Le Conseil d’État n’a pas seulement rendu un avis sévère sur le projet gouvernemental de destruction du système de retraite solidaire, il a mis en cause sa constitutionnalité. C'est un appel aux parlementaires à abandonner ce texte.
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La Lettre du 1 février 2020
 
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Bonjour à chacune et chacun,

Le Conseil d’État n’a pas seulement rendu un avis sévère sur le projet gouvernemental de destruction du système de retraite solidaire, il a mis en cause sa constitutionnalité. C'est un appel aux parlementaires à abandonner ce texte.
 
Lundi dernier dans l’Humanité sous le titre « le coup de pistolet du conseil d’Etat » (à lire ici), j’ai développé quelques idées sur la situation nouvelle créée par la haute juridiction administrative qui a vertement mis en cause la méthode mais aussi les contenus de l’étude d’impact et des deux lois. J’y suis revenu dans mon éditorial de l’Humanité Dimanche, « Une seule issue : le retrait ! » que vous pouvez (re)lire ici.
 
Retrouvez également l’entretien donné par Anicet Le Pors dans l’Humanité du 29 janvier, disponible ici. Ces textes peuvent être frappés d’anticonstitutionnalité pour deux raisons fondamentales. L’article 40 de la Constitution ne tolère pas la présentation de projet ou de proposition de loi sans en avoir prévue les modalités de financement. C’est le cas ici. D’autre part comme le révèle l’Humanité de jeudi dernier, il ne peut y avoir de loi qui fasse injonction de dépenses comme le fait le projet gouvernemental à propos des enseignants (à lire ici).
 
 
L'éditorial de l'Humanité Dimanche
 
 
Le relais du mouvement social au Parlement doit sur ces bases être puissant. Les groupes parlementaires disposent de plusieurs outils : motion d’irrecevabilité, question préalable, motion de censure, mais à mon sens c’est le projet de « motion référendaire » avancé par les députés communistes qui serait politiquement le plus efficace. Une motion référendaire votée ouvre la voie à la consultation du peuple sur l’opportunité de ces lois destructrices. À la différence d’une motion de censure dont on comprend que les parlementaires « En Marche » constituant la majorité gouvernementale et présidentielle ne peuvent voter, la motion référendaire leur ouvre la possibilité de procéder à un acte démocratique tout en défendant leur texte dans un grand débat public. Autrement dit, refuser une consultation populaire ne viserait qu’à verrouiller le système et à passer en force contre l’avis d’une majorité de nos concitoyens selon les enquêtes d’opinion. Si la majorité présidentielle et gouvernementale est certaine de son fait elle ne devrait pas refuser de voter une motion référendaire. Si elle gagne le référendum la loi amendée s’appliquera. Si elle le perd tout doit être remis sur la table. Puisque le Président de la République y est allé de sa sortie sur « démocratie » et « dictature », une telle idée devrait lui plaire. Répétons-le, il s’est engagé dans son programme à ne pas abaisser le niveau des pensions, ni à reculer l’âge de départ en retraite. Or l’étude d’impact que le pouvoir a lui-même commandé montre le contraire. Il y a là un beau débat politique à mener. L’Humanité prendra des initiatives pour le pousser.

Ceci ne rend que plus nécessaire encore, de faire connaître les contenus de l’Humanité et de l’Humanité Dimanche, de pousser leurs articles sur les réseaux sociaux. Pour le mouvement, pour le progressisme, il est devenu d’intérêt public de faire ce travail simple afin d’élargir le nombre de celles et ceux qui sont en contact avec la créativité des équipes rédactionnelles de l’Humanité et de l’Humanité Dimanche.
 
 
 

Le refus de dialogue réel du pouvoir s’accompagne d’une campagne idéologique dont le Président de la République a pris la tête autour d’un faux débat autour de « dictature » ou « démocratie». Celui-ci ne sert évidemment qu’à justifier les reculs démocratiques, et un autoritarisme de plus en plus grand et indispensable pour remodeler la France aux canons de l’ultralibéralisme. C’est le droit même de contester qui est ainsi « contesté ». Une porte-parole du gouvernement peut dire strictement n’importe quoi pour justifier le recul de l’âge de départ en retraite comme celle selon lequel accéder à la retraite est mauvais car il provoque des arrêts cardiaques. Et il y a l’autre versant : celui d’une garde des seaux pour qui « l’insulte à une religion est une atteinte à la liberté de conscience » reprenant ainsi les mots de la ligue islamiste mondiale. Or, le droit Français dont elle doit être la garante est l’inverse. Le fondement de la liberté de conscience n’est pas d’interdire la critique ou même l’injure. Il vise à protéger la liberté d’expression. Cette équipe gouvernementale, Président en tête, triture tous les fondements de la république et détourne la laïcité. L’affaire est plus grave qu’il n’y apparait dans le débat public en ce moment.

Ajoutons une sorte de « relativisme » quand le Président, pour des raisons électoralistes, laisse entendre qu’il y aurait un trait d’égalité entre la colonisation en Algérie et la Shoah. Il banalise la Shoah et ses responsables. Il affaiblit la nécessité d’un débat et des actes sur la (ou les colonisations) françaises et leur conséquences pour aujourd’hui. Dans la foulée il aurait déclaré, dans le même avion le ramenant d’Israël, selon un journaliste du Figaro : « Il faut accepter qu’il y a dans notre république aujourd’hui ce que j’appellerai un séparatisme ». Si ce propos est exact c’est grave et inquiétant. S’il n’est pas exact le Président doit démentir.

