La haine de classe se déploie dans toute sa splendeur. 61% de nos concitoyens demandent LE RETRAIT de la contreréforme que le Conseil des Ministres a décidé de soumettre au Parlement. Huit organisations syndicales la refusent mais le pouvoir décide de discuter avec
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La Lettre du 25 janvier 2020
 
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Bonjour à chacune et chacun,

La haine de classe se déploie dans toute sa splendeur. 61% de nos concitoyens demandent LE RETRAIT de la contreréforme que le Conseil des Ministres a décidé de soumettre au Parlement. Huit organisations syndicales la refusent mais le pouvoir décide de discuter avec deux syndicats sur la base d’un mensonge « l’âge pivot ». Ceci n’est que le cache sexe du recul organisé de l’âge de départ en retraite année après année jusqu’à 68 ans selon l’année de naissance. 61% demandent le retrait.
 
De l’autre côté, une petite poignée de multinationales du numérique Nord-Américaines ont un peu toussoté et dit qu’elles ne paieraient pas le minuscule impôt envisagé. Aussitôt M. Macron et Le Maire ont retiré la loi de fiscalisation infime de ces GAFA. Dans le même temps où tant de gens sourcilleux s’échinent à la télévision et quelques radios dégoulinantes de haine contre la classe ouvrière organisée, M. Macron réunissait au château de Versailles le Gotha des nouvelles deux cent familles mondiales qui trustent la part essentielle des richesses tout en renforçant leur exploitation des travailleurs : cela va de Général Electric, à Samsung, de Google et Neflix, à Arcelor Mittal, de Coca-Cola à BMW ou Total et bien d’autres encore. Autant d’entreprises qui, chaque jour, violent des lois sur la sécurité, sur le climat et la nature et les lois fiscales en pratiquant massivement l’évasion fiscale. Bien au chaud au château de Versailles avant de se retrouver au bord des pistes enneigées de Davos, elles n’ont eu la visite d’aucun policier, ni d’aucun magistrat.
 
L’ouvrier de l’énergie qui aura bloqué quelques instants le courant pour faire sentir sa protestation ira lui en garde à vue. En plus le grand patron lui, comme on l’a vu récemment, peut s’échapper de sa prison ou de son assignation territoriale. Le système est tout de même bien fait, non ? C’est une question de classe ! On demande à l’ouvrier de se taire pour que son exploiteur puisse venir profiter de la France : on appelle cela l’attractivité. En terme simple j’appellerais cela plutôt la vente de la France au plus offrant dans la guerre économique mondiale. Les seuls gagnants de celle-ci sont les milliardaires. 7 d’entre eux en France ont autant d’argent qu’un tiers de la population et disposent d’une fortune de 330 milliards. Pendant ce temps le macronisme a créé 400 000 pauvres de plus.

Je reviens dans mon éditorial de l’Humanité Dimanche de la semaine sur les caractéristiques du mouvement en cours.
 
 
L'éditorial de l'Humanité Dimanche
 
 
Il est sûr que dans les jours à venir nous allons assister à une déferlante médiatique triturant les chiffres qui se trouvent dans « l’étude d’impact ». Celle-ci fait 1000 pages. 1000 pages pour brouiller les têtes. La vérité est que même dans cette étude l’âge de départ en retraite est prévu pour 65 ans à taux plein. Autre indication. Ce n’est plus 14% des richesses produites qui seront consacré aux retraites mais 13% ce qui veut dire que le niveau des retraites diminuera.

L’Humanité est le seul journal à mener une campagne d’explication sur cette contre-réforme, à donner la parole aux salariés, aux enseignants aux créateurs. Il est utile de le dire, de partager ses articles et documents sur les réseaux, de réaliser des abonnements.
 
 
 
 
"Chez les ouvriers : un geste de menace, il est vu, il est retenu. Une démarche d’intimidation est saisie, constatée, traînée devant les juges. Le propre de l’action ouvrière, dans ce conflit, lorsqu’elle s’exagère, lorsqu’elle s’exaspère, c’est de procéder, en effet, par la brutalité visible et saisissable des actes.
 
Ah ! Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclat de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continueront la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale [...].
 
Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité."
 
