professeur Raoult ».
 
 
Lire mon article
 
 
La veille j’avais fait une adresse au président de la République après la visite présidentielle à Pantin et La Courneuve en Seine Saint Denis.

« Monsieur Emmanuel Macron,

M. le Président de La République,,

Vous êtes venu mardi dernier passer quelques heures dans les villes de Pantin et de La Courneuve, au moment même où la Seine-Saint-Denis affrontait une mortalité galopante.

Vous y avez été accueilli de manière républicaine par des maires à la tâche, par le président du Conseil départemental, autant d’élus soucieux de leur population, et par des soignants et responsables d’associations de solidarité.

Je veux d’emblée, Monsieur le président, porter à votre connaissance ce fait étrange que notre département détient la palme du nombre de visites ministérielles. Et qu’une fois les caméras de télévisons éteintes, la solitude reprend toujours ses droits et le malheur son rythme routinier. Lassante habitude d’où germent les colères…

Votre visite risque de ne pas déroger à la règle, car vous êtes venus les mains vides. Or, tous ceux qui ont la Seine-Saint-Denis au cœur savaient qu’elle paierait un tribut plus lourd qu’ailleurs. Non pas qu’ici le virus Covid19 prenne des caractéristiques plus menaçantes, mais pour la simple raison que les fissures creusées par les inégalités lui ouvrent encore plus la porte des immeubles et l’intimité des corps.

Vous avez bien entendu ce cri des soignantes à Pantin qui n’ont ni blouses ni sur-blouses de rechange. Et, que dire du manque de masques partout pour le personnel de santé comme pour les services municipaux. Si vous étiez resté plus longtemps, vous auriez pu voir à quelques kilomètres de là, l’hôpital Avicenne débordant de malades, et en poussant plus loin, l’hôpital Jean Verdier de Bondy que des critères appliqués avec un zèle comptable aussi froid qu’inhumain ont laissé dépérir. Surcharge ici, fermeture là ; catastrophe partout ! »
 
 
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L’Humanité

À l’occasion de la publication d’une liste de souscripteurs dans L’Humanité je suis revenu sur l’aggravation de la situation que fait courir cette épidémie. Je dois dire avant tout que les équipes de L’Humanité déploient un remarquable travail dans les conditions difficiles du confinement et de leur nécessaire sécurité. Nos journaux et notre plateforme numérique démontrent à quel point ils sont utiles, documentés, ouverts pour aider à appréhender le moment, partager beaucoup d’informations, accueillir beaucoup d’invités.
 
À cette heure, le pouvoir ne reconnait pas ce travail d’intérêt commun, alors que toute la journée les mêmes éditorialistes qui officiaient hier rabâchent les vertus de leur système en faillite et chaque soir c’est « TV gouvernement » en alternance avec « TV président ». En effet aucun plan de soutien pour la presse écrite n’est à ce jour envisagé. Et, dans ce contexte, L’Humanité qui est en plan de continuation, ne peut bénéficier d’aucun soutien clair sur son application, devenue impossible du fait du recul des abonnements, des ventes chez les marchands de journaux fermés et sur les recettes publicitaires. Mieux, jusque-là on continue à ne pas répondre à nos demandes de crédits-relais.
 
 
Lire ici mon article
 
 

Nous allons devoir relancer une campagne de dons et de souscription bien au-delà de ce qui était prévu dans le plan (1,5 millions d’€) sinon nous serons en quasi rupture de trésorerie d’ici l’été.

En même temps, nous déployons une campagne exceptionnelle de collecte d’adresses numériques pour faire découvrir L’Humanité en lecture numérique durant un mois à 10 000 personnes proches de nos lectrices et lecteurs. Nous proposons donc à 1000 lecteurs de nous faire parvenir chacune, chacun 10 adresses numériques. Pour cela il convient de les adresser à : journalhumanite@samebox.com (campagne de parrainage avril 2020). N’hésitez pas avec vos enfants, petits-enfants, cousins, cousines, amis à nous faire parvenir chacune chacun 10 adresses numériques accompagnées d’un numéro de téléphone. La bataille de l’élargissement de notre lectorat est un enjeu politique et culturel tout en étant économique. Il serait également utile que nos amis partagent plus sur les réseaux sociaux les articles de l’Humanité et de l’Humanité Dimanche.
 
 
J’adresse à chacune et chacun d’entre vous mes vœux de santé. Prenez soin de vous et de votre entourage.

Amicalement.

Patrick Le Hyaric
 
 
 
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