Le succès des mouvements autour de l’hôpital et de la santé et le soutien ultra-majoritaire de la population crée des conditions nouvelles pour placer les combats à ce niveau sans se laisser détourner par la ritournelle de l’argent qui manquerait.
http://patrick-le-hyaric.fr/
La Lettre du 15 novembre 2019
 
Facebook
Twitter
Instagram
Youtube
 
 
Bonjour à chacune et chacun,
 
J’ai intitulé mon livre sur les gilets jaunes « Un sursaut populaire ». De fait nous sommes entré dans une phase nouvelle où les mouvements sociaux, citoyens se conjuguent dans le refus des restrictions de crédits appliqués depuis des années : école, hôpital, SNCF, universités, gilets jaunes, tribunaux, police. La thèse selon laquelle la dépense publique serait mauvaise et devrait être réduite est devenue « antirépublicaine ». En effet, la dépense publique pour le service public est le vecteur de nos libertés, de l’égalité entre citoyens, de la fraternité et de la solidarité envers les plus humbles. Oui, il y a un enjeu fondamentalement républicain avec ce qui se joue actuellement. Le débat politique doit être placé à ce niveau. D’ailleurs le président de la République tient très peu compte de celui qu’il présente comme son mentor, Paul Ricœur, qui a écrit que « la souffrance est privée, mais la santé est publique ».

Le succès des mouvements autour de l’hôpital et de la santé et le soutien ultra-majoritaire de la population crée des conditions nouvelles pour placer les combats à ce niveau sans se laisser détourner par la ritournelle de l’argent qui manquerait. Il n’en manque jamais pour les cadeaux sociaux et fiscaux aux grandes entreprises, pour l’évasion fiscale, etc... (Voir les article de L’Humanité de jeudi dernier)
 
 
 
Le cri d'alarme des médecins : « l'hôpital va s'écrouler ! »
 
Médecins, infirmiers… tous se retrouvent dans la rue contre les politiques qui mettent l’hôpital public en danger.
 
Lire l'article
 
Les hôpitaux asphyxiés par 30 milliards de dette
 
La reprise par l’État de la dette des hôpitaux publics, qui pèse 30 milliards d’euros, est à l’ordre du jour.
 
Lire l'article
 
Débat sur l'hôpital sur LCI
 
"On parle toujours de « coût » quand il s'agit de satisfaire les besoins humains, mais quand il s'agit de satisfaire les demandes du capital, il n'y a plus de problèmes de milliards."
 
EN VIDEO 
Retrouvez toutes mes actualités en vidéo sur ma chaine Youtube.
Abonnez-vous pour être informé des nouveautés.
 
Ma chaîne Youtube
 
 
C’est pour une part l’un des angles de mon éditorial de L’Humanité Dimanche cette semaine contre les trois privatisations de Française des Jeux, Engie et Aéroport de Paris. 
 
L'éditorial de L'Humanité Dimanche
 
 
S’agissant de La Française des Jeux, le pouvoir et les médias dominants vantent depuis quelques jours la réussite de l’actionnariat populaire pour faire croire que les conditions de cette privatisation feront de chaque Français un « actionnaire » ou même un « propriétaire » de l’entreprise. Il n’en est évidemment rien, comme le montre les opérations similaires. Ce sont toujours les actionnaires dominants, mus par des fonds de pension, qui décideront de la valeur de l’action et décideront des rachats au fur et à mesure.
 
Dans le cas de la Française des Jeux se posent des problématiques supplémentaires. En effet, l’invasion de la publicité, incitatrice pour les jeux d’argent et de hasard va de pair avec la dégradation des conditions de vie. Ainsi le montant des mises a triplé ces vingt-cinq dernières années pour atteindre 48, 1 milliards. Cette énorme somme doit être évidemment être mise en lien avec les gros gagnants de tel ou tel loto. Les pertes par citoyen adulte sont passées de 76,10€ en 1990 à 129,20€ en 2017. Et, selon l’INSEE, la part des dépenses en jeu d’argent dans la consommation totale des ménages est passée de 0,58 en 1990 à 0,87 en 2017.
 
