Avec la concomitance cette semaine de la présentation de la liste macroniste aux élections européennes et l’édition du livre de deux conseillers du président de la République, l’espace idéologique vient de franchir une nouvelle étape dans le brouillage des concepts, des idées et des idéologies.
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La Lettre du 31 mars 2019
 
 
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Bonjour à chacune et chacun,
 
Avec la concomitance cette semaine de la présentation de la liste macroniste aux élections européennes et l’édition du livre de deux conseillers du président de la République, une nouvelle étape a été franchie dans le brouillage des concepts, des idées et des idéologies. Ce livre privatise de force le mot « progressiste » qui sert de drap pour cacher les pires régressions sociales. Faire conduire la liste européenne par une ministre des affaires européennes, c’est valider ce que l’on reproche à d’autres pays, « le parti unique », pour une politique unique au service des puissants. Ensuite cette liste de brouillage fait cohabiter un adversaire du glyphosate et un farouche partisan de cet herbicide sur lequel le Parlement européen devra à nouveau se prononcer dans la prochaine législature. On fait croire à une « refondation » de l’Europe mais y figure en bonne place un journaliste du service public qui a mené la campagne la plus acharnée pour faire accepter le projet de constitution européenne. On pourrait ainsi multiplier les exemples.

D’ailleurs durant cette campagne électorale, vingt ans après la création de l’euro, tout est embrouillé, tout se défait et une extrême droite « new-look » est promue comme jamais. Les deux vont de pair ! L’opération est rondement menée. Elle consiste à agiter un sale chiffon brun pour pousser à un vote unique anti-brun en camouflant soigneusement le fait que le vote porte sur une liste comportant 74 noms et est à la proportionnelle. Toutes les voix au-delà de 5% serviront donc à élire des députés européens. Toute voix qui se portera sur la liste de Ian Brossat contribuera à élire des députés de sa liste. Par contre, avec ce type de scrutin, une grosse abstention et une faible mobilisation peuvent aboutir à un incroyable rapport de force où les listes macroniste et d’extrême droite disposeraient d’une écrasante majorité de députés. Si la gauche ne franchissait pas le seuil des 5%, elle en aurait alors que très peu. C’est la mobilisation de cet électorat enclin à s’abstenir pour manifester leur rejet des politiques européennes qui sera efficace pour avoir des députés communistes utiles, au service des populations. Ce vote sera un vote pour changer en France et en Europe.

En effet, le pouvoir met en œuvre un budget conforme à ce que l’on appelle le traité budgétaire européen dit TSCG ou traité « Merkosy ». C’est au nom de ce traité que le pouvoir annonce la suppression de 120 000 emplois d’agents publics, veut reculer l’âge de départ en retraite, privatise Aéroports de Paris ou réduit les moyens des communes. Or, ce traité n’a plus d’existence juridique puisqu’il devait être voté par le Parlement européen avant le 31 décembre 2018. Mais, il n’y a pas de majorité au Parlement européen pour voter ce texte qui est donc en état de mort cérébrale. J’avais révélé ce fait dans un article de L’Humanité le 5 décembre 2018. 
 
Lire l'article
 
 
On peut donc achever ce traité en votant communiste le 23 mai prochain. Ce sera l’assurance de disposer de députés qui mettront ce débat sur la table et chercheront un rapport de force nouveau pour mettre à bas définitivement ce traité austéritaire.
 

Au terme d’une longue bataille, nous avons réussi cette semaine à faire voter la directive droit d’auteurs/droits voisins au service de la presse, des créateurs et du monde de la culture.
 
Vote de la directive droit d'auteur
 
Le Parlement a adopté cette semaine par 348 voix contre 274 et 36 abstentions un texte primordial pour protéger le droit d’auteur et créer un droit voisin à l’ère du numérique.
 
Le précèdent texte européen portant sur le droit d’auteur datait de 2001. Entretemps le rôle prépondérant de plateformes telles que Google, YouTube ou des réseaux sociaux comme Facebook s’est affirmé avec de nouveau modes de partage et de nouvelles façons de s’informer ou de se divertir.
 
Les géants du numérique Nord-Américain utilisent leur position dominante pour piller les créations journalistiques, musicales, cinématographiques et les transformer en valeur monétaire grâce aux recettes publicitaires qu’elles échangent avec les grands groupes contre la circulation « prétendument » gratuite des contenus.
 
C’est pourquoi ces firmes se sont systématiquement opposées à toute régulation qui viendrait perturber leur modèle économique dominant au nom de « la liberté d’internet ». L’enjeu est de taille puisque l’industrie européenne de la création culturelle représente 536 milliards d’euros et plus d’emplois que dans l’automobile et les télécoms réunis.
 
