Voici un texte en discussion depuis 1999 signé comme par hasard après les élections européennes et au moment où la Commission européenne présidée par M. Junker est sur le départ.
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La Lettre du 7 juillet 2019
 
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Bonjour à chacune et chacun,

Traité entre Union européenne et le Mercosur

Qu’est-ce que l’accord avec le Mercosur ?
 
Voici un texte en discussion depuis 1999 signé comme par hasard après les élections européennes et au moment où la Commission européenne présidée par M. Junker est sur le départ. Il s’agit pour l’instant d’un accord politique le statut de l’accord en préparation obligera à demander l’accord du gouvernement et du parlement français en plus du Parlement européen. Le débat et les combats nécessaires ne sont donc pas inutiles. (voir en fin d’article le contenu de ce texte en anglais)

L’accord avec le Mercosur est un grand accord commercial avec les géants agricoles d’Amérique du Sud regroupés dans un bloc commercial qui rassemble le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. Il crée une vaste zone commerciale Union européenne - Mercosur qui englobera 800 millions de personnes. Dans cette zone 93% des produits sud-américains pourront rentrer sur le territoire européen sans restrictions et droit de douanes et 91% de produits européens pourront le faire dans l’autre sens. Il permettra aussi un accès facilité aux marchés publics sud-américains et services tels que télécommunications et transports.

Pour les exportateurs européens de services ou de produits industriels comme l’automobile, les machines-outils, ou la chimie c’est une bonne nouvelle, car ce sont à terme 4 milliards d’euros de droites de douanes en moins qu’ils auront à payer, c’est aussi autant de perdu pour les États sud-américains et la contrepartie demandée par le Mercosur est lourde de conséquences.
 
Cet accord est-il dangereux ?
 
En échange de l’ouverture des marchés sud-américains sur les services et produits industriels, le Mercosur obtient des concessions significatives sur l’agriculture. Les restrictions dont nous disposions pour protéger nos filiales d’élevages de bœufs notamment, de poulets et de porcs volent en éclat. C’est toute l’agriculture européenne, notamment les petites exploitations, qui sont menacées de mort face à la concurrence des géants sud-américains. C’est la consécration d’un modèle productiviste avec des fermes-usines géantes pourtant responsable d’une misère sociale terrible au Brésil - qu’on pense au mouvement des paysans sans-terres -, et qui va accélérer la déforestation de l’Amazonie pour produire toujours plus pour le marché européen.

Par cet accord nous transférons une partie de notre souveraineté alimentaire au Mercosur et tournons définitivement le dos au modèle de l’agriculture paysanne qui sera soumis à une concurrence sud-américaine imbattable.
Il confirme une tendance entamée avec l’accord avec le Canada et le Japon : celui de la segmentation de notre agriculture. Nous aurons d’un côté une agriculture à haute valeur ajoutée avec des appellations européennes protégées (comme le Roquefort, le jambon de Parme, la Feta...) exportées plus facilement au Mercosur ; et de l’autre côté une agriculture de produits de base, les céréales, les viandes que nous sous-traitons aux géants agricoles en échanges de l’ouverture de leurs marchés.
La Commission a beau jeu d’annoncer que 351 appellations européennes seront légalement protégées dans les pays du Mercosur, mais pour tous les petits éleveurs français qui font des viandes de qualité sans être couverts par ces appellations c’est la fin face aux géants sud-américains, comme le groupe brésilien JBS, premier producteur de viandes au monde.
Au final on peut résumer cet accord à des voitures allemandes contre du bœuf brésilien élevé sur des pâturages conquis sur la forêt amazonienne.

Peut-on croire à la « vigilance » de Macron ?

Non car les concessions sur l’agriculture ont déjà été faites sur le bœuf il y un an lorsque le gouvernement français n’a pas bloqué l’offre de la Commission d’un quota de 99 000 tonnes de bœuf sud-américain sans droits de douanes. Les producteurs agricoles du Mercosur sont déjà très bien structurés pour l'export, donc ils pourront très rapidement occuper les marchés obtenus et les inonder. Face à cela les mécanismes européens de protection sont beaucoup trop lents, et les petits producteurs européens déjà trop fragilisés par la libéralisation des marchés agricoles. C’est leur mort assurée.
Pareil pour l’environnement, le Président Macron et la Commission peuvent clamer autant qu’ils le veulent que les parties signataires s’engagent à respecter les accords de Paris, les chapitres « développement durable » des accords de commerce de la Commission ne contiennent aucune obligation légale environnementale, contrairement aux parties commerciales. Enfin qu’attendre de son interlocuteur brésilien, Jair Bolsonaro élu avec le soutien de l’agro-business et dont les premiers actes au pouvoir ont été de défaire les protections environnementales et de faciliter la déforestation de l’Amazonie ?

Anti-démocratique ?
 
Il l’est des deux côtés de l’Atlantique. Côté européen les négociations ont été faites sur la base d’un mandat de négociation datant de 1999 ! Depuis ces 20 années à aucun moment la Commission n’a cherché à actualiser son mandat auprès des gouvernements européens ou auprès du Parlement européen.

Côté sud-américain l’aboutissement des négociations est le fait de deux hommes. Jair Bolsonaro est arrivé au pouvoir au Brésil après un coup d’État judiciaire qui a enfermé Lula en prison avec le soutien des lobbys évangélistes et des gros producteurs agricoles. Mauricio Macri le président argentin va lui surement perdre les élections face à Christina Fernandez Kirchner et se hâte de signer cet accord avant de quitter le pouvoir.

