Quel irrespect ! Quelle morgue ! Décidément, rien n’arrête plus ce pouvoir ! Samedi dernier dans la matinée, le Conseil des ministres s’est réuni en urgence soi-disant pour débattre du dispositif à mettre en œuvre pour faire face au coronavirus.
http://patrick-le-hyaric.fr/
La Lettre du 11 mars 2020
 
Facebook
Twitter
Instagram
Youtube
 
 
Bonjour à chacune et chacun,
 
Dimanche : le vote pour des communes solidaires, écologique, démocratique
 
Le premier tour des élections municipales se tient dans un contexte inquiétant, défavorable aux intérêts populaires. L’épidémie de Coronavirus, dont personne ne peut aujourd’hui deviner l’ampleur, risque de détourner des bureaux de vote bon nombre d’électeurs, et parmi eux les plus âgés que l’on sait d’avantage vulnérables au virus. Des dispositions spéciales sont souvent prises pour contrecarrer cette tendance, avec des dispositions sanitaires dans les bureaux de vote. Les militants auront à cœur de conforter ces actions et d’aider des électrices et électeurs progressistes à voter soit par procuration soit en aidant des déplacements dimanche.

À cette donnée incontournable s’ajoute un climat général peu propice à la participation. Le gouvernement a décidé de liquider d’un coup de 49.3 le droit à la retraite solidaire quelques jours avant le scrutin, évacuant d’un revers de main méprisant toutes les questions fondamentales sur le niveau des pensions, l’âge de départ, la pénibilité, l’égalité femmes/hommes ou encore le financement de son nouveau régime. Le parti macronien a tranché, avec un étrange dédain du désaveu massif que suscite sa politique, quitte à se couper d’une majorité de la population. Voici pourquoi il multiplie partout sur le territoire des candidatures fantoches, souvent affublées du qualificatif de « citoyennes » ou fondues dans des collectifs bien identifiés à droite, pour duper les électeurs et limiter la casse prévisible. Dans d’autres cas comme à Aubervilliers, la chef de file de la droite qui n’habite pas la ville est à la fois la candidate du parti de M. Sarkozy, de M. Lagarde qui défraie la chronique avec ses méthodes mafieuses, et du parti de M. Macron. Mieux : l’extrême droite a décidé de lui laisser la voie libre. Voici une drôle de synthèse : une synthèse à l’ultra-droite.

Il s’agit bien d’un méli-mélo anti-populaire. Derrière une campagne uniforme autour de la sécurité, c’est l’insécurité générale qui se profile : insécurité des associations et des clubs sportifs avec la réduction des aides municipales, insécurité pour se loger encore plus demain en livrant Aubervilliers aux loups de la spéculation immobilière, insécurité sanitaire avec la fermeture du centre de santé, insécurité culturelle avec la réduction des moyens pour le théâtre ou le conservatoire de musique et toutes les associations qui contribuent à la création et à la diffusion culturelle.

Les actes autoritaires du gouvernement et cette partie de cache-cache avec les électeurs sont de nature à insuffler un sentiment de dégoût qui, si on n’y prend garde, au mieux ira se nicher dans une abstention, au pire dans certains endroits au vote d’extrême droite. Dans les deux cas, le pouvoir s’en félicitera, préparant obsessionnellement, cyniquement et inconsidérément le second tour… de la prochaine élection présidentielle.

Il est aujourd’hui de bon ton pour le « nouveau monde » de dédaigner les scrutins dits « intermédiaires ». Ce mot péjoratif dit tout du mépris de ceux qui l’utilisent, dans une cinquième république décatie. Aucun effort n’est produit pour intéresser les citoyens aux enjeux municipaux. Les instituts de sondage prédisent ainsi une abstention importante qui permettrait au pouvoir de relativiser une défaite annoncée. Ces « intermèdes électoraux » devraient pourtant avoir la même importance que les élections dites nationales, tant ils sont décisifs pour la vie quotidienne de millions de nos concitoyens. Et tant il importe de redonner un pouvoir aux communes pour régénérer une démocratie moribonde.