Tout le monde constate que l’addiction aux jeux dans les classes populaires produit de multiples effets néfastes qui vont du surendettement au divorce, de la perte d’emploi au suicide. Selon les enquêtes, les catégories dites de cadre et de professions intellectuelles supérieures représentent 7% de ces cas, tandis que ces maux touchent 70% de ceux qui n’ont pas le bac. Ainsi, plus on est en difficulté, plus on joue dans l’espoir d’en sortir.
 
Bref, les jeux représentent une sorte de « ponction régressive » supplémentaire sur le pouvoir d’achat des ménages populaires et participent au creusement des inégalités. La Française des Jeux, une fois privatisée, va être encore plus à la recherche de la rentabilité pour les actionnaires et va encore accroitre ce phénomène. La gauche ne devrait pas délaisser cet enjeu.
 
 
 
Pour un nouveau départ

J’ai donné dans L’Humanité du 4 novembre dernier des éléments sur le processus de redressement judiciaire de L’Humanité et les résultats de l’audience solennelle du tribunal de commerce de Bobigny qui s’est tenue le 16 octobre dernier (accéder ici à cet article). Par parenthèse, je dois dire que j’ai été plus que surpris que des agences de presse et des magazines aient pu publier des extraits du document « plan de continuation » déposé par les administrateurs judiciaires au tribunal. Ces documents, pour des raisons de sécurité et de maitrise du processus et notamment pour éviter des pressions pour « une cession » ou « une liquidation », n'avaient pas vocation à sortir du tribunal. Ceux qui procèdent ainsi, à l’heure décisive où nous devons mettre tous les atouts de notre côté, ne rendent pas service à L’Humanité, et ce sont ici des propos mesurés.

J’ai également pris le temps de donner le maximum d’éléments au Conseil d’administration de la Société des lectrices et lecteurs samedi 9 novembre.

À cette heure, des conditions sont en train de se créer pour sortir de la situation juridique dans laquelle nous avons été placées depuis le 7 février dernier. Le tribunal est en possession d’un plan de continuation montrant comment L’Humanité peut prendre un nouveau départ et se développer. Depuis l’audience du tribunal, nous avons commencé à travailler à la restructuration des dettes. Ce que l’on appelle « le comité des créanciers » qui regroupe les cinq principaux créanciers de L’Humanité s’est réuni le 6 novembre et a accepté d’annuler 75% des dettes. Ce chiffre est extrêmement important et conforte encore notre plan. Nous leur en sommes très reconnaissants. Nous souhaitons que l’État agisse pour que les créanciers publics en fassent de même.
La prochaine audience du tribunal de commerce aura lieu le 18 décembre prochain, elle sera très importante voir décisive.

Afin de conforter l’ensemble du plan et nous placer en sécurité, nous avons relancé une campagne de collecte de dons et de souscription sur le thème « un million d’euros pour un nouveau départ ». Cette campagne produit déjà des effets positifs.

Nous lancerons le 28 novembre une grande campagne de communication valorisant l’utilité de L’Humanité pour que les citoyens gagnent du pouvoir. Cette date sera aussi un moment pour porter L’Humanité Dimanche dans la rue avec une édition spéciale de L’Humanité Dimanche pour aider à la contre offensive sur le projet gouvernemental de destruction de notre système de retraite.
 
 
Un an après le début du mouvement des Gilets jaunes,
un livre utile pour comprendre et défricher des propositions communistes.
 
 
Commander
 
 

Apaiser le débat

On peut se demander parfois dans quelle mesure le pouvoir, les forces de droite et d’extrême droite et d’autres extrémistes fondamentalistes religieux qui les servent à merveille, ne parviennent pas à leurs fins de division du mouvement ouvrier, des mouvements progressistes.

