Il y a des fumées noires au dessus de Rouen et très loin au-delà de la ville. Plus de 5000 produits dont une grande majorité est toxique empoisonne l’atmosphère, semant angoisse, nausées et beaucoup d’interrogations. Trop de choses sont cachées par les dirigeants de l’entreprise, propriété du multimilliardaire Nord-américain Warren Buffet (celui qui nous expliquait que la lutte des classes existe bien, mais que c’est « sa » classe des possédants qui est en train de la gagner). Ni lui, ni les dirigeants locaux de l’entreprise, ni l’État n’ont dit ce qui était exactement en train de bruler et les possibles conséquences. Les informations données par le gouvernement sont très désordonnées, mâtinée d’une opacité qui renforce en même temps l’angoisse et le discrédit de la politique.
 
Patrick Le Hyaric
 
 
La Lettre du 5 octobre 2019
 
 
Bonjour à chacune et chacun,
 
Il y a des fumées noires au dessus de Rouen et très loin au-delà de la ville. Plus de 5000 produits dont une grande majorité est toxique empoisonne l’atmosphère, semant angoisse, nausées et beaucoup d’interrogations. Trop de choses sont cachées par les dirigeants de l’entreprise, propriété du multimilliardaire Nord-américain Warren Buffet (celui qui nous expliquait que la lutte des classes existe bien, mais que c’est « sa » classe des possédants qui est en train de la gagner). Ni lui, ni les dirigeants locaux de l’entreprise, ni l’État n’ont dit ce qui était exactement en train de bruler et les possibles conséquences. Les informations données par le gouvernement sont très désordonnées, mâtinée d’une opacité qui renforce en même temps l’angoisse et le discrédit de la politique.
 
On retrouve d’ailleurs ces mêmes phénomènes opaques et inconséquents à propos de la gestion des suites de l’incendie de Notre-Dame et de la pollution au plomb. Lubrizol, n’est pas un cas à part. C’est un site dit Seveso. Il existe en France 1312 sites ainsi classés dont plus de 700 dits « à haut risque ». Dès les premiers moments de ce drame, le député communiste Hubert Wulfranc et la sénatrice Céline Brulin, comme les syndicats, notamment la CGT, et de nombreuses associations, ont réclamé au gouvernement la transparence. Avec d’autres, les parlementaires communistes ont demandé des missions et des commissions d’enquête. Des questions fondamentales doivent être débattues, celle du rôle des représentants des salariés, celle des contrôles de tels sites et des autorisations dont de telles entreprises font l’objet, celle des pouvoirs des salariés, des citoyens et des élus. En vérité les beaux discours autour de l’environnement et de la condition ouvrière sont ici à l’épreuve des faits. Ils ne plaident pas pour les pouvoirs successifs.
 
 
Il y aussi des suies noires répandues dans l’atmosphère des sphères médiatiques et publiques.
 
On avait eu les attaques en fin d’été contre Lillian Thuram, la banalisation de l’homophobie et du racismes dans les stades, une résolution abjecte du Parlement européen (relire ici mon texte), la production sur le même thème par la fondation dite de « l’innovation politique » d’un livret quasiment sur le même thème « 1939, l’alliance soviéto-nazie aux origines de la fracture européenne » signé de M. Stéphane Courtois accréditant l’idée que le pacte germano-soviétique est la cause de la seconde guerre mondiale. On a eu droit à cette dénomination du commissaire européen en charge des migrations dont l’intitulé du portefeuille a été complété sous les applaudissements des extrêmes droite du Parlement européen par « et la protection de notre mode de vie européen » pour bien faire comprendre qu’on ne peut pas accueillir les réfugiés et les miséreux fuyant guerres, misère et réchauffement climatique.

Puis on a eu samedi dernier une surdose de la fameuse « convention de la droite ». Ce n’était pas fini. Après nous avoir fait avaler du Maréchal-le Pen durant près de trois jours, le service public radio (qui a refusé cette année de renouveler son « partenariat » avec la Fête de l’Humanité) invitait en début de semaine M. Le Pen père pour une aussi sympathique qu’hallucinante interview menée par Mme Léa Salamé sur ses mémoires. Point de questions sur ses mémoires de tortionnaire durant la guerre d’Algérie, sur ses déclarations racistes, antisémites, anti-communistes, anti-élus, comme cette fois ou il avait frappé une maire socialiste... La mémoire de Mme Salamé était plus que défaillante.

La réunion de « la convention de la droite » et sa médiatisation marque un pas supplémentaire dans la banalisation non seulement de l’extrême droite mais des idées fascistes. Des chaines de télévision l’ont relayée en continue sans filtre. Puis elles ont organisé tout le week-end des débats à leur propos. Autrement dit une « ambiance » est créée. Si vous protestez, les bonnes âmes vous dégaineront « la liberté d’expression ».
 
De quelle liberté parle-t-on ? Celle de la haine d’une religion, de la haine d’une partie de la population, de la haine des arabes et des noirs. Des appels au crime. Rien à voir avec « la liberté d’information ou d’expression ». Tout à voir avec un déluge de phrases qui tombent sous le coup de « la provocation à la haine raciale » ou « provocation à la haine religieuse ». Cela relève du droit et du jugement de tribunaux. Encore que le mot « provocation » est bien faible. Par exemple quand M. Zemmour déclare pour le banaliser que « bien sûr le nazisme est un peu raide et intolérant mais de là à le comparer à l’islam… » Il fustige une religion dont il dit qu’elle est bien pire que... le nazisme. Quand il explique pour dénigrer les mouvements des femmes qu’il ne s’agit pas d’un « mouvement de libération des femmes » mais d’une « guerre d’extermination de l’homme blanc hétérosexuel » ajoutant des insultes contre Rokhaya Diallo et Mme Sibeth Ndiaye, porte parole du gouvernement. Il est dans le combat pour la domination masculine et contre la femme noire, surtout si elle joue un rôle public.

