Comme je le laissais entendre ici même depuis quelques semaines, à la suite de l’audience solennelle qui s’est tenue le 18 décembre au tribunal de commerce de Bobigny, j’ai reçu le 26 décembre le délibéré du jugement. Celui-ci confirme les bons résultats obtenus par le groupe L’Humanité et accepte en conséquence le plan de continuation que nous avons présenté. C’est un immense soulagement.
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 La Lettre du 2 janvier 2020
 
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Bonjour à chacune et chacun,

Comme je le laissais entendre ici même depuis quelques semaines, à la suite de l’audience solennelle qui s’est tenue le 18 décembre au tribunal de commerce de Bobigny, j’ai reçu le 26 décembre le délibéré du jugement. Celui-ci confirme les bons résultats obtenus par le groupe L’Humanité et accepte en conséquence le plan de continuation que nous avons présenté. C’est un immense soulagement.

Ce résultat n’était pas gagné d’avance tant les obstacles mis sur notre chemin ont été nombreux. Entre la mi-juin et la mi-septembre, il a fallu déployer une puissante bataille en créant à chaque fois des rapports de force pour empêcher la cession du groupe ou la liquidation. Nous raconterons un jour cette intéressante histoire où des forces puissantes politiques, économiques, souvent liées entre elles, ont voulu par de nombreux moyens nous faire trébucher. Tous les moyens ont été utilisés : de l’incapacité de gestion à mon encontre à la nécessité de changer notre orientation éditoriale, l’accusation souterraine de détournements de moyens à l’existence d’emplois fictifs à L’Humanité puis au sein de notre régie publicitaire. Il y a eu aussi les groupes bien intentionnés qui dès le premier obstacle ont offert leurs services pour racheter L’Humanité et ceux qui agissaient pour une force politique. Il y a eu ces enquêtes sur la Fête de l’Humanité ou encore la pression pour faire tomber notre régie publicitaire durant l’été. Nous aurons l’occasion d’y revenir. Mais dans cet affrontement, nous avons tenu bon, jour après jour, sans exception. Nous avons été présents chaque jour de l’été tant les menaces étaient lourdes. J’y avais fait une forte allusion lors de mon discours d’hommage à Jean Jaurès, le 31 juillet devant le Café du Croissant.

On me demande parfois qui a intérêt à s’intéresser à l’Humanité ? Il ne faut pas se tromper, celui qui dispose de l’Humanité, même en modifiant quelque peu son orientation éditoriale au service du système, détient une part du patrimoine national. L’Humanité, associé à Jean Jaurès, peut être utile pour des forces d’aménagement ou de survie du système dans l’actuel contexte où les forces ultra-libérales mutantes ont besoin de disposer d’outils supplémentaires pour faire accepter leurs choix alors que le système dans toutes ses dimensions agonise. L’autre enjeu est la Fête de l’Humanité. Certes, ce ne serait plus la même. Mais son ancrage dans la société, sa pluri-dimension originale, ses liens avec le monde de la culture et de la pensée peut devenir un atout pour des forces qui aujourd’hui ne disposent d’un tel événement quasi-unique au monde. Nos adversaires savent de quels trésors nous disposons. C’est la raison de leur acharnement. Nos problèmes ne datent en effet pas de l’an passé. Souvenez-vous combien je vous ai entretenu des mauvaises manières qui nous ont été faites entre 2012 et 2017 pour tenter de nous étrangler. C’est à la suite des échecs qui nous ont été imposés durant cette période qui a abouti il y a un an à la cessation des paiements. Ajoutons que l’aide aux quotidiens à faibles ressources publicitaires a été abaissée dès 2011 de 1 millions d’euros et n’a jamais été rétablie malgré les engagements du Président de la République socialiste.