Tout est passé à la broyeuse commune à concepts et à idées. On fait apparaitre dans un débat public confus l’immigration, la laïcité, les religions, le communautarisme, le terrorisme, le voile, bref, tout un fatras de mots repris du vocabulaire principal de l’extrême droite. On ne peut d’ailleurs que se réjouir que la question sociale reprenne le dessus sur les enjeux « identitaires ». Mais je veux m’arrêter un long moment sur ceci tant je suis préoccupé par cette ambiance.

En effet, la mécanique des événements depuis la rentrée de septembre donne le vertige. L’immigration dont le président de la République a choisi de faire une priorité dès le mois d’août, et la religion, sont continuellement associées et servies au menu des chaines d’information continues qui emboitent le pas de la moindre provocation, qu’elle vienne de cercles du pouvoir ou de l’extrême droite.

Etait-il nécessaire, après la l’attentat de Bayonne et la séquence haineuse contre les musulmans, que M. Castaner accueille M. Retailleau, le très à droite président du groupe LR au Sénat, pour évoquer officiellement la menace de listes dites « communautaires » quasiment inexistantes et qui, quand elles existent, n’enregistrent presqu’aucun suffrage ? Comme le problème n’existe que marginalement le pouvoir et la droite le crée !

Propulsé par le feu médiatique, le sujet en vient aujourd’hui à cliver les différentes familles politiques, particulièrement à gauche. La gauche et les forces issues du mouvement ouvrier doivent impérativement se souvenir que les débats sur la religion et leur dramatisation ont toujours eu pour effet de fragmenter les classes populaires, de susciter en leur sein la division, tout en renforçant les tendances les plus autoritaires du pays.

C’est avec cette prévention en tête que Jaurès insista pour que la loi de séparation des Eglises et de l’Etat ne soit pas une loi de revanche contre une religion, en l’occurrence catholique, mais bien une loi garantissant la neutralité absolue de l’Etat, assis notamment sur une éducation nationale laïque et universelle.

Le sujet des mères accompagnatrices de sorties scolaires portant un voile est devenu un marronnier opportunément servi à échéance régulière. Les concernant, je maintiens mon attachement à la loi telle qu’elle a été formulée et au droit tel qu’il est appliqué en défendant le principe d’une République creuset des différences, courageuse et audacieuse, et d’un enseignement laïque et universel fondé sur la raison. Sauf à considérer qu’il faille interdire le voile dans l’espace public - position que je considère hautement dangereuse - je ne vois pas au nom de quoi une personne qui n’est pas réputée fonctionnaire devrait s’astreindre à l’obligation de neutralité, quand bien même elle accompagnerait une activité scolaire.

Ces femmes et plus généralement la population musulmane ou « d’apparence musulmane » comme l’a dit en son temps Nicolas Sarkozy, font l’objet d’une stigmatisation tous azimuts. Pas un jour ne passe sans que les citoyens musulmans ou présumés tel ne vivent sous l’opprobre, sans que leur croyance réelle ou supposées ne soit confondue avec le fanatisme, et les adeptes de l’islam suspectés d’accointance avec le terrorisme. Ce sont désormais des mosquées qui sont visées par des actes criminels et meurtriers.

Nous ne pouvons ignorer cette cabale contre une partie importante de la population en raison de ses croyances, alimentée par l’extrême droite et relayée par des cercles du pouvoir. Nous devons au contraire la combattre. Ils et elles sont nombreux, musulmans ou non, à être profondément meurtris par cette ambiance délétère et délatrice. C’est le sens qu’ont voulu donner les nombreux progressistes qui ont participé ( à partir de leurs combats et convictions) à la manifestation dite « contre l’islamophobie » qui s’est tenue dimanche dernier.

L’extrême droite a depuis longtemps emprunté le cheval religieux pour masquer son racisme et son anti-universalisme, contribuant bien plus que les musulmans eux-mêmes à placer l’islam et avec lui le mot polémique « islamophobie », au cœur du débat public, aidé en cela par le terrorisme qui partout prétend agir au nom de Dieu, en premier lieu dans les pays ou domine la religion musulmane.

