Tableaux bibliographiques

Eric B. Coulaud est non seulement l'animateur des sites L'Ephéméride anarchiste et Cartoliste mais aussi un créateur de collages. On peut en découvrir quelques-uns dans Paroles antimilitaristes, publiées par Les Editions libertaires en 2005, et dans des calendriers du Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA) de Marseille. Dans ces « tableaux bibliographiques » que nous présentons ici, il s'attache à recréer une ambiance avec des photographies, livres, journaux et divers objets… autour d'un penseur de l'anarchisme. Comme autant de boîtes à souvenirs ou de vitrines miniatures (cliquez sur le tableau pour l'agrandir). Ces œuvres nécessitent une connaissance du sujet, de longues recherches documentaires et une dextérité certaine pour assurer la composition. Pas de femmes parmi ces personnalités car une série leur sera spécifiquement réservée (avec, entre