Ce 26 décembre, le tribunal constate les considérables efforts que nous avons déployés en appliquant un plan d’économies tel que nous l’avons annoncé dès le début du mois de mars. Il dépasse les 3,5 millions d’euros, il se décompose en 1,5 millions d’économies fonctionnelles y compris sur la Fête de L’Humanité et 2 millions de réductions de masse salariale avec un plan de réduction d’effectifs dont le solde s’établira à 25 personnes. Les projections de recettes de ventes de journaux, d’abonnements, de publicité se sont réalisées. Les résultats de la Fête de l’Humanité seront en progrès d’environ 200 000 euros sur ceux de l’année 2018. Les mobilisations des lectrices et lecteurs ainsi que de nombreux amis qui ont fait des dons parfois importants ont permis d’améliorer la trésorerie de plus de 4 millions d’euros. Merci, une nouvelle fois, très chaleureusement à toutes celles et ceux qui ont ainsi participé aux campagnes de dons et de souscription.

Nos rencontres, nos discussions et négociations menées depuis la mi-juillet avec les prestataires de L’Humanité (dont certains très importants comme les imprimeurs, le bailleur, le groupe qui loue une partie du terrain de la Fête de l’Humanité et d’autres prestataires dont la RATP) ont permis de mieux se comprendre et de prouver notre bonne foi. Ceci a abouti à un effort inédit des créanciers puisqu’ils vont abandonner 75 % de leurs créances. Le tribunal a constaté l’ampleur inédite de ces efforts. Je dois également saluer l’écoute et l’engagement d’acteurs comme les AGS (Assurances Garantie Salaires) qui ont su nous écouter, et nous faire confiance dans une rencontre avec son Président et la Directrice Générale le 5 septembre dernier. Ils ont décidé de prendre en compte notre situation, notre plan pour financer le plan de licenciement malgré la campagne de fausses informations dont ils ont été bombardés pour nous mettre en difficulté. Je les remercie encore, comme les services de l’URSAFF et du Groupe Audiens.

Ces actes constituent dans de telles situations des faits rarissimes, manifestant la volonté d’une multitude d’acteurs économiques et de partenaires de voir perdurer et se développer L’Humanité comme élément important du débat démocratique et du pluralisme des idées et de la presse.

En contrepartie nous devrons, d’ici la fin du mois de mars prochain, payer les 25% de dettes ainsi renégociées. Notre trésorerie, que nous voulons encore conforter, le permet. Il est décidé que le remboursement d’une partie de créances publiques sera étalé sur deux années et le reliquat d’autres dettes sur 10 ans. Nous devons ici remercier le mandataire judiciaire et ses équipes qui ont produit des efforts considérables dans la classification des dettes et la consultation de tous les créanciers.

Le tribunal a travaillé sérieusement. Lors de l’audience, il nous a demandé un point précis de la situation de la filiale Comédiance - régie publicitaire - puis de L’Humanité à partir de plusieurs rapports qui lui ont été fournis ; ceux du cabinet d’expertises comptables pour Comédiance, la Fête et l’Humanité, ceux de l’administrateur ad hoc pour la régie publicitaire, ceux des administrateurs judiciaires, notre propre plan et nos évaluations. Au terme de ce travail, le tribunal a déclaré la sortie de L’Humanité de la période d’observation et de redressement entamée le 7 février dernier et a accepté le plan de continuation de la société et de l’ensemble de ses activités.

Désormais L’Humanité sort donc de la mauvaise passe dans laquelle elle se trouvait et affronte l’avenir dans des conditions nouvelles. Evidemment, cette décision du tribunal de commerce, l’engagement des lectrices et lecteurs, d’amis et de soutiens, celui de celles et de ceux qui y travaillent, celui des créanciers, les efforts de nos partenaires nous obligent au plus haut point. Il n’y pas de « continuation » de L’Humanité sans penser son développement dans les conditions nouvelles de notre temps : modification des modes d’accès à l’information et de lecture mais surtout intensification de la guerre idéologique dans laquelle les idées de la République sociale, de la laïcité, de la souveraineté populaire, de la solidarité et de l’en-commun sont battues en brèche et ouvrent la terrible voie aux extrêmes droites. Ce péril trop sous-estimé appelle à renforcer L’Humanité, à élargir son audience et sa diffusion. Heureusement, les mouvements mondiaux en cours pour la justice sociale, la justice climatique, les droits humains et la démocratie sont porteurs d’espoir. Fidèle à son fondateur Jean Jaurès, L’Humanité prouve chaque jour qu’elle est de ce combat. Son importante mission au service de l’information, du débat, de la connaissance, des révélations, de la défense des intérêts populaires contre l’emprise du capitalisme financiarisé, mondialisé sur les vies humaines, les menaces sur la paix et l’environnement mériterait d’être plus connu.

