Eroïca !

Depuis le temps que j'en rêvais, Spotify l'a fait…

Le principe : comparer 21 interprétations de la 3e de Beethoven

La règle : écoute "en aveugle" sans savoir qui est le chef qui joue. J'écris mes impressions en direct, sans tricher. Evidemment j'ai mis à la fois mes ...

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15 albums

créee il y a plus de 11 ans · modifiée il y a presque 10 ans

Symphony No. 3 "Eroica" / "Fidelio" Overture
1.

Symphony No. 3 "Eroica" / "Fidelio" Overture (2005)

Sortie : 6 juin 2005 (France).

Album de Ludwig van Beethoven, The Philadelphia Orchestra et Riccardo Muti

Chaiev a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Dès le départ, c'est souple et délié. Ça raconte quelque chose, même si on est assez loin d'un Beethoven torturé et rapeux. L'élégance charme, et étonne un peu. C'est théatral plutôt que d'être tragique, c'est très italien. Il y a comme une volonté de trouver un modus vivendi avec le drame qui pourrait apparaitre.
Les différents plans sont architecturés de façon incroyablement harmonieuse, un balancement assez rare. Dans les moments de retenue, c'est très payant !

Symphony No. 3 "Eroica" / Große Fugue
2.

Symphony No. 3 "Eroica" / Große Fugue (1998)

Sortie : 1998 (France).

Album de Ludwig van Beethoven

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Un Beethoven qui sait qu'il est Beethoven. C'est bien charpenté, les détails sont très joliment éclairés. Mais le chef ne vise pas trop la vie : il semble surtout privilégier les moments héroïques ou songeurs. Il excelle dans les fugues. C'est cérébral, mais ça marche bien (pour les deux premiers mouvements) car une grande cohérence dans le propos. Après, la symphonie devient plus facétieuse, du coup le chef semble un peu désemparé. Je mise sur Klemperer...
Gagné !

Symphony No. 3 "Eroica" / Egmont Overture (London Symphony Orchestra feat. conductor: Eugen Jochum)
3.

Symphony No. 3 "Eroica" / Egmont Overture (London Symphony Orchestra feat. conductor: Eugen Jochum) (1977)

Sortie : 1977 (France).

Album de Ludwig van Beethoven

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Le chef ne manque pas de mérites, mais passe à côté de bcp de choses, tant il ne semble intéressé que par les grands gestes martiaux. Dès qu'il peut lancer les pompiers, il est au taquet. Du coup, les 3e et 4e mvt passent pas mal, le 1er a de jolies choses, mais alors quelle panade dans la marche funèbre ! On a l'impression que toute subjectivité l'ennuie : il aime se battre, ou raconter des fredaines aux femmes, le reste beurk ! Je dirais Norrington ou Hogwood, mais je les connais mal...

The Symphonies
4.

The Symphonies (2000)

Sortie : 25 avril 2000 (France).

Compilation de Ludwig van Beethoven, Staatskapelle Berlin et Daniel Barenboim

Annotation :

Une version très construite, analytique, qui joue bcp sur les interactions entre les éléments hétérogènes de la symphonie. Chaque partie éclaire la suivante, on gagne en relief au fur et à mesure. En parallèle, le travail sur les timbres, les rythmes, la sonorité générale, est exemplaire. Une très grande confiance en Beethoven, rien n'est appuyé, le chef arrive à un très beau dépouillement. Pas de facéties, mais jamais pompeux. On se sent entre de bonnes mains. Haitink ?
[NOTE = 9]

Symphony no. 3 “Eroica” / Overture: Egmont / Overture: Coriolan / Overture: The Creatures of Prometheus
5.

Symphony no. 3 “Eroica” / Overture: Egmont / Overture: Coriolan / Overture: The Creatures of Prometheus (2002)

Sortie : 2002 (France).

Album de Ludwig van Beethoven, Wiener Philharmoniker et Karl Böhm

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Une version très XVIIIe siècle, frontale, énergique, plus Haydn que Beethoven. On dirait un tableau qui vient d'être restauré : tout est clair et net, aucune trace de romantisme, d'ombres, de souffrance. Les timbres sont très lumineux, et l'intérêt est intégralement porté sur la tension et le mouvement. C'est agréable, et certains moments sont très réussis, mais la symphonie résiste un peu à ce traitement, et le tout laisse une impression légèrement superficielle. Gardiner ?