Aujourd’hui, des lieux de culte musulmans sont la cible d’attaques criminelles menées par des partisans de l’extrême droite. Cette situation mérite la mobilisation de toutes les consciences antiracistes, attachées à la dignité humaine et de toutes les forces se réclamant des valeurs humanistes qui auraient dû réagir dès le lendemain de l’attentat de Bayonne.

Nous avons pour conjurer les divisons instillées par les polémiques religieuses une riche tradition de pensée et d’action. Celle-ci permet de surmonter les désaccords ou contradictions, tout du moins de ne pas les exacerber par le venin de la polémique afin de préserver ou d’encourager l’indispensable unité populaire, préalable à tout projet de transformation sociale.

La loi de 1905 en fait évidemment partie. La loi sur les associations aussi . Il convient de leur ajouter la loi Gayssot de 1990 qui interdit « toute discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion» qui prend appui sur la loi Pleven de 1972, elle-même adossée à la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale ratifiée par la France en 1965.

Comme je l’ai mentionné dans un précédent article de l’Humanité-Dimanche, ( lire ici ) il importe de considérer l’offensive mondiale d’un islam politique à visée fondamentaliste et réactionnaire, encouragé par les puissances occidentales et financé par des secteurs importants du capitalisme rentier. Je n’ignore ni sa force, ni son impact sur les consciences, ni sa dangerosité lorsqu’il s’arme, durement éprouvée par notre peuple et, avant tout, par les peuples à confession majoritairement musulmane.

Mais chaque femme voilée est-elle vecteur de cette entreprise ? Est-ce en ciblant la mère portant un foulard soucieuse de participer à une sortie scolaire que nous mènerons le combat nécessaire, et à sa juste échelle, contre l’islamisme politique et l’obscurantisme ? Enfin, le voile dans ses différentes déclinaisons doit il être confondu avec l’islamisme politique ? Je ne le pense pas. Nous connaissons tous des femmes musulmanes qui portent le foulard par coutume sans répondre d’aucun fondamentalisme.

Dans un fameux texte de jeunesse, Marx affirmait, à la suite de Feuerbach: « l'homme fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme ». Il disait également que la religion est « l’âme d’un monde sans cœur », « le soupir de la créature opprimée », donnant ensuite au fameux mot « opium » le sens d’une drogue, addictive certes, mais dont la principale qualité est d’être, si l’on peut dire, « réconfortante ». Il s’agit d’une critique dialectique de la religion, à la fois aliénation, consolation et « protestation contre la misère réelle » pour reprendre ses propres termes. La religion apparait donc chez Marx comme consubstantielle et nécessaire au mode de développement capitaliste et son univers de tromperies et d’injustices. Marx voit en la religion un double caractère contradictoire : « La détresse religieuse est en même temps l’expression de la vraie détresse et la protestation contre cette vraie détresse. La religion est le soupir de la créature opprimée, le cœur d’un monde sans cœur, tout comme elle est l’esprit d’une situation sans spiritualité. Elle est l’opium du peuple ».

Quand à Lénine il mettait en garde dans un important article en 1905 les militants de son parti « social-démocrate » sur la nécessité de ne pas faire de l’athéisme un élément du programme du parti en ces termes » l’unité dans la lutte réellement révolutionnaire de la classe opprimée pour la création d’un paradis sur terre est plus importante pour nous que l’unité de l’opinion prolétarienne sur le paradis des cieux » (Socialisme et religion, Lénine).