Cet accord doit encore être validé par le Parlement européen et l’Assemblée nationale. Pour notre agriculture, pour la lutte contre la déforestation en Amazonie, pour le respect de la démocratie en Amérique du Sud comme en Europe nous devons l’arrêter.
 
 
 
Traité Union européenne - Mercosur
L'intégralité du texte
(en anglais)
 
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Hypocrisie et inconscience
Mon éditorial de L'Humanité du vendredi 5 juillet.
 
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La Fête de L’Humanité
 
Je suis revenu cette semaine sur la nature du bon de soutien donnant droit à l’entrée de la Fête. Celui-ci ne peut être conçu comme une entrée au sens où on l’entend traditionnellement, mais véritablement un bon de soutien à L’Humanité poursuivant la souscription. L’acquérir donne droit à l’entrée de la Fête. Autrement dit que l’on vienne à la fête ou pas on peut acheter le bon de soutien financier à L’Humanité. 
 
 
 
 
Le bon de soutien entre toutes les mains
 
Au moment où le paysage politique s’assombrit et alors que s‘amoncèlent menaces et périls en France comme sur la planète, créer dès maintenant les conditions de la réussite de la fête de L’Humanité est un enjeu important pour toutes celles et ceux qui cherchent à construire une alternative sociale, écologique démocratique et pacifiste.
 
La fête est devenue au fil des ans et des décennies un lieu à nul autre pareil. Dans un monde chamboulé, elle reste un solide point de repère observé et parfois jalousé. Elle donne à voir chaque année la partie émergée de l’iceberg solidaire et fraternel, cette part considérable du peuple français poussé au silence par le pouvoir politique et les forces économiques au service exclusif des puissances d’argent.
 
Elle un lieu unique de convergence, de débats et de culture. Cette singularité est un trésor à choyer, non pour nous, mais pour toute la société, pour la caissière exploitée, le gilet jaune en quête de perspective politique, l’ouvrier menacé, le cadre exténué, le chômeur désabusé, l’ingénieur ou technicien dont les compétences sont niées ou détournées au service d’intérêts étriqués, le jeune stigmatisé, la femme en lutte pour l’égalité des droits, le citoyen révolté par la catastrophe environnementale, le retraité pressuré après une vie de labeur. Chacune, chacun d’entre eux est invité à venir enrichir les allées, stands et différents lieux de convivialité et de découverte qui parsèment la fête. Elle donnera ainsi à voir les possibles d’une union populaire, seule capable de faire trembler les puissants et d’imposer une alternative progressiste.
 
Des dizaines de milliers de jeunes et de moins jeunes seront intéressés par le village du monde comme par les initiatives que nous prendront pour l’environnement et le climat dès lors qu’ils en prendront connaissance. Ils pourront venir communier pour un prix abordable avec Eddy de Pretto, Aya Nakamura, Marc Lavoine, Youssou Ndour ou encore Kassav’, parmi tant d’autres.
 
Compte tenu du redressement judiciaire de L’Humanité, le placement du bon de soutien doit prendre une tout autre importance. Nous sommes en effet contraints de payer la location des terrains et les équipements de la fête tout au long de l’été. Avant donc la tenue de la fête. Ceci fragilise encore notre trésorerie alors que nous devons faire face à d’importantes autres dépenses d’ici la fin du mois d’août. Il convient donc de considérer le bon de soutien non pas seulement comme un ticket d’entrée à la fête mais comme la poursuite de la campagne de souscription populaire. Il s’agit bien d’un bon de soutien à L’Humanité… qui donne droit à l’entrée à la fête. Autrement, il est indispensable de placer et de payer dès maintenant des dizaines de milliers de bon pour que nous puissions faire face dès ce mois de juillet aux dépenses de production de la fête. Que l’on vienne ou non à la fête, chacun peut participer à sa construction. Chaque bon de soutien vendu se transformera ainsi en bouffée d’air salvatrice.
 
Nous appelons donc chacune et chacun à intensifier immédiatement la campagne de placement du bon de soutien et la promotion de la fête.
 
Au-delà, les résultats financiers de la fête sont considérés comme déterminants par les autorités juridiques, administratives.et d’expertise comptable qui nous accompagnent et nous suivent durant la période du redressement judiciaire qui vient d’être prolongée de six mois par le tribunal de commerce de Bobigny. Les résultats financiers de la fête sont partie intégrante du plan de continuation que nous devons présenter.
 
Nous avons la force d’y parvenir grâce à nos mobilisations sans pareil. C’est possible en mettant le bon de soutien à L’Humanité entre toutes les mains.
 
 
 
Ce bon de soutien à L’Humanité donne droit à l’entrée gratuite les 3 jours de la Fête.
Remplissez le bulletin et envoyez-le accompagné de votre règlement (chèque à l’ordre de
L’Humanité)
à L’Humanité - Service diffusion - 3, rue du Pont de l’Arche - 37550 Saint-Avertin
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La menace Trump
 
Mon éditorial de L’Humanité Dimanche porte sur les enjeux de géopolitiques mondiales à partir des décisions récentes du président des Etats-Unis.
 
"Depuis la chute du mur de Berlin, les Etats-Unis n’en finissent pas de vouloir reconfigurer à leur avantage le Proche et Moyen-Orient. Les guerres de proie menées en Afghanistan et en Irak par deux fois, les tentatives de déstabilisation des Etats, les manœuvres géoéconomiques autour de la rente pétrolière, la colonisation encouragée de la Cisjordanie se sont additionnées pour former le décor sombre d’une région plongée dans le chaos."
 
 
 
L'éditorial de L'Humanité Dimanche
 
 
 
Je vous souhaite une bonne semaine, en restant à votre disposition.

Patrick Le Hyaric
 
 
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