A côté de cela on apprend que Marion Maréchal Le Pen va tenir un colloque à Rome aux côté de Salvini, Orban et un ultranationaliste israélien sous l’égide d’une fondation Nord-Américaine « Edmund Burke » dédié au développement, je cite, « d’un conservatisme revitalisé à l’ère du nationalisme ».
 
 
 
Ne laissons pas ensevelir la Palestine
 
Déconstruisons d’abord les mots : il n’y a pas d’« accord de paix » entre Israéliens et Palestiniens. Pour un accord, il faut être deux. Et, il n’y a pas non plus de « paix » quand un pays occupe l’autre, déplace sa population, vole ses terres et son eau. Accord ? Les Palestiniens sont mis de côté depuis deux années. Obligé de subir les dictats du duo Trump- Netanyahou contre le droit international : Jérusalem capitale d’Israël, élargissement permanent de l’aire des colonies, suppression de la contribution Nord-Américaine à l’organisme onusien pour les réfugiés et Gaza, installation de l’ambassade américaine à Jérusalem tout en fermant l’ambassade de Palestine à Washington, soutien aux lois d’épuration ethnique au nom d’un « État juif » et maintenant annexion de la vallée du Jourdan, et transformation des zones occupées illégalement – les colonies – en territoires israélien. Non, ce n’est pas un « accord » mais un oukase de l’impérium nord-américain au service de l’ultra-droite israélienne contre les Palestiniens et le droit international rendu à l’état de chiffon de papier. La vérité est insupportable : ils nient l’existence du peuple palestinien et veulent le rayer de la carte dans un pays d’apartheid. Les institutions internationales, celles de l’Union Européenne et la France doivent se manifester beaucoup plus fortement et plus fermement pour le retour au droit. Toute autre attitude reviendrait à sacrifier le peuple palestinien pour permettre à M. Netanyahou de cajoler son extrême droite nationaliste et religieuse, et à M. Trump de cimenter son alliance avec les évangélistes nord-américains. Tous les dirigeants européens comme ceux des pays arabes devraient se souvenir de cette alerte de Walter Benjamin : « Laisser aller le cours des choses, voilà la catastrophe ». Les demi-silences, le manque de courage, les paroles sans actions peuvent devenir le grand fracas de la décomposition des relations et du droit international. À un moment où les grandes sociétés multinationales refusent de respecter les accords sur le climat ou l’environnement, refusent de payer leurs impôts, voici deux chefs d’Etat qui bafouent ouvertement les lois communes internationales, au cœur d’une région du monde en pleine ébullition avec notamment des jeunesses et des travailleurs qui cherchent précisément les moyens de leur souveraineté populaire. Or, ici les duettistes de droite extrême veulent effacer l’existence d’un peuple.
 
Aucun démocrate, aucun être de cœur ne peut laisser faire. Au nom du respect du droit international, des initiatives populaires de sensibilisation, d’actions unitaires doivent reprendre vite. On ne peut laisser ensevelir la Palestine. Au contraire, l’exigence de la reconnaissance de l’État de Palestine telle que définie dans les résolutions des Nations Unis doit s’exprimer de toutes parts.
 
 
 
 
« Israël doit être sanctionné par les États et boycotté par les citoyens »
 
L'ancienne ambassadrice de Palestine en France puis auprès de l’Union européenne répond aux questions de l'Humanité.
 
Lire ici
 
« Le lâche abandon du peuple palestinien », l'analyse de Pierre Barbancey
 
Le plan deTrump donne le feu vert à Israël pour l’annexion d’une partie de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain.
 
Lire ici
 
 
Brexit : quelles conséquences ?

L’événement de cette fin de mois est évidemment la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Les médias en rendent compte à juste titre. Ils font (ou refont) l’histoire. Mais des questions extrêmement profondes vont se poser aux peuples et à la géopolitique mondiale. Dans l’immédiat il y la concurrence effrénée que vont subir les secteurs agricoles, agro-alimentaire et la pêche particulièrement dans l’Ouest de la France. Au-delà, nous risquons d’assister au déploiement de la guerre économique renforcée avec le risque d’un accord de libre échange défavorable alors que la Grande-Bretagne travaille à un accord de partenariat avec les Etats-Unis qui arrimera les deux pays. Dit autrement, les Etats-Unis s’installeront aux portes de l’Union Européenne amputée du Royaume-Uni qui, contrairement à la vulgate propagandiste, restera de par la géographie un pays européen. Ajoutons, la concurrence fiscale qui sera encore renforcée des deux côtés de l’Atlantique avec le projet de faire de l’Angleterre un paradis fiscal. Nous devrons y revenir tant les enjeux sont immenses pour les travailleurs et les peuples. Des ponts devraient être créés entre les organisations et associations progressistes en France et au Royaume-Uni.

J’ai montré plus haut le rôle de l’Humanité et de l’Humanité Dimanche dans le soutien aux mouvements sociaux, à la mise en lien de ceux-ci, au décryptage des idées, au partage de réflexions et de débats du camp progressiste et écologiste. Ce rôle utile se fait dans les conditions d’équipes réduites mais extrêmement dévouées, engagées pour fournir le meilleur. Nous donner les moyens de faire face à toutes nos ambitions passe par l’élargissement de la lecture de nos titres. Ceci passe par le partage d’articles sur les réseaux, mais surtout par l’incitation à la lecture et l’abonnement de découverte. Dans l’actuel contexte c’est un combat politique de première urgence.
 
 
Vous souhaitant une bonne semaine et restant à votre disposition, recevez mes amicales salutations.

Patrick Le Hyaric
 
 
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