ÉCOLOGIE - Greta Thunberg n'a pas pris de pincettes pour parler climat et réchauffement climatique à la Commission européenne. Devant le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et à l'occasion de la session plénière du Conseil économique et social européen, la jeune activiste suédoise s'est exprimée ce jeudi 21 février.
"Tout ce qui restera comme héritage de nos dirigeants politiques, ce sera le plus grand échec de l'histoire de l'humanité" a-t-elle affirmé sans détour. Du haut de ses 16 ans, elle a également appelé l'UE à se doter d'un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 80% d'ici 2030, "deux fois plus ambitieux" que l'engagement actuel du bloc au sein de l'accord de Paris.
À l'origine du mouvement "Fridays for future" et de la vague de "grèves" de lycéens et étudiants, Greta Thunberg a affirmé, dans le grand amphithéâtre du Conseil économique et social européen dont elle était l'un des invités d'honneur, que l'objectif actuel de 40% n'était "pas suffisant pour protéger le futur des enfants qui grandissent aujourd'hui".
Une ambition climatique trop timide
A-t-elle entendu quoi que ce soit laissant penser que les dirigeants européens pourraient s'engager dans cette voie plus ambitieuse? "Non", a-t-elle répondu aux journalistes en conférence de presse, laissant apparaître un rare sourire dans un visage encadré de nattes.
Face à elle, des têtes parfois grisonnantes, souvent bienveillantes, et quelquefois nostalgiques d'une fougue révolue. "Moi aussi je me suis engagé, mais j'ai toujours fait ça l'après-midi, je n'ai jamais séché l'école le matin", s'est souvenu Jean-Claude Juncker.
"Je n'ai entendu aucune promesse concrète de la part de dirigeants et de responsables politiques, ils disent simplement qu'ils vont essayer de faire de leur mieux", a constaté, impassible, Greta Thunberg, qui était fin janvier au forum économique de Davos.
La jeune fille a ensuite manifesté avec la jeunesse belge, lors de sa septième semaine de mobilisation. À Bruxelles, la première marche avait réuni environ 3.000 personnes début janvier, et le nombre de manifestants est monté jusqu'à 35.000 le 24 janvier. Ils étaient 7.500 jeudi, selon la police.
Vendredi, elle se rendra à Paris pour y soutenir cette fois les jeunes Français, dont la mobilisation a été jusqu'à présent moins forte qu'en Belgique ou en Suisse, en compagnie de certains de ses nouveaux compagnons de protestation belges.
À regarder aussi sur Le HuffPost:
A LIRE AUSSI:
- Le projet de loi énergie-climat nous prend pour des imbéciles Face aux lycéens mobilisés pour le climat, Poirson assure que le gouvernement est un "allié" Des marches pour le climat réunissent des milliers de personnes partout en France