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Ursula von der Leyen promet un « green deal » pour faire de l’UE « le premier continent neutre » en carbone en 2050

La candidate à la présidence de la Commission prononçait son discours au Parlement, avant le vote de confirmation de celui-ci.

Par  (Strasbourg, Envoyé spécial)

Publié le 16 juillet 2019 à 10h31, modifié le 16 juillet 2019 à 13h30

Temps de Lecture 4 min.

L’Allemande Ursula von der Leyen lors de son discours devant le Parlement européen mardi 16 juillet.

Elle espère devenir la première femme présidente de la Commission européenne à l’issue d’un vote au résultat toujours incertain qui doit avoir lieu mardi 16 juillet au soir. L’Allemande Ursula von der Leyen devait, avant cela, tenter de convaincre les eurodéputés en promettant notamment de faire du climat l’une des grandes priorités de son mandat si elle est élue.

Devant l’hémicycle plein à craquer du Parlement européen à Strasbourg, l’ex-ministre allemande de la défense (une fonction qu’elle a abandonnée lundi) a multiplié les engagements pour tenter de convaincre les indécis. A l’issue de ce discours décisif pour son avenir, cette proche de la chancelière Angela Merkel devra obtenir la majorité absolue de 374 voix sur 747 eurodéputés pour être élue.

Voulant répondre à la forte mobilisation citoyenne des derniers mois, elle a commencé par promettre un green deal européen dès les 100 premiers jours de son mandat. Elle a confirmé son soutien à la neutralité carbone en 2050 qui, dit-elle, sera inscrite dans la « première loi européenne sur le climat », et soutenu un objectif plus ambitieux de réduction des émissions de CO2, de 50 % en 2030, « voire de 55 % ». Les 40 % actuellement envisagés sont « insuffisants », dit-elle, même si c’était jusqu’ici la ligne de sa famille politique, le Parti populaire européen (PPE).

La prétendante à la succession de Jean-Claude Juncker entend aussi faire de la Banque européenne d’investissement une banque pour le climat et aimerait mobiliser 1 000 milliards d’euros pour les dix années à venir. Elle envisage également une taxe carbone aux frontières et un fonds de transition pour les régions les plus touchées par les nécessaires adaptations de leur économie.

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Prête à un nouveau report du Brexit

En jouant beaucoup la carte « femme » et en se plaçant dans la lignée de Simone Veil, première présidente de l’Hémicycle strasbourgeois, la candidate a aussi promis une Commission paritaire, un droit d’asile européen, la reconnaissance intégrale du droit d’initiative du Parlement européen, une nouvelle convention pour l’avenir de l’Europe, un système de réassurance chômage européen pour aider les pays en crise, ou encore un salaire minimal et la taxation des multinationales présentes dans l’Union.

A propos du Brexit, elle s’est dite « prête » à un nouveau report de la date de sortie du Royaume-Uni, actuellement fixée au 31 octobre. Sa déclaration a été accueillie par les huées des eurodéputés britanniques pro-Brexit.

Elle a, en tout cas, énoncé un très vaste programme, ambitieux mais reprenant aussi des thèmes que l’actuelle Commission n’est pas parvenue à résoudre en cinq années. L’objectif étant, à l’évidence, de récolter les suffrages de toutes les formations proeuropéennes. Mme von der Leyen semble assurée d’obtenir les voix de son groupe politique, même si quelques interventions de députés conservateurs allemands ont confirmé leur agacement face à la mise à l’écart du Bavarois Manfred Weber. Celui-ci a jugé « dommageable pour la démocratie » son éviction en tant que candidat à la présidence de la Commission au titre qu’il aurait été jugé « non éligible » par le Conseil. Un propos visant clairement Emmanuel Macron.

Le groupe libéral démocrate Renew Europe devrait aussi soutenir la candidate et a assorti son propos d’un appel au groupe des Verts à rejoindre cette coalition des « pro ». En vain, même si quelques ralliements individuels ne sont pas exclus au moment d’un vote qui se déroulera à bulletins secrets. « Il y a beaucoup de flou dans vos propos », a lancé Philippe Lamberts, coprésident du groupe écologiste, à l’adresse de Mme von der Leyen, lui promettant cependant un appui « chaque fois que votre action sera à la hauteur des défis ».

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Compte tenu de son plaidoyer pour la défense de l’Etat de droit dans tous les pays de l’Union et du mécanisme de surveillance qu’elle compte mettre en place (sans le détailler), l’ex-ministre ne devrait, en revanche, pas recueillir une majorité de voix au sein du groupe des Conservateurs et réformistes (CRE), où dominent les ultra-conservateurs polonais du parti Droit et justice (PiS). Et ses propos sur la nécessité de reprendre les sauvetages de migrants en mer ou d’assurer une approche « humaine » de la migration devraient faire fuir le groupe d’extrême droite Identité et démocratie.

C’est donc au sein du groupe socialiste (154 sièges) qu’elle devra récolter un maximum de voix pour assurer son élection. « Nous ne voulons pas d’une crise institutionnelle, mais nous voulons une Europe capable de réaliser ses objectifs », a annoncé la présidente espagnole du groupe, Iratxe Garcia Perez. Un propos assez vague, assorti de nombreuses exigences auxquelles Mme von der Leyen a largement répondu (sur le climat, la lutte contre la pauvreté, la taxation des grandes entreprises, etc.), sans toutefois convaincre, semble-t-il, l’intégralité des sociaux-démocrates.

Même si elle a été très applaudie à l’issue d’un discours qui a apparemment entraîné quelques revirements et qui a été ponctué d’une habile touche humaine – « L’Europe, c’est comme un long mariage, il n’y a peut-être plus le grand amour des débuts, mais il est plus profond » –, Mme von der Leyen ne semblait pas certaine d’obtenir une adhésion massive sur le coup de 18 heures.

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