Le texte qui nous était proposés au Parlement européen a donc subi de plein fouet leur pression intensive faite de contre-vérités autour des soi-disant menaces qu’il ferait peser sur internet. C’est pourtant la liberté que garanti ce texte puisque seules les grandes plateformes sont désormais concernées par l’obligation de respecter le droit d’auteur. La volonté des utilisateurs de partager des œuvres, des informations, ou des créations est, quant à elle, protégée.
 
Ceci est le résultat d’un long processus, de deux années de travail auquel j’ai pris part en lien avec le secteur de la presse et des médias en Europe et les créateurs avec leurs syndicats. Ce travail a permis de répondre, d’un côté, aux besoins des utilisateurs, des chercheurs, des universités, des créateurs qui veulent partager, et de l’autre, de ceux qui écrivent, créent des œuvres et qui veulent que leur production soit protégée par le droit d’auteur. J’ajoute que nous avons également obtenu que soit mieux partagée la valeur ajoutée entre créateurs et éditeurs.
 
Dans une ultime tentative, les géants américains ont menacé de mettre en place des filtres automatiques pour supprimer tout partage d’œuvres protégées, telles quelles ou modifiées. Cette tactique grossière du tout ou rien avait déjà été utilisée lorsque, pour répondre aux demandes des journalistes de payer pour les articles utilisés, Google fermait ses services Google news.
 
Évidemment le combat n’est pas terminé. Les grands groupes numériques devront s’acquitter de l’importante partie de ces sommes qui doit servir à la culture et au pluralisme des médias et de la presse. La transposition dans le droit national ne doit pas tarder. C’est l’une des conditions du sauvetage de la presse écrite en France et ailleurs.
Je me félicite que le Parlement ait pu adopter ce texte équilibré, obligeant les plateformes à respecter le droit tout en nous permettant de continuer à partager et faire vivre la diversité de la création et le pluralisme.
 
Relire mes articles sur le droit d'auteur :
- Google va apprendre à partager (le 12 septembre 2018)
 
 
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Droit d'auteur : défendre la création contre le pillage
Intervention au Parlement européen le 26/03/2019 dans le cadre du débat sur la directive droit d'auteur / droit voisin
 
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La surdité du pouvoir
 
Mon éditorial de L’Humanité Dimanche porte cette semaine sur « cette grave surdité gouvernementale ». Bien sûr, il ne s‘agit pas de surdité, mais bien d’une volonté de mettre en œuvre coûte que coûte un programme au seul service du monde des affaires et de la finance.
 
Le combat pour aider le mouvement social dans sa diversité doit donc s’amplifier. Aider, c’est aussi apporter des éléments de réponses et en montrer la faisabilité rapide. C’était le sens de la délégation conduite par Fabien Roussel, André Chassaigne, Eliane Assassi auprès du premier ministre avec dix propositions immédiates à mettre en œuvre pour répondre aux demandes populaires.
 
 
 
Mon éditorial de L'Humanité Dimanche
 
Lire ici
 
Dix propositions du PCF pour la France
 
Lire ici
 
 
 Poursuite de la mobilisation
pour L'Humanité

La campagne pour sauver L’Humanité prend de l’ampleur. 3700 abonnements ont été réalisés depuis le 27 janvier. 14500 amis, lecteurs, organisations ont versé plus de deux millions d’euros. De multiples initiatives s’organisent pour réaliser des abonnements, faire découvrir L’Humanité et L’Humanité Dimanche ou encore collecter des moyens financiers.

Une nouvelle audience s’est tenue au tribunal de commerce de Bobigny mercredi dernier. Il s’agissait pour lui de vérifier si le groupe L’Humanité disposait d’une trésorerie suffisante pour aller jusqu'à la fin du mois d’août. Ce qui est le cas grâce notamment à souscription populaire et la campagne de dons.

D’autre part, le tribunal nous demande désormais d’accélérer l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de redressement. Celui-ci induira d’importantes économies et un plan de recettes pour non seulement obtenir l’équilibre d’exploitation mais aussi pour dégager des moyens financiers nouveaux qui permettront de rembourser les dettes, même si une partie de celles-ci pourront être étalées dans le temps. L’effort à produire dès la semaine prochaine est immense pour réussir à sauvegarder puis développer le groupe L’Humanité avec L’Humanité, L’Humanité Dimanche, humanite.fr, la Fête de L’Humanité et la régie de publicité et de communication Comédiance.

La réussite de la campagne d’abonnements de découverte et de parrainages (27 euros) va être l’un des atouts de ce plan. La mobilisation se poursuit donc pour que vive L’Humanité.
 
 
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Vous souhaitant une bonne semaine à venir et restant à votre disposition, recevez mes amicales salutations.

Patrick Le Hyaric
 
 
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