Jaurès à Clémenceau, 1906
 
 
 
La haine de l’histoire sociale et des communistes
 
Tandis que le gouvernement s’emploie à défaire toutes les conquêtes sociales, notamment celles érigées sur les cendres de la collaboration, des éditorialistes stipendiés s’acharnent à salir la mémoire du mouvement communiste et, avec elle, une part considérable de l’histoire du pays. Ainsi M. Aphatie s‘est-il indigné sur un plateau de télévision qu’il puisse encore exister en France des rues Maurice Thorez. Comme on supprime un à un les piliers de l’Etat social, il faut impérativement supprimer de la mémoire collective ceux qui le fondèrent. Et comme le pouvoir réactive le mépris de classe et la violence antisociale, il faut impérativement rendre invisible celles et ceux qui contribuèrent à donner fierté et pouvoir au classes populaires et aux travailleurs. Telle est la cohérence de ces attaques, au fond très politiques.

Mais, au-delà, c’est l’argument d’un Thorez « déserteur » et d’un Jacques Duclos « espion du Komintern » qui choque et interroge. La propagande anti-communiste sur le registre de « l’anti-France » appartenait classiquement à l’extrême droite. Mais, chose nouvelle, elle infuse désormais dans des cercles libéraux issus de la gauche. Cette offensive est générale et dépasse de loin le cas de la France, comme en témoignait hier l’infâme résolution du Parlement européen rédigée par les extrêmes-droites du continent mais votée par les belles âmes libérales, visant à mettre un trait d’égalité entre communisme et nazisme. Le combat pour la mémoire et l’histoire est aussi combat politique pour aujourd’hui et demain.
 
 
Auschwitz
 
La commémoration des 75 ans de la libération du camp d’Auschwitz nous replonge dans l’une, si ce n’est la page la plus noire de l‘histoire humaine. Au cœur d’un continent développé à la culture millénaire, se produisit « l’imprescriptible » pour reprendre les mots du philosophe Vladimir Jankélévitch. Cette histoire, avant tout européenne laisse toujours en suspens, malgré tous les travaux, tous les témoignages, cette question : comment cela fut-il possible ? Comment un pays et un peuple, pétris de culture, purent s’engager dans l’effroyable industrialisation de la mort de tous les juifs d’Europe ?
C’est donc en Israël, au mémorial de Yad Vashem, que la commémoration eut lieu et non sur les lieux du crime, dans cette Europe en proie à de nouveaux démons où des dirigeants, des ministres, des gouvernements, souvent alliés d’Israël, se remettent à dispenser à dose homéopathique le vieil antisémitisme européen sur leur sol qui fut le théâtre de la tragédie.

M. Netanyahou a voulu faire de cette commémoration un évènement à très forte coloration politique et géopolitique au moment où Israël s’enfonce dans le nationalisme messianique. La présence de dirigeants du monde entier « alliés » d’Israël étant censée acter sur la scène internationale les dérives identitaires du pays et la politique d’annexion de la Cisjordanie. M. Macron en a profité, une fois de plus, pour assimiler antisionisme et antisémitisme, au grand plaisir de ses hôtes. Répétons que cette assimilation, désormais inscrite dans la loi, est lourde de dangers. Non qu’il n’y ait pas de l’antisémitisme derrière des discours antisionistes. Malheureusement, l’actualité plus ou moins récente le prouve. Mais réduire l’un à l’autre revient d’une part à relativiser l’horreur antisémite qui connut son apogée sanglant en Europe il y a trois quarts de siècle, et d’autre part à valider les visées politiques droitières du gouvernement israélien pour lequel l’accusation d’antisémitisme dispensée à tout-va permet de justifier la colonisation des terres palestiniennes et son messianisme d’extrême-droite. Comme elle a permis il y a deux ans à M. Netanyahou de faire passer une loi scélérate faisant d’Israël « l’Etat-Nation du peuple juif », discriminant un quart de la population arabe ou druze, de fait considérés comme des sous-citoyens.