Symphonies Nos. 3, 4 (Berliner Philharmoniker feat. conductor: Herbert von Karajan)
7.3
6.

Symphonies Nos. 3, 4 (Berliner Philharmoniker feat. conductor: Herbert von Karajan) (2007)

Sortie : 1 novembre 2007 (France). Classical, Romantic

Album de Ludwig van Beethoven, Berliner Philharmoniker et Herbert von Karajan

Chaiev a mis 4/10.

Annotation :

Il y a dans cette version une recherche d'"efficacité" qui me déplait grandement. Quand c'est rapide c'est trop rapide, quand c'est lent c'est exagérément, sans aucune nécessité interne, si ce n'est l'effet facile (ne parlons pas des forte absolument insupportables). Le chef est un bon plasticien mais c'est une machine qui tourne à vide. Des formes lisses, mais complètement inintéressantes (le pire étant le scherzo qui ne sert plus à rien). Leonard, c'est toi ?

Symphony No. 3 "Eroica"
7.

Symphony No. 3 "Eroica" (1986)

Sortie : 1986 (France).

Album de Ludwig van Beethoven, Academy of Ancient Music et Christopher Hogwood

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

En terme de tension, d'énergie et de construction, pour moi c'est exemplaire. Je regrette juste le parti-pris impersonnel (et les instruments anciens que je n'aime décidement pas trop), mais pour le reste c'est un travail d'orfèvre : aucun effet appuyé, un travail impressionnant sur les transitions, les contrastes, les timbres, un sens du tempo qui me plait, une belle homogénéité, bref c'est une vision très intelligente et sincère de cette symphonie, sans aucun nombrilisme ou mégalomanie.

Sinfonien / Symphonies nos. 1 & 3 “Eroica”
8.6
8.

Sinfonien / Symphonies nos. 1 & 3 “Eroica” (1989)

Sortie : 1989 (France).

Compilation de Ludwig van Beethoven, Wiener Philharmoniker et Wilhelm Furtwängler

Chaiev a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

OK. KO. Suis encore sous le choc.Jamais entendu quelque chose d'aussi fort, d'aussi beau, d'aussi intelligent sur la 3e.Une intelligence sensorielle, intuitive, rien de cérébral. J'ai tout simplement eu l'impression d'être dans la tête de Beethoven en train d'écrire sa symphonie : tout coule de source.La couleur des instruments est faramineuse, l'énergie incroyable, et chaque subtilité de tempo et d'intensité est retrouvé pour rendre la cohérence de la partition.Gigantesque ! je retente Haitink?

Symphony no. 7 in A major, op. 92
8
9.

Symphony no. 7 in A major, op. 92 (1965)

Sortie : 1965 (France).

Album de Ludwig van Beethoven, Berliner Philharmoniker et André Cluytens

Annotation :

Une version un peu décevante : l'orchestre a de très belles sonorités, belle respiration, bon sens des nuances, mais tout ça n'est soutenu par aucune colonne vertébrale, c'est très peu architecturé, très peu tendu. Les blocs sont plaisants, mais semblent flotter sans liens entre eux, et à force on s'ennuie. Les effets de rythme interne intéressent plus le chef que les couleurs psychologiques, du coup la marche funèbre est ratée, et le dernier mouvement est élégant mais semble anecdotique.
[NOTE = 6]

The Nine Symphonies
10.

The Nine Symphonies (2002)

Sortie : 16 septembre 2002 (France).

Compilation de Ludwig van Beethoven, Royal Liverpool Philharmonic Orchestra et Charles Mackerras

Annotation :

Encore loupé ! décidément… Une belle sonorité, d'ensemble et de détails, de l'allant et de la souplesse, certes, mais un manque criant de profondeur. Encore un qui va beaucoup trop vite et qui loupe tous les virages. Il ne semble intéressé que par les côtés héroïques ou joyeux, mais tout ce qui fait la richesse psychologique de l'oeuvre est piétiné par cette obsession de virtuosité. A l'arrivée, ça donne un Beethoven formaliste, superficiel et pressé. Par élimination, Mackeras ou Chailly.
[NOTE = 5]

Symphony no. 3 “Eroica” / Leonore Overture no. 2 (Live)
8.9
11.

