Jours curieux. Jours douloureux. Nos chagrins s’installent à mesure que nous apprenons des décès, des hospitalisations. Nos angoisses et nos peurs prennent le contrôle de nous-mêmes à l’annonce qu’un proche, un ami ou une amie, un membre de nos familles doit s’arrêter et consulter les médecins.
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La Lettre du 6 avril 2020
 
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Bonjour à chacune et chacun,

Jours curieux. Jours douloureux. Nos chagrins s’installent à mesure que nous apprenons des décès, des hospitalisations. Nos angoisses et nos peurs prennent le contrôle de nous-mêmes à l’annonce qu’un proche, un ami ou une amie, un membre de nos familles doit s’arrêter et consulter les médecins. Nous égrenons des deuils, nous partageons des douleurs et des souffrances au fil de la semaine. Le virus confine, congèle, désertifie la vie quand les lieux de soins sont submergés. Le virus nous hurle aussi quelque chose trop oublié par l’ambiance qu’ont créée les libéraux et ceux qui ne croient qu’au salut individuel. Il nous hurle notre humanité. Il nous hurle que nous sommes une communauté humaine. Il nous hurle : vous êtes liés. Loin des plans comptables et des économismes du profit et des dividendes, il nous rappelle au primat de la vie, au primat de la sécurité sociale améliorée, renforcée, prolongée pour qu’elle porte en toute étape de la vie une sécurité de vie de la naissance jusqu’à la retraite. C’est ici que l’on mesure le considérable apport des équipes entourant Ambroise Croizat et Croizat lui-même qui prévoyait d’élargir le concept de sécurité sociale. On voit à quel point l’enjeu de la sécurité du travail et au travail ou encore les moyens à se donner pour ce que l’on appelle parfois le quatrième âge frappent à la porte. Plus généralement, c’est tout le rapport à la préservation du vivant (de la vie humaine et celle de la nature) sous toutes ses formes qui doit primer dans les politiques publiques. C’est d’ailleurs le sens d’une pétition qui recueille un beau succès sous le titre « de l’argent pour l’hôpital, pas pour le capital ».
 
 
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Une politique se réfléchissant d’abord autour de la « sécurité humaine » en commençant par la santé changera forcément nos regards et nos façons de faire. Car les enjeux de santé vont du masque, aux médicaments, de l’Hôpital au centre de santé communal et aux compétences médicales en nombre et en qualité, mais, les problématiques sont bien plus vastes : elles sont liées aux conditions de travail, aux modes de production, à la qualité alimentaire, à la préservation de la nature. Le débat autour du masque ou du respirateur artificiel est un débat sur la création de filières industrielles. Celui autour des médicaments pose les enjeux de l’imbécile politique des flux tendus mais plus fondamentalement celui de la propriété et de la localisation des productions.
 
L’amorce de choix nouveaux pourrait ainsi commencer. Quand on dit choix nouveaux ce sont forcément des orientations rompant radicalement avec le libéralisme et le capitalisme à porter dès maintenant. Il n’y a pas l’urgence du moment et « l’après ». Il y a un processus transformateur à partir des réalités à inventer. Une évolution révolutionnaire. J’appelle communisme ce mouvement qui part des besoins immédiats pour les inscrire dans ce projet plus large. C’est la chose qui est importante, pas toujours le mot.
 
Bien des gens, bien de celles et ceux qui sont actuellement engagés dans ce combat, bien des penseurs partagent cette démarche. J’en suis moi-même surpris à l’écoute ou à la lecture de ce qui se dit et s’écrit, et dans les multiples conversations téléphoniques avec des personnes éloignées souvent de mes opinions. Cela ressemble à un appel à nous bouger, à inventer, à sortir des sentiers battus. Il faudrait sans attendre mener une grande bataille pour l’augmentation des salaires de tous les travailleurs qui sont actuellement au front et qui sont parmi les plus mal payés.
 
Il y a ici beaucoup à dire notamment sur l’utilité sociale des personnels soignants par exemple : une sorte d’héroïsme de personnes qui font leur travail jusqu’au bout. Ils servent la vie. On est bien loin ici des valeurs individualistes prônées par le libéralisme. Ces gens s’oublient eux-mêmes pour se mettre au service des « autres » encore que ce mot « autres » est anonyme ou inconnu. Je me demande si le terme « son prochain » n’est pas plus adapté. Le prochain, le proche est l’égal de soi. Son semblable. C’est encore plus fort quand on manque de masque, de gel hydroalcoolique, de vêtements de travail etc.…D’autre part il convient de porter plus les réflexions sur le type d’Etat social et républicain dont nous avons besoin. Enfin la question du lien entre santé et réchauffement climatique va se poser avec force ; ce virus Covid est le troisième SRAS en vingt ans ; il y en aura d’autres si la faune et la flore continuent d’être dévastées, et le réchauffement détruit le permafrost libérant des bactéries et des virus congelés depuis des millénaires. J’y reviendrai. C’est pour une infime partie le sens de mon éditorial de L’Humanité Dimanche cette semaine.
 