Si la critique de la religion est toujours « en substance terminée » comme l’affirmait Marx, il convient alors de la dépasser pour engager la transformation sociale et dévoiler le monde tel qu’il est. Il est donc aussi vain que contre productif, voire dommageable, de vouloir circonscrire la religion dans la sphère publique par des mesures administratives - la loi de 1905 suffit amplement - ou l’attaquer bille en tête. Il faut plutôt et prioritairement « exiger qu’il soit renoncé à une situation qui a besoin d’illusions », c’est à dire lutter contre le système injuste et cruel qui prévaut aujourd’hui.

Il est d’ailleurs frappant de constater que depuis la chute du mur de Berlin et l’affaissement de l’espérance communiste telle qu’elle fut formulée au 20ème siècle et, avec elle, l’affaissement des pensées rationnelles et émancipatrices, les phénomènes religieux et parmi eux les tendances obscurantistes font un retour fracassant. C’est pourquoi je considère la version réactionnaire de l’islam comme une déclinaison singulière et spectaculaire, pour des raisons historiques et géopolitiques, d’un vaste mouvement obscurantiste planétaire dont la résurgence des extrême-droites « occidentales » est partie prenante. Dans sa dynamique morbide, le capital suscite une dynamique religieuse.

C’est le cas au cœur du monde musulman en proie à une crise historique, après que l’islamisme ait été choyé, défendu, propulsé par l’impérialisme nord-américain contre les mouvements d’inspiration communiste ou socialiste. C’est également le cas au cœur de la réaction qui cherche à reprendre les rênes dans l’ensemble du continent américain. Au nord du continent où les théories créationnistes et autres célébrations de la pensée obscurantiste ont pignon sur rue, défendues par Donald Trump et une grande partie du camp républicain ; au sud où les bourgeoisies compradores à la manœuvre contre les mouvements sociaux et démocratiques ne ratent aucune occasion de brandir la Bible comme nous l’avons vu en Bolivie cette semaine ou de solliciter le concours des évangélistes protestants comme le fit au Brésil Jaïr Bolsonaro. En Europe, les extrêmes-droites activent le retour des identités religieuses opposées aux conceptions matérialistes, aux progressismes et aux idées émancipatrices. En Israël, l’oppression du peuple palestinien est désormais légitimée par la religion par les gouvernements successifs qui offrent une place centrale aux mouvements juifs fondamentalistes. L’adoption le 19 juillet 2018 de loi « Israël, État-nation du peuple juif », fut en pas décisif vers une conception éthniciste, raciste et religieuse de la nation. En Turquie, le despote Erdogan promeut une vision rétrograde de la religion qu’il oppose aux mouvements sociaux, égalitaires et démocratiques.

La France, ancrée dans une tradition matérialiste et universaliste, celle-là même qu’abhorrent les Zemmour comme les militants islamistes, échappe à cette chape de plomb. Et les musulmans dans leur écrasante majorité adhèrent au principe de laïcité, vivant leur foi dans le respect des institutions républicaines et l’attachement à une éducation nationale fondée sur la raison. Quand ces musulmans, hommes et femmes voilées ou non, sont continuellement ramenés à leur origine ou religion - qu’il en soit dit du bien ou du mal -, il est de la responsabilité des forces de gauche et de transformation de les ramener à leur universelle condition sociale qui, pour la plupart d’entre eux, est celle des classes populaires de notre pays. Et pour cela, refuser les condamnations et relégations des femmes portant un voile, et au contraire engager avec elles et eux un dialogue fécond.
 
 
Je reste à votre disposition et vous souhaite une bonne semaine.

Patrick Le Hyaric
 
 
- - -
Pensez à faire connaître cette Lettre hebdomadaire autour de vous en la partageant ou en abonnant vos proches, amis, collègues de travail.
 
 
 
Patric Le Hyaric
5, rue Pleyel
93100 Saint-Denis
Facebook
Twitter
Instagram
Youtube
 
 
Cet email a été envoyé à {EMAIL}.
Vous avez reçu cet email car vous vous êtes abonné à la Lettre de Patrick Le Hyaric.
 
 
 
Voir la version en ligne
 
 
© 2017 Patrick Le Hyaric