Symphony no. 3 “Eroica” / Leonore Overture no. 2 (Live) (2006)

Sortie : 10 juillet 2006 (France).

Live de Ludwig van Beethoven, London Symphony Orchestra et Bernard Haitink

Chaiev a mis 10/10.

Annotation :

Une version magistrale, de bout en bout ! Ce qui est vraiment impressionnant, c'est la cohérence de la lecture, couplée à un jeu de nuances merveilleux. Tous les épisodes sont mis en relief, mais sans jamais perdre le sens global. C'est à la fois martial, chantant, brillant, tendre, les transitions d' intensités sont parfaites, et toute l'intelligence de l'écriture beethovenienne est rendue avec une grande passion et une formidable intensité. Walter ou Haitink ?

Symphony no. 3 “Eroica” / Overtures: Fidelio & Egmont
12.

Symphony no. 3 “Eroica” / Overtures: Fidelio & Egmont (1986)

Sortie : 1986 (France).

Album de Ludwig van Beethoven, New York Philharmonic et Leonard Bernstein

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

Une version qui me laisse plutôt indifférent. Rien ne m'est apparu franchement mauvais, mais rien très passionnant non plus. C'est un peu trop sagement fait peut-être, sans beaucoup de flamme ni de nuances. A chaque fois on a envie de dire : "oui, bon mais alors ?". Le début est clinquant, la marche un peu diluée, le scherzo très engourdi, le finale honnête mais pas enthousiasmant. Reste un travail soigné sur les plans sonores et le timbre des instruments, mais sinon c'est assez inutile tout ça.

CBS Great Performances, Volume 21: "Eroica" Symphony no. 3
13.

CBS Great Performances, Volume 21: "Eroica" Symphony no. 3 (1990)

Sortie : 25 octobre 1990 (France).

Album de Ludwig van Beethoven, Cleveland Orchestra et George Szell

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

J'aime vraiment beaucoup l'élégance, la tension, la rondeur de cette interprétation. Juste un regret sur le tempo souvent un poil trop lent (oui, ben, une fois n'est pas coutume) qui entrave quelquefois l'orchestre et lui fait manquer de légèreté. En contrepartie, l'architecture est élégante, la sonorité magnifique (de vrais cuivres, qui sonnent sans être ronflant), la marche funèbre poignante (quelle fugue ! ) et en prime une magnifique 6eme Variation. Je dirais Szell parmi les 4 qui restent.

Symphony No. 3 "Eroica" / "Coriolan" Overture
14.

Symphony No. 3 "Eroica" / "Coriolan" Overture (1985)

Sortie : 1985 (France).

Album de Ludwig van Beethoven, Columbia Symphony Orchestra et Bruno Walter

Chaiev a mis 5/10.

Annotation :

Ouh ben là… Je suis un peu triste, parce que je vois bien que le chef essaye quelque chose de différent, mais ça ne me convainc pas du tout. Non seulement c'est très lent, mais surtout il y a comme un relâchement général, un délitement : ça part en lambeaux. On a l'impression que le type se tape une très grosse dépression, ou qu'on vient de fumer un très gros tarpé. Ça flotte, ça se laisse aller, et le moindre crescendo est comme une rivière de boue compacte à remonter. Dommage, car il y a une rugosité vraiment intéressante, loin des effets lisses ou mécaniques de certains, mais non dans l'ensemble c'est à la limite du n'importe quoi. J'espère que c'est Rattle.

Symphonies nos. 1, 3 “Eroica”
9
15.

Symphonies nos. 1, 3 “Eroica” (2003)

Sortie : 7 octobre 2003 (France).

Album de Ludwig van Beethoven, Wiener Philharmoniker et Simon Rattle

Annotation :

Une version incroyablement énergique et tendue. Il attaque le premier mouvement à un tempo beaucoup trop rapide à mon goût, mais par la suite il redevient beaucoup plus raisonnable. Son interprétation ne s'embarrasse pas de psychologie, mais c'est intelligent et bien mené je trouve. L'orchestre est bouillonnant, très belle sonorité transparente, belle construction en relief, et une grande maîtrise de l'alternance entre esprit martial et moments de retenue (très belle marche funèbre). Bref, pas forcément ma vision idéale des choses, mais très peu de reproches objectifs à formuler. [NOTE = 8]

Chaiev

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