 
Lire mon éditorial de L’Humanité Dimanche
 
 
Ceci se déroule dans le cadre d’une violente lutte au cœur de l’épidémie elle-même. Les puissances d’argent veulent saisir l’occasion pour pousser plus loin les feux du capitalisme financier en s’accaparant la création monétaire des banques centrales, un capitalisme numérique ou un capitalisme sanitaire. La lutte est violente et les porte-paroles de ce pas en avant défilent depuis des jours, sans contradicteurs dans les télévisions et les radios. Leurs idées ne sont pas confinées. A ce propos, les télévisions traditionnelles sont devenues « Télé-Pouvoir » avec le Premier ministre chaque soir complété par le président de la République. Un Premier ministre qui parle, qui parle pour …se justifier. Plus il parle, plus les mensonges reviennent à la surface. Voici que pendant que des gens souffrent, doutent, angoissent, d’autres sont en état critique à l’hôpital, le Premier ministre rentre dans un débat sur le … déconfinement pour dire le lendemain qu’on n’est pas la veille. Bref, ceux-là font de la politique sur la vie des gens. C’est aussi désastreux que honteux !
 
 
 Lire Ici
 
 
J’ai donné cette fin de semaine un entretien au journal grec "I Avgi", lire ici.
 
J’ai produit cette semaine plusieurs billets d’humeur et de réflexions :

Le 31 mars, à la suite de la demande de M. Darmanin de faire la quête chez ceux qui n’ont déjà pas grand-chose sous le titre « Ah M. Darmanin ». Lire ici.
Le 1 avril, « Tous égaux devant l’épidémie ? Mon œil ». Lire ici.
Le 2 avril, à la suite de la décision du conseil constitutionnel de valider les lois d’urgence en contravention de la constitution « l’Etat de droit violemment contaminé ». Lire ici.
Le 3 avril, pour répondre au discours de M. Macron sur la « souveraineté », « La souveraineté revient au galop ? ». Lire ici.
 
 
 
Voilà en quoi L’Humanité est utile
 
Voici l’exemple des alertes de l’Humanité et de l’Humanité Dimanche depuis des années sur la situation de nos systèmes de santé.
 
 
 
Je le répète, les équipes de L’Humanité réalisent chaque jour des prouesses, dans des conditions difficiles, de respect des mesures de confinement ; c’est donc le télétravail qui prévaut. Les réunions collectives toujours animées de la conférence de rédaction se font par téléphone avant de disposer d’un service de visio-conférence. Une toute petite équipe de 5 parfois 6 responsables de services se réunit le matin à 9h au siège. Elle se met en lien au téléphone avec les autres en direct pour créer le journal du lendemain ou L’Humanité Dimanche de la semaine. Puis les sujets sont actés au fur et à mesure des trois quart d’heure de discussions par rubrique. Le travail est réparti. Les horaires auxquelles chacune et chacun doit rendre « son papier » comme on dit sont fixés strictement. A 14h le journal est « ajusté » selon les événements. Il doit se terminer vers 18h15 pour tenir compte de tous les aléas techniques qui vont de l’équipe qui met « en forme » qui réalise elle aussi des prouesses dans le stress puis c’est l’imprimerie. Dans le courrier, dans certains appels téléphoniques j’entends parfois peu d’indulgence, peu de bienveillance à notre égard. Les équipes de L’Humanité font des prouesses dans des conditions où elles sont moins fournies qu’ailleurs. Elle est constituée de journalistes et de collaborateurs « support » jeunes qui ont eux aussi leurs problèmes : les enfants comme parfois les parents loin d’eux ou d’elles. Il en est de même de nos prestataires qui se dévouent sans compter pour L’Humanité sans se plaindre, sans rien demander de plus.

L’angoisse est démultipliée alors que nous sortons d’un redressement économique et qu’un plan de continuation a été accepté par le tribunal de commerce. Inutile de dire que ce plan vacille semaine après semaine. Ce n’est qu’au prix de considérables efforts que nous arrivons à décrocher quelques communications publicitaires. Il en est de même des ventes et des abonnements. Des marchands de journaux ferment (plus de 7000 à ce jour) ce qui a contribué à diviser par deux nos ventes en kiosque, la poste ne distribue plus les journaux tous les jours. Nous connaissons le prix de l’effort ; mais nous souhaitons que les abonnés conservent leur abonnement. Nous leur avons ouvert la possibilité de lire L’Humanité et l’Humanité Dimanche à partir de notre plateforme numérique l’humanite.fr. Chaque abonné(e) a accès à ses journaux sans exception. Pour le moindre problème mettre un mot et ses coordonnées sur : relationlecteur@humanite.fr Pour s’abonner ou acheter les journaux, rendez-vous ici : https://boutique.humanite.fr.

Après nos épreuves de l’an passé, nous en affrontons une nouvelle non moins importante. Nos mobilisations peuvent amortir le choc qui peut être fatal.
 
 
Les articles marquants de l'Humanité de la semaine dernière
 
Articles gratuits :
 
PODCAST : Rencontre en humanité
 
 
Rencontre en humanité #5
 
Deuxième partie de ma rencontre avec deux militants du droit international et de la souveraineté des peuples, de la justice et de la démocratie.
 
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Rencontre en humanité #4
 
Première partie de ma rencontre avec Bernard Vasseur. Philosophe, écrivain, il publie l’ouvrage « Communiste! Avec Marx ».
 
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À chacune et chacun nous souhaitons une bonne santé.

Prenez bien soin de vous et de vos proches.

Amicalement,
Patrick Le Hyaric
 
 
 
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