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L’Allemagne dénonce la position dominante de Facebook sur la collecte de données personnelles

L’Office fédéral de lutte contre les cartels a annoncé vouloir obliger le réseau social à limiter la collecte de données sur des applications et services tiers, comme WhatsApp et Instagram.

Par  (Berlin, correspondance)

Publié le 07 février 2019 à 15h11, modifié le 07 février 2019 à 15h11

Temps de Lecture 2 min.

Andreas Mundt, président de l’Office fédéral de lutte contre les cartels, à Bonn, le 7 février.

C’est une décision qui pourrait perturber considérablement le modèle économique de Facebook sur l’un de ses plus gros marchés en Europe. Jeudi 7 février, le Bundeskartellamt, le gendarme allemand de la concurrence, a rendu les conclusions de trois années de contrôle visant les activités du géant américain, qui compte 2,3 milliards d’utilisateurs dans le monde, dont 30 millions outre-Rhin. Son verdict : le réseau social ne devra plus recueillir des données de sources extérieures à son service sans le consentement explicite des utilisateurs.

En restreignant la quantité de données auxquelles Facebook a accès, l’autorité allemande freine la capacité du réseau à définir des profils d’utilisateurs de la manière la plus précise possible. Cela touche au cœur de sa stratégie commerciale : vendre aux publicitaires des espaces ultrapersonnalisés.

Deux types de sources extérieures ont été identifiés par l’autorité ­anticartel : les services appartenant au groupe (tels la messagerie instantanée WhatsApp et le réseau de partage de photos Instagram) et les pages Web et applications extérieures sur lesquelles sont installés des boutons « j’aime » ou « partager », qui captent des données.

Désormais, Facebook n’aura plus la possibilité de s’emparer automatiquement des données contenues sur ces dernières sources. Sur WhatsApp et Instagram, l’entreprise pourra continuer à les recueillir, mais elle ne pourra plus les recouper avec celles du compte Facebook sans que l’utilisateur donne son accord explicite.

Le gendarme de la concurrence considère que le groupe de Mark Zuckerberg abuse de sa position dominante, en imposant à ses usagers des conditions d’utilisation qui portent atteinte à la réglementation sur la protection des données ainsi qu’au principe d’autodétermination en matière informationnelle.

Méfiance croissante

« En raison de la position de l’entreprise sur le marché, une acceptation obligatoire des conditions générales d’utilisation n’est pas une base suffisante pour un traitement des données aussi intensif », a déclaré Andreas Mundt, président de l’autorité anticartel. Facebook n’aura désormais plus le droit d’exclure un utilisateur qui n’accepterait pas cette captation de données issues de pages tierces.

Cette décision représente un revers pour le réseau social, qui fait déjà l’objet d’une méfiance croissante en Allemagne depuis la multiplication des polémiques liées à l’utilisation abusive de données, en particulier le scandale Cambridge Analytica et les soupçons d’ingérence de puissances étrangères dans la campagne présidentielle américaine de 2016.

Le président de l’autorité allemande espère que sa décision fera école dans d’autres pays. « Elle pourrait avoir des conséquences pour d’autres entreprises comme Google, si d’autres autorités se calquaient sur le précédent allemand », a souligné Daniel Zimmer, ancien président de la commission des monopoles. Le gendarme allemand de la concurrence pourrait ne pas en rester là. En novembre 2018, il a entrepris de contrôler le géant Amazon.

Facebook, qui a annoncé qu’il interjetait appel de la décision, justifie notamment le rassemblement des données issues de différentes sources par la nécessité d’améliorer « l’expérience utilisateur ».

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