La concentration de la vie politique sur l’élection présidentielle porte un préjudice incalculable à la vie démocratique, laissée aux mains d’une majorité écrasante, sortie des urnes tous les cinq ans, sans vraie majorité d’adhésion. L’ensemble de la société se voit ainsi inféodée à un exécutif hypertrophié, comme nulle part ailleurs dans l’Union européenne. Les espaces de respiration et d’innovation que constituent les communes, leur capacité à répondre aux attentes essentielles de la vie quotidienne par des politiques publiques audacieuses dans les domaines de la santé, de l’enfance et des écoles, du logement, de la qualité alimentaire, de l’environnement, de la sûreté, de la démocratie locale ou de la culture sont minorés. Il apparait dès lors cohérent que les exécutifs nationaux cherchent, au gré des alternances soumises au même consensus libéral, à réduire leur capacité à agir, notamment par l’asphyxie budgétaire. Pourtant la commune gérée, avec l’implication effective de ses habitants, par les progressistes et les communistes, constitue un outil de protection, un bouclier social atténuant certains effets des choix libéraux nationaux.

L’enjeu est fondamental dans les heures à venir de discuter autour de soi de ce qui se joue ces deux prochains dimanches. Déposer dans les urnes un bulletin de vote où sont présents les communistes est un acte de résistance, non seulement pour affirmer son opposition au rouleau compresseur macroniste et aux forces de droite et d’extrême droite. Et surtout pour défendre des projets communaux au service des habitants et de leur participation à rebours des choix opérés au sommet de l’Etat.

Dans de très nombreuses villes, des listes se sont constituées dans l’union pour porter des choix de résistance à l’austérité, de promotion des services publics, d‘alternative aux logiques de marchés et de vie démocratique de proximité. Les communistes en sont partie prenante. Les travailleurs, les milieux populaires, dans leur diversité, ont tout intérêt à s’emparer de ces bulletins de vote. C’est par l’ampleur de leur mobilisation qu’ils parviendront à faire reculer le pouvoir et à faire vivre au plus près des citoyens leur aspiration à être partie prenante des décisions qui les concernent. Et, n’oublions jamais : celui qui s’abstient donne de la force à ses adversaires.
 
 
 
Violences policières contre une manifestation féministe…

Les images d’une violence inouïe contre des femmes mobilisées pour la défense de leurs droits le 7 mars dernier à Paris ont fait le tour des réseaux sociaux, provoquant une stupeur et des haut-le-cœur ô combien justifiés. Les victimes du métro Charonne nous reviennent en mémoire quand des femmes sont entrainées et piégées dans des bouches de métro pour y être violentées et trainées marche par marche par la chevelure. Des témoignages glaçants sont parvenus à la rédaction de l’Humanité sur cette séquence barbare. Nous en avons rendu compte dans l’édition du 11 mars.

Le Préfet Lallement est l’applicateur zélé de directives venues du ministère de l’intérieur en contravention avec la doctrine classique du maintien de l’ordre. Et les forces de police semblent pressées d’appliquer les ordres scélérats « d’impacter » et « d’encager » les cortèges pour pousser les manifestants à des corps à corps extrêmement risqués. Des voix commencent à s’élever dans le milieu très feutré de la police pour condamner cette fuite en avant, contraire au droit, et ses agents. À commencer par le préfet Lallement qui joue les matamores et s’acharne à transformer la police républicaine en milice gouvernementale, lâchant les brides de policiers qui s’émancipent gravement de leurs missions.

Ces violences policières sont la traduction de l’incapacité du gouvernement à répondre à l’effervescence sociale par la voix démocratique. Leur rythme soutenu et leur intensité risquent de créer de dangereux précédents à l’heure où l’extrême droite cherche à s’accaparer le pouvoir politique. Il faut impérativement engager une mise au point sur les missions et l’encadrement de la Police nationale comme des Compagnies Républicaines de Sécurité, notamment à Paris.
 
