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Le gouvernement défend la réautorisation des néonicotinoïdes pour « garder une filière sucrière en France »

Le gouvernement prépare une modification législative afin d’autoriser les agriculteurs à utiliser dès 2021 et jusqu’en 2023, maximum, des semences de betteraves enrobées de cet insecticide interdit depuis 2018.

Le Monde avec AFP

Publié le 12 août 2020 à 16h42, modifié le 12 août 2020 à 17h20

Temps de Lecture 2 min.

Une feuille de betterave, infectée par la jaunisse, à Oye-Plage (Pas-de-Calais), le 4 août 2020.

Réautoriser temporairement un insecticide interdit pour préserver la betterave à sucre, menacée par le virus de la jaunisse, a été « une décision difficile à prendre », mais à défaut de solution d’ici six mois, « il n’y aura plus de filière sucrière en France », a affirmé, mercredi 12 août, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili.

« La loi n’est pas encore passée, je suis très attentive à toute proposition pour qu’on puisse éviter cela », a assuré la ministre devant la presse à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), lors d’une visite dédiée au lancement d’une charte nationale pour les plages sans déchets plastiques.

« Malheureusement, aujourd’hui on ne peut pas, si on veut garder une filière sucrière en France, agir de manière durable en si peu de temps. Des semis vont être faits dans six mois, si on n’a pas trouvé de solution, ils ne se feront pas et donc il n’y aura pas de betteraves et il n’y aura plus de filière sucrière en France. »

Le gouvernement a annoncé jeudi qu’il préparait une modification législative à l’automne pour autoriser les agriculteurs à utiliser dès 2021 et jusqu’en 2023, maximum, sous « conditions strictes », des semences de betteraves enrobées d’un insecticide interdit depuis 2018, afin de « pérenniser » la filière sucrière française, malgré l’opposition des apiculteurs et défenseurs de l’environnement.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés L’exécutif de nouveau critiqué sur l’écologie

« Pas assez de recherches, d’alternatives »

« Les solutions pour qu’on n’ait plus à utiliser de néonicotinoïdes commencent à apparaître, mais ce sont des solutions qui prennent du temps », selon Mme Pompili. Elle a dit « regretter amèrement » qu’« il n’y ait pas eu assez de mesures claires » pour appliquer la loi biodiversité de 2016 interdisant les néonicotinoïdes, qui s’attaquent au système nerveux des insectes, dont les abeilles. « Comme il n’y a pas eu assez de recherches, assez d’alternatives, aujourd’hui on est dans le mur », a-t-elle expliqué. « Moi je veux bien qu’on dise, on ferme les sucreries de France”. Pourquoi pas ? Le choix qui a été fait, c’est de les garder ces sucreries. Pour qu’on ait des betteraves, il faut qu’on en plante. »

Elle a assuré que la décision de déroger à l’usage de certains insecticides est « très restrictive, on ne parle que des betteraves, si on a un hiver doux, on parle de limitation dans le temps, c’est-à-dire qu’on parle d’une fois, renouvelable deux fois, mais je peux vous dire que ce sera le plus difficilement possible ». « Je ne veux pas que quiconque puisse croire que ce n’est pas dangereux », a-t-elle assuré.

Selon le ministère de l’agriculture, il y avait urgence à agir sur la jaunisse de la betterave pour sauver le secteur qui en France, premier producteur de sucre européen, concerne 46 000 emplois.

L’interdiction des néonicotinoïdes dans les cultures avait été prise par le gouvernement de François Hollande, dans le cadre de la loi sur la biodiversité votée en 2016. L’assouplissement prévu de la loi a été vivement critiqué par les écologistes mais aussi par certaines personnalités de la majorité, dont l’ancienne secrétaire d’Etat à la transition écologique, Brune Poirson.

Le Monde avec AFP

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