La puissance du mouvement a contraint le gouvernement à bouger. Peu, mais à bouger tout de même en reprenant le tiers de la dette des hôpitaux, soit 10 milliards d’euros sur les 30 milliards de dette et en accordant une prime à certains personnels.
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La Lettre du 23 novembre 2019
 
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Bonjour à chacune et chacun,
 
La puissance du mouvement a contraint le gouvernement à bouger. Peu, mais à bouger tout de même en reprenant le tiers de la dette des hôpitaux, soit 10 milliards d’euros sur les 30 milliards de dette et en accordant une prime à certains personnels. Ce qui n’était absolument pas possible il y a quelques jours encore l’est devenu sous la pression d’un mouvement populaire de tous les professionnels de la santé soutenu par l’immense majorité de la population.

Évidemment, comme la titré à juste titre L’Humanité de jeudi dernier, ce n’est que du « goutte-à-goutte ». On est loin du compte, loin d’un projet pour un système de santé adapté aux conditions de notre temps. Ceci nécessite d’abord de cesser de jouer avec les citoyens et les professionnels de la santé. En réalité, les 300 millions d’euros que le gouvernement a été contraint de lâcher doivent être mises en regard avec l’économie de 800 millions d’euros sur l’hôpital qui était en cours avec le vote du budget 2020 de la sécurité sociale. Autrement dit on enlève 800, on rajoute 300. Conclusion : c’est toujours 500 millions de moins.
 
Évidemment, comme toujours, de bonnes âmes s’écrient sur toutes les chaînes d’information que de l’argent, il n’y en a point. Que tout ceci coûte cher. Seulement, les enquêtes viennent de montrer que les 100 familles françaises les plus fortunées ont gagné chacune - nous disons bien chacune - 1 600 000 € avec la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune. Autrement dit, nous sommes bien face à des choix de civilisation : soit on choisit d’aider les puissances d’argent et les privilégiés de la fortune, soit on se met au service du bien commun, de l’intérêt général. Ce pouvoir a choisi. Face à lui on ne peut rester les bras ballants. (Lire à ce propos le dossier de L'Humanité de jeudi 21 novembre.)
 
 
 
 
Retraites
 
De même, dans ce numéro de L’Humanité, on trouvera un dossier qui décrit l’enjeu du dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites qui toute la semaine a servi à une campagne médiatique pour expliquer qu’il fallait une contre-réforme avant la contre-réforme. Ainsi, il est dit que le système de retraite sera forcément déficitaire dans quelques années. Ceci justifierait un programme d’ajustement structurel visant à économiser 8 à 17 milliards d’euros avant la réforme « fondamentale ».
 
Les organisations syndicales, les associations, les organisations de jeunesse ont démonté un à un ses arguments et montré que pour obtenir ce déficit de 17 milliards d’euros d’ici 2025, les rapports officiels intègrent la suppression de 80 000 postes d’agent de la fonction publique supplémentaires et le gel des rémunérations et les points d’indices de la fonction publique d’État et territoriale. Autrement dit, pour justifier qu’on tue son chien, on explique par avance qu’il a la rage. Le projet est donc d’obliger les salariés comme les paysans ou les artisans à travailler entre deux et quatre années de plus, tout en se privant sur le niveau des retraites. Et ceci dès les mois à venir, et non pas dans 40 ans comme on l’entend parfois. C’est au terme de cette saignée que viendrait le grand projet gouvernemental de contre-réforme avec le système à points qui lui, amplifierait encore les tares des contre-réformes mises en œuvre jusque là et donc de la prochaine allongeant le temps de travail.
 
Chacun sait que ce système vise également à abaisser le niveau des pensions et à allonger toujours jusqu’à 67, 68, 69 ans l’âge de départ à la retraite. Ajoutons que la valeur du point sera en général variable à la baisse. Le niveau des pensions sera donc abaissé. Et, celles et ceux qui en auront les moyens s’offriront une retraite par capitalisation via les fonds d’assurance retraite qui sont en train de se mettre en place.
 
 
« C’est la Palestine qu’on assassine... »

En soutien au Premier ministre israélien et aux colons qui occupent jour après jour les maisons palestiniennes, les terres palestiniennes, l’administration américaine qui a choisi pour l’occasion comme porte-parole l’évangéliste et chef de la diplomatie américaine M. Pompeo, a franchi un nouveau cap pour créer une situation où le peuple palestinien sera de fait mis dans la situation de ne plus pouvoir disposer d’un État. Ainsi au mépris des engagements de cette administration depuis 1978, le pouvoir de M. Trump a cru bon de déclarer que les colonies israéliennes n’étaient plus illégales au regard du droit international. Ce nouveau pas qui se franchit dans un silence inquiétant des chancelleries internationales est un nouveau coup de poignard porté au peuple palestinien. Il convient de réagir et de ne pas laisser faire. Après avoir lâché le peuple kurde il y a quelques semaines en Syrie, voici que l’administration nord-américaine veut anéantir un autre peuple auquel on ne reconnaît pas de patrie, pas d’État, malgré de multiples résolutions de l’assemblée générale des Nations Unies et du Conseil de sécurité.

C’est en ce sens que nous avons consacré un dossier dans L’Humanité de mercredi dernier. J’y ai produit un éditorial sous le titre « C’est la Palestine qu’on assassine ».
 