 
 
Un virus grippe le système

Les mesures prises par le gouvernement italien dans la nuit de lundi à mardi pour éviter la contagion sont spectaculaires. Le débat fait rage pour savoir si elles sont exagérées. N’ayant pas les compétences requises pour en juger, nous ne pouvons que nous en remettre aux autorités sanitaires françaises sur l’opportunité des mesures à prendre, sans pour autant abdiquer de notre raison. Exercice difficile et pourtant indispensable tant ce virus porte en lui des considérations politiques et sociales de très grande importance.
Car au-delà des risques sanitaires d’un virus pour l’instant bien moins meurtrier que la grippe saisonnière, ses conséquences sur l’économie sont elles aussi spectaculaires et révèlent avec fracas les affres de la mondialisation capitaliste.
En quelques jours, le virus s’est engouffré dans toutes les bourses du monde. L’effort gigantesque consenti pour la réserve fédérale américaine qui s’est précipité pour baisser d’un demi point ses taux directeurs - du jamais vu depuis la crise des subprimes-, approchant ainsi d’un taux d’intérêt nul, n’a pas pour autant soulagé les marchés qui cèdent les uns après les autres à la panique.
 
C’est désormais le marché pétrolier qui dévisse dans des proportions gigantesques mettant en péril les économies des pays les moins développés, et entrainant les bourses mondiales dans une nouvelle chute. En France, la Banque publique d’investissement s’est jetée au secours des groupes du CAC40 pour éponger leurs pertes boursières. Cet argent a de grandes chances de partir lui aussi en fumée. Mais rien n’y fait, la chute poursuit inexorablement son cours…

À ce stade, le capital financier est partout protégé. Le capital productif risque, quant à lui, de pâtir sévèrement du ralentissement global. Que l’on songe au tourisme, au secteur aérien, au monde de la culture confronté à des mesures drastiques de limitation des réunions publiques et d’événements culturels ou sportifs. Et au commerce qui commence à être privé de ses débouchés.

Le coronavirus démontre l’incapacité du capitalisme financier à faire face à des secousses imprévues. Il est le révélateur de ses tares. Le flux tendu à l’extrême des échanges mondiaux et la chaine de valeur reposant sur une division internationale du travail de plus en plus exacerbée plonge l’ensemble du « système monde » dans une insécurité totale.

Il met en évidence l’enjeu décisif des secteurs et services publics. Dans la santé tout d’abord. La rapidité avec la quelle le virus se déploie aux Etats-Unis et le taux très élevé de mortalité (près de 5%) témoigne de l’incurie d’un système de santé quasi intégralement laissé aux mains d’un secteur lucratif, incapable d’anticiper les besoins individuels et collectifs. En France comme en Italie, le délabrement des hôpitaux publics, autrefois piliers de ces États, est mis en accusation.

Dans la recherche publique ensuite. Celle-ci est désormais soumise aux mêmes impératifs que le secteur marchand : il faut répondre dans l’urgence à des besoins identifiés par l’état et les marchés et non plus prendre le temps de la recherche fondamentale, par définition de long terme, patiente et laborieuse. Les crédits européens ont fondu comme neige au soleil pendant que le gouvernement français sabrait les effectifs et les crédits du CNRS. Ainsi, des grands programmes de recherche sur les virus grippaux type Coronavirus ont été lancés en 2003 puis abandonnés faute de moyens et d’ambition. De l’avis des chercheurs concernés, c’est une immense gabegie qui nous empêche aujourd’hui d’avoir les moyens de répondre à l’épidémie. (Lire ici le témoignage de M. Bruno Canard)

C’est enfin le crédit bancaire qui devrait s’extraire de la voracité et de l’instabilité du capital financier. Les injonctions contradictoires des marchés empêchent de prendre les mesures rationnelles de stabilisation et de relance sauf si les États, c'est-à-dire les peuples, y consentent à leur détriment.