La décision du tribunal comporte également des exigences à notre égard. Evidemment celle de ne plus contracter de dettes et de nous conformer strictement au remboursement des créances retenues, celle de communiquer une situation trimestrielle de nos comptes aux deux commissaires à l’exécution du plan qu’il nomme dans sa délibération, celle de « renforcer les fonds propres de la société de 1 à 2 millions d’euros au cours de la première année afin de consolider la trésorerie » et de reconstituer le capital social du groupe.
 
Nous ouvrons sans tarder la possibilité de le réaliser. Nous le faisons en cherchant un chemin qui conforte notre indépendance. Nous créons, comme la loi le permet depuis 2015, un fonds de dotation dont le nom est « L’Humanité en partage ». Il permettra de nombreuses activités nouvelles dont la collecte de cette somme courant 2020. Au sein de ce fonds, nous créons le club des « amis-actionnaires » de l’Humanité, parrainé par des personnalités attachées au pluralisme, à l’existence et au développement de L’Humanité. Nous rendrons publics leurs noms fin janvier pour le lancement du club. On pourra devenir actionnaire de L’Humanité via ce fonds à partir d’une participation de 1000€. Ces sommes sont défiscalisées à hauteur de 66%.
 
Nous lançons également début février une plateforme collaborative autour des enjeux du travail « Travailler au futur ». Un comité scientifique sur ces enjeux sera mis en place. L’ensemble se déclinera en une plateforme numérique, une revue trimestrielle, et des forums et colloques. Sans attendre, nous proposons de déployer un grand effort pour que des lectrices et lecteurs offrent un abonnement à une personne de leur entourage intéressée par la découverte de L’Humanité et de L’Humanité Dimanche. Nous collectons également 1000 adresses de jeunes à qui nous ferons découvrir L’Humanité numérique dans les semaines à venir.
 
 
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Nous informerons plus amplement sur nos différents projets dans quelques semaines. Nous créons les conditions d’un nouveau départ pour L’Humanité dans un contexte où l’intense travail produit par la rédaction de L’Humanité, L’Humanité dimanche, l’Humanite.fr, au cœur de l’actuel mouvement social, prouve l’utilité de nos journaux.
Précisément, je suis revenu cette semaine dans différents textes sur cette contreréforme et l’attitude du pouvoir. A (re)lire et à partager :
 
 
 
Ce cadeau caché au grand patronat
 
C’est un régime vraiment spécial que concocte le pouvoir pour ses chers « premiers de cordée ». Au-delà de 10 000€ de salaire brut mensuel, la cotisation retraite descendrait à 2.8% (…).
 
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Grève d’intérêt général
 
 
Les coups de griffes de la meute médiatique contre les forces mobilisées ne parviennent pas à modifier le rapport de force. La grève menée par les secteurs les plus déterminés et avertis (...)
 
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Retrouvez ici mon éditorial de l’Humanité Dimanche.
 
 
 
L'éditorial de L'Humanité Dimanche
 
 
J’adresse à chacune et chacun d’entre vous, ainsi qu’à vos proches, vos familles, mes vœux les plus sincères d’une bonne année, de bonne santé et de réussite dans vos vies familiales et professionnelles. En restant à votre disposition.

Très amicalement,

Patrick Le Hyaric
 
 
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