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Grosse semaine libre

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Mardi, c’est le Salon du Logiciel Libre à Montréal. Ça tombe bien, parce qu’il s’en passe des choses dans l’industrie du libre au Québec. Pas seulement de bonnes choses.

 

Le logiciel libre (définition à la fin du texte) n’a pas une grande place dans l’informatique gouvernementale québécoise. Le lobby du logiciel libre se creuse les méninges.  

 

Les représentants du logiciel libre ont même quitté le comité gouvernemental mandaté pour épauler le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, dans sa réforme en technologie de l’information.

 

Le Centre d’expertise en logiciel libre, créé par Québec, n’a pas les moyens pour changer quoi que ce soit.

 

À l’interne, certains hauts fonctionnaires du gouvernement en informatique sont les premiers déçus de voir que le libre n’est pas utilisé davantage. D’autres sont plus réticents. Pourtant, le libre devient un incontournable dans plusieurs pays, notamment pour les bases de données et les postes de travail. Mais au Québec, ça traîne.

 

Le sujet demeure sensible. Le logiciel libre est extrêmement utile pour certains besoins en informatique. Il l’est moins pour d’autres. Malgré cela, pour plusieurs, c’est noir ou blanc. Ce n’est pas bon ou c’est bon. C’est le logiciel propriétaire ou le libre.

 

L’Association québécoise qui fait la promotion du logiciel libre, FACIL, s’est engagé, en juin dernier, à présenter à Martin Coiteux un «document de critique constructive» afin de sensibiliser Québec au logiciel libre dans le cadre de la réforme en technologie de l’information. FACIL a bien voulu nous fournir quelques extraits de cette critique constructive. Elle va beaucoup plus loin qu’une simple explication sur les bienfaits du libre. Elle ravive l’importance de doter le Québec d’un plan numérique, soit, une intention du gouvernement Couillard qui tarde à se préciser :

 

 

Rattraper le retard et solliciter les entreprises québécoises

 

«L'adoption d'un règlement sur les contrats de TI (mesure 24) et le souhait exprimé par le gouvernement d'ouvrir les marchés publics à une véritable concurrence (mesure 26) fournissent l'occasion de rattraper les États du monde qui offrent les meilleurs services publics numériques. Les États les plus avancés en la matière ont compris que pour profiter des avantages de la concurrence dans l'offre des services informatiques du secteur privé, il faut donner la priorité au logiciel libre et aux standards ouverts. En effet, puisque les modèles d'affaire du logiciel privateur (proprietary software) reposent précisément sur la jouissance d'un monopole d'exploitation d'une technologie par son propriétaire, la concurrence ne peut véritablement exister qu'en passant par le logiciel libre

 

 

«Comment les États peuvent-ils participer à ces communautés d'utilisateurs? De plusieurs façons, mais dans le contexte d'une discussion sur les marchés publics, la réponse est simple : en préparant des appels d'offres qui permettront aux entreprises québécoises de services en logiciel libre de participer»

 

Le Royaume-Uni comme modèle

 

«Pour constituer son expertise interne et contrôler sa dépendance à l'externe, le Québec a intérêt à s'inspirer de la stratégie numérique du Royaume-Uni lancée en 2010»

«Les 10 principes mettent l'emphase sur les besoins des utilisateurs, pas ceux du gouvernement, invitent à ne pas concevoir des «sites web», mais bien des «services numériques» et aussi à partager «le code source, les designs, les idées, les intentions et les échecs».

 

Une autorité d'experts pour le numérique

 

«FACIL recommande plutôt au gouvernement d'instituer un Conseil supérieur du numérique doté d'une expertise multidisciplinaire et habilité à conseiller librement et de manière indépendante l'Assemblée nationale du Québec, le gouvernement du Québec, les ministères et autres organismes publics du Québec, les municipalités, etc. Cette nouvelle institution serait tenue par son mandat d'impliquer les citoyens et citoyennes dans l'élaboration de ses rapports, avis et recommandations.»

«Puisqu'il sera impossible de représenter toutes les expertises et tous les milieux au sein du Conseil, il devra obligatoirement travailler en concertation avec la société civile et faire un usage systématique des meilleures pratiques de participation via le numérique.»

 

Un plan numérique !

 

«La stratégie du gouvernement du Québec en TI ne peut être qu'un élément dans un plan beaucoup plus ambitieux de doter le Québec d'une véritable politique sur le numérique. Qu'est-ce que le gouvernement du Québec doit accomplir au juste? »

«FACIL croit que le gouvernement du Québec doit en premier lieu impliquer les citoyens et citoyennes dans un processus participatif de grande ampleur visant à doter le Québec d'un livre blanc, d'une vision, d'une stratégie, d'une politique globale et de plans d'action spécifiques (éducation, économie, culture, etc.) sur le numérique. À la fin de l'exercice, le Québec adopterait une politique nationale sur le numérique comprenant des volets sur 1) l'éthique, les droits et les libertés 2) la démocratie 3) l'éducation, la recherche et la science 4) l'économie, l'industrie et le travail 5) l'égalité et la justice sociale 6) la culture et le patrimoine 7) la langue française et la francophonie 8) les services publics».

 

*Un logiciel libre est un logiciel dont l’utilisation et la modification sont permises librement. Souvent gratuits ou moins coûteux que les logiciels propriétaires, les logiciels libres sont de plus en plus intégrés dans les systèmes informatiques publics à travers le monde. Son antonyme, le logiciel propriétaire, empêche les utilisateurs de le transformer. Seuls les représentants de l’entreprise propriétaire ont la clé pour le faire, contrairement aux logiciels libres qui permet à son utilisateur de le modifier librement.

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