Ces torrents de haine ont été déversés en direct sur des télévisions et des radios dans un climat général de banalisation de cette montée ultraréactionnaire et fascisante. Ces gens comme M. Zemmour ont été portés, glorifiés, encensés dans les milieux médiatiques parisiens. Il y a bien d’autres Zemmour aujourd’hui déguisés en chroniqueur, éditorialistes et autre spécialistes, qui peuplent les antennes de la bien pensance, brisant ce que certains ont parfois appelé un « cordon sanitaire » vis-à-vis de l’extrême droite.

Cette opération, que ne conteste en rien M. Macron, à deux effets. Les messages de l’extrême droite continue de saturer l’espace public contre toute idée d’un progressisme ou d’un communisme. Ceci rend Mme Le Pen modérée si elle est comparée à la violence et à l’abjection des propos tenus lors de cette réunion de factieux et de fascistes. Le débat est ainsi sans cesse déplacé vers les enjeux identitaires contre ceux de la résolution des urgences sociales. C’est la volonté tactique du président de la République qui prépare ainsi sa réélection au nom d’une parodie du « moindre mal ».

Ce qui se passe est extrêmement grave et ne fait que confirmer la volonté que nous avons exprimée à la Fête de l’Humanité de lancer une contre-offensive idéologique pour sortir de cette situation bloquant toute perspective politique.
 
Fête de l'Humanité -
L'after movie
 
L'édition 2019 de la Fête de l'Humanité 
en images
 
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Intervenir pour un autre budget
 
Mon éditorial de L’Humanité Dimanche porte cette semaine sur la nécessité d’une bataille pour un autre budget. Un autre budget pour affronter les urgences sociales mais aussi les besoins d’investissements indispensables pour permettre au pays d’affronter pour la part qui lui revient les immenses défis de l’heure, notamment ceux liés à la biodiversité, à l’énergie et au climat.
 
L'éditorial de L'Humanité dimanche
 
 
Premier bilan de la Fête de l'Humanité
 
Nous avons invité mardi dernier les co-constructrices et co-constructeurs de la fête de l’Humanité à une réception de remerciements pour leurs engagements et leur contribution à la réussite de la Fête. Nous avons déjà dit ici la force des débats et des rencontres qu’elle a portés. L’Humanité continue de rendre compte des débats qui y ont eu lieu. La richesse des initiatives culturelles et des concerts, la puissance internationale de la présence de Dilma Roussef. Inscrite au cœur des actions unitaires en cours, celles des salariés, des professions de santé comme celles de la jeunesse pour le climat, la fête aura été un lieu d’unité, de rencontre, de détente et recherche de nouveaux horizons. Son bilan économique, qui est loin d’être définitif montre qu’elle sera largement bénéficiaire. La fête participera donc au processus de redressement du groupe L’Humanité. Elle aura permis d’engranger plus de 1020 abonnements aux titres de L’Humanité. L’expérience montre que les abonnements de parrainages militants se renouvellent à plus d’un tiers et les abonnements numériques à 70%. La remontée constatée depuis plusieurs mois du nombre d’abonnés peut donc se poursuivre. C’est indispensable, précisément pour mener les combats dont nous parlions plus haut : l’offensive urgente à déployer contre les droites extrême et les extrêmes droites au service des milieux d’affaires. Plus que jamais le nombre de lectrices et de lecteurs de L’Humanité et de L’Humanité Dimanche est un élément de la construction d’un rapport de force nouveau en faveur d’alternatives sociales, démocratiques, environnementales et politiques. Des dizaines de lectrices et lecteurs de cette lettre ont récemment abonné des amis ou des proches.

Les bons résultats potentiels de la fête, ajoutée à notre acharnement durant chaque jour de l’été pour sortir de l’ornière, nous laissent entrevoir la possibilité de la rédaction et de l’approbation d’un plan de continuation. Ceci signifierait la sortie de la période d’observation du tribunal de commerce et du redressement judiciaire. C’est en ce sens et pour nous donner la possibilité d’établir un plan de relance de L’Humanité que j’ai appelé, lors de la soirée de présentation des premiers résultats de la fête, à renforcer la campagne de dons et de souscription pour collecter un million d’euros supplémentaire. Ce serait le moyen de consolider notre économie et de repartir avec un ou deux projets innovants susceptibles de dégager de nouvelles marges au groupe L’Humanité. L’audience du tribunal du 16 octobre sera de ce point de vue importante. Une nouvelle audience est d’ores et déjà prévue le 18 décembre prochain où nous présenterons un plan de continuation de L’Humanité. Nous y solliciterons l’agrément du tribunal de commerce ce jour-là pour ce plan. Celui-ci ne sera réalisable que si nous sommes en mesure de renégocier nos dettes et de payer le reliquat de ces dettes renégociés. Pour atteindre un tel objectif, il conviendra de démontrer que nous serons capables de disposer d’une trésorerie nécessaire pour le faire. C’est toute l’importance de cette amplification de la campagne de dons et de souscription pour un million d’euros supplémentaire. Les collectes, les initiatives permettant de conforter notre trésorerie, comme les fêtes de soutien, sont donc utiles.

Nous pouvons réussir.

Nous vous tiendrons informés au fur et à mesure de nos résultats et de notre situation économique et juridique.
 
En vous souhaitant une bonne semaine, je reste à votre disposition.
 
Patrick Le Hyaric

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