Ainsi, la stratégie du fait accompli menée par Israël est sans cesse validée, rendant chaque jour plus illusoire la reprise d’un processus de paix. Pendant ce temps, la colonisation de la Cisjordanie, l’humiliation, l’assassinat de palestiniens continue de plus bel, avec l’assentiment des Etats-Unis de Trump qui, en reconnaissant pour la première fois le fait colonial, se déclarent aujourd’hui prêts à reconnaitre l’annexion pure et simple du tiers de la Cisjordanie et donc la mort dans l’œuf d’un Etat palestinien et la mise au pas de millions de palestiniens colonisés.

Seul un acte fort et courageux pourrait permettre l’émergence d’un nouveau processus de paix, bénéfique à l’ensemble de la région et, au-delà, à de nombreux pays. Et la France est l’un des rares pays à pouvoir le faire. La reconnaissance d’un Etat palestinien par la France rebattrait toutes les cartes et permettrait à l’Europe, délestée de l’emprise nord-américaine, de s’affirmer dans une région où elle est attendue et espérée. De nombreuses voix l’y poussent. Par le travail de conviction et la mobilisation, nous contribuerons à faire advenir cette seule solution raisonnable et rationnelle pour une paix juste et durable.
 
 
 
Campagne contre les maires communistes
 
J’ai donné dans cette lettre la semaine dernière, mon opinion sur la campagne qui se prépare contre les maires communistes de « banlieue » les accusant au mieux d’être complaisants, au pire de protéger les « islamistes ». Plusieurs livres sont en préparation ou déjà publiés à ce sujet en attendant (ou pour préparer un discours de M. Macron sur le communautarisme). La course avec les idées de l’extrême droite est déjà lancée.
 
J’ai souligné les propos abject contre la ville d’Aubervilliers et sa maire : Meriem Derkaoui. Elle était invitée jeudi soir dans une émission baptisée « Capitale 2020 » sur la chaine BFM Paris. Elle a d’ailleurs bien réussie son émission qui durait plus de 50 minutes. Vers la fin de celle-ci, comme par hasard sans doute, elle a été placée face à l’un des auteurs d’un livre dont j’ai parlé la semaine dernière. Une chose est de faire écrire un livre par ses étudiants, autre chose est de vivre dans la ville. Mieux encore, de s’engager dans sa ville et pour sa ville.
 
J’ai été profondément meurtri par l’attitude et le mono-questionnement de ce monsieur de connivence avec la journaliste et le choix du bandeau d’écran fixe où était écrit « Aubervilliers, une enclave islamiste ? ». De quoi parle-t-on ici ? De la banlieue de Beyrouth ? Des abords de Bagdad ? Des tréfonds de Gaza ou du désert du Néguev ? Mesurons bien ces mots et ce qu’ils suggèrent alors que la conversation n’a été qu’un acte d’accusation contre Meriem Derkaoui et ses conseillers municipaux.
 
Je connais Meriem depuis très, très longtemps. Je connais ses convictions, ses engagements. Je me suis rendu avec elle à l’étranger parfois dans des conditions inconfortables. Je connais la grandeur de son cœur et sa sensibilité. Nous avons milité et militons ensemble. Elle est une républicaine, une communiste au sens moderne de ce mot, une féministe très engagée, un humaniste d’aujourd’hui mariant les êtres humains, leur humanité avec la nature. Jamais, vraiment jamais elle ne laisserait nulle part se développer l’islamisme. Elle respecte toutes les religions comme républicaine et comme élue ; jamais elle ne laisse place à l’intégrisme quel qu’il soit. Elle en a trop souffert. Elle est droite, honnête, et je sais qu’elle préférerait perdre une élection la tête haute que de la gagner dans le clair-obscur.
 
Alors de grâce, cessez vos accusations messieurs les censeurs bien tranquilles, quand elle, elle fédère, débat, se débat et combat les injustices. Le seul problème d’Aubervilliers ce sont les inégalités qu’on lui fait subir. Meriem Derkaoui les combat et les corrige là où elle peut. Et les opérations de propagande à la veille du scrutin municipal n’y changeront rien. Plus généralement ce n’est pas la banlieue qui pose un problème à la société, mais elle pose un problème de société. Ayons ce débat ; au lieu de vouloir assigner encore plus les populations sur leur « ban » à l’écart.
 
 
 
 
Lire mon hommage
 
 
Je vous souhaite une bonne semaine.

Restant à votre service.

Amicalement,

Patrick Le Hyaric
 
 
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