Il est aujourd’hui fort probable que les acteurs directs de ce capitalisme financier mondialisé cherchent à faire payer les conséquences aux peuples. Ceci ne fait que renforcer la nécessité de poursuivre les combats en cours contre les privatisations dont celle de ADP, et pour empêcher d’offrir nos retraites et notre sécurité sociale à BlackRock. Sur un plus long terme, la baisse attendue de taux d’intérêts déjà très bas risque de prolonger et d’aggraver la spirale déflationniste qui broie la rémunération du travail.

C’est pourtant à une toute autre organisation de la société que cette épidémie nous appelle. Elle ne viendra pas des pouvoirs institués qui feront tout pour tourner cet épisode à leur avantage mais de la mobilisation de tous, chercheurs, médecins et professionnels de santé, travailleurs et citoyens
 
 
 
Sans attendre vous pouvez vous procurer le Hors série de L’Humanité « Ferrat Intime »
  
Retrouvez en kiosque notre nouveau hors-série de 84 pages pour ne pas oublier et pour découvrir des facettes méconnues de Jean Ferrat.

Dix ans après sa mort, la mémoire de Jean Ferrat reste vive parmi ceux, très nombreux, qui l’ont aimé.

Ce nouveau hors-série de l’Humanité vous invite à découvrir ce que fut la vie du chanteur, ses combats et ses blessures, ses passions et son travail.

Vous pouvez dès à présent le commander sur notre boutique en ligne.
 
 
 
 
La Banlieue porte plainte  

Il reste encore des livres « La Banlieue porte plainte ». Ce livre a été écrit en réplique a plusieurs ouvrage assimilant la banlieue et la gestion des municipalités progressistes et communistes au laisser faire, à la pauvreté, au soutien à l’islamisme dont un livre mensonger et abject de M. Daenincks contre la ville d’Aubervilliers et sa maire Mériem Derkaoui. Celui-ci a bénéficié d’une incroyable promotion dans les médias, de France Culture à France 5, de France Inter à BFM. Malgré mes demandes, aucun média n’a daigné m’inviter pour donner la version que je défends dans ce livre. Comme quoi, les laudateurs de l’égalité de traitement, de l’objectivité et tout le reste sont restés à leur viscéral anti-communisme de base. Chacune et chacun peut corriger cela en faisant connaitre et en diffusant « La Banlieue porte plainte : Aubervilliers au cœur ».
 
 
Télécharger le bon de commande
 
PODCAST : Rencontre en humanité
 
 
Rencontre en humanité #1
 
Podcast au salon de l’agriculture avec Nicolas Girod, porte parole de la Confédération paysanne et Jean Mouzat, président du Modef
 
 
Écouter
 
Rencontre en humanité #2
 
Podcast avec Catherine Servin, autrice du récit "Sur les genoux de Khrouchtchev", qui nous fait plonger dans le quotidien d'une famille de militants et de dirigeants communistes dévoués et passionnés
 
Écouter
 
 
 
Travailler au Futur. Une nouvelle revue trimestrielle, une plateforme numérique et des colloques.
 
 
 
 
En vous souhaitant une bonne semaine et restant à votre disposition, recevez mes amicales salutations.

Patrick Le Hyaric
 
 
- - -
Pensez à faire connaître cette Lettre hebdomadaire autour de vous en la partageant ou en abonnant vos proches, amis, collègues de travail.
 
 
 
Patrick Le Hyaric
5, rue Pleyel
93100 Saint-Denis
Facebook
Twitter
Instagram
Youtube
 
 
Voir la version en ligne
 
 
Cet email a été envoyé à {EMAIL}.
Vous avez reçu cet email car vous vous êtes abonné à la Lettre de Patrick Le Hyaric.
 
 
 
© 2017 Patrick Le Hyaric