 
 
Lire l'éditorial de L'Humanité de ce mercredi
 
 
Unité populaire
 
 
 
Dans mon éditorial de L’Humanité Dimanche sous le titre « Éruption sociale ! » Je reviens sur le développement des mouvements sociaux, syndicaux, citoyens qui ont pour origine le refus des choix d’austérité imposés avec plus d’intensité depuis 2008. Celles-ci ont été organisées méthodiquement par les instances internationales du Fonds monétaire international, de la banque mondiale et dans les pays européens par un renforcement de l’application des traité de Maastricht puis de Lisbonne avec un dispositif de cadenassage qui pousse dans chaque pays européens aux mêmes dispositions de gel, voire de recul du niveau des rémunérations du travail, de destruction des systèmes de protection sociale, de précarité aggravée, de recul de l’âge de la retraite, de la réduction des dépenses sociales et publiques utiles, de privatisations. Du reste, la Commission européenne vient cette semaine de faire des remontrances à la France pour lui enjoindre de bien respecter les dogmes européens de réduction des dépenses sociales et publiques. Ceux qui font croire que la lutte des classes n’existe plus sont les mêmes que ceux qui la mènent méticuleusement contre les travailleurs et les privés d’emploi.
 
L'éditorial de L'Humanité Dimanche
 
 

C’est une bonne nouvelle que dans la filiation du rejet du projet de constitution européenne de 2005 nous assistions aujourd’hui à cette éruption sociale qui implique les Gilets jaunes depuis maintenant plus d’un an, rejoints au fil des mois par un mouvement élargi dans les professions de santé, dans l’enseignement, la justice, la police et dans une multitude d’autres secteurs. Ce mouvement est en train de murir dans une convergence pour une grande journée d’action le 5 décembre prochain qui selon sa force aura vraisemblablement des prolongements. Nous avons la responsabilité de débattre, de travailler à favoriser cette unité populaire, qui devrait déboucher sur une alternative politique. 

Cette question va se poser très rapidement. On ne peut se laisser piéger par le duopole actuel où dans les allées du pouvoir et chez de nombreux porte-voix dans les médias on voudrait orienter cette colère et ces révoltes vers des solutions régressives avec la montée des extrêmes droites partout dans l’Union européenne. Les récentes élections en Espagne et en Allemagne ne contredisent malheureusement pas cette affirmation. Bien au contraire. Dans ces conditions, il est heureux que les forces progressistes puissent se rassembler le 11 décembre dans un grand meeting à Saint-Denis pour travailler à une réforme progressiste des retraites.

Cela ne rend que plus insensé les divisions à gauche dans la perspective des élections municipales. En effet, préparer les élections municipales dans la division des forces progressistes et écologistes n’est pas rendre service au mouvement social unitaire qui se développe. On voit ainsi les Gilets jaunes appeler à rejoindre le mouvement social du 5 décembre qui s’annonce très unitaire et puissant. Des rencontres ont eu lieu ces dernières semaines entre les Gilets jaunes et des syndicalistes sur des ronds-points ou dans des défilés du samedi.
 
Les forces politiques de gauche qui ne seraient pas à la hauteur de cette exigence d’unité populaire et de travail commun sur des solutions alternatives porteraient une lourde responsabilité dans le cas où il ne serait trouvé aucun débouché. Dire, comme l’a dit le président de la France insoumise il y a quelques jours, qu’il ne présente pas de liste aux élections municipales, pour mieux dire que la France insoumise s’inscrira dans des listes citoyennes que cette formation organise contre des maires communistes, relève de l’imposture et participe au désarmement des citoyens.
 
Comment expliquer un meeting commun contre la « contre-réforme » des retraites à Saint-Denis en décembre et se présenter divisés devant les électeurs en mars dans la même ville au risque de faire basculer la gestion municipale à droite ou au parti du président. Dans une situation comme celle-ci, tout doit être fait pour créer les conditions de l’unité politique et populaire, pour que les collectivités territoriales, les municipalités constituent des boucliers sociaux, écologiques et démocratiques face à la politique ultralibérale macroniste et pour empêcher la venue au pouvoir de l’extrême droite. Une question lourde est posée à chacune et chacun. Il n’est pas trop tard pour se ressaisir. Les divergences pour mettre en œuvre des politiques locales sociales, démocratiques, écologistes ne sont pas si importantes qu’elles justifieraient les désunions organisées actuelles.
 
 
 
Pour un nouveau départ de L'Humanité
 
 
 
Le 14 décembre, date de nouvelle audience du tribunal de commerce, approche à grand pas. Notre travail depuis des semaines porte sur la renégociation des dettes et le projet de développement à travailler pour une stratégie durable, soutenable pour le groupe L’Humanité. Nous remercions une nouvelle fois les entreprises, grandes ou petites, les particuliers, les lecteurs qui décident de renégocier voire d’annuler leur dette à l’égard de L’Humanité au nom d’un nouveau projet et du pluralisme des idées et de la presse.

D’autre part, la nouvelle campagne de dons et de souscription pour « Un nouveau départ » donne de bons résultats et peut constituer un précieux atout lors de l’audience.

Des organisations syndicales, des associations des personnalités font des efforts financiers conséquents, des entrepreneurs soucieux du pluralisme et de la défense de la République s’engagent, les lectrices et lecteurs se mobilisent fortement dans tout le pays, des associations de lecteurs organisent des débats sur l’utilité de L’Humanité, des initiatives de collecte financière et de ventes de L’Humanité et de L’Humanité Dimanche s’organisent. 
 
 
 
 
En vous souhaitant une bonne semaine, je reste à votre disposition.

Patrick Le Hyaric
 
 
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Gilets jaunes : un sursaut populaire
 
Il y a un an, débutait le mouvement des Gilets jaunes. Dans ce livre, j'analyse le sens profond de ce sursaut populaire tout en montrant qu'il constitue un nouveau moment des luttes et appelle des convergences pour des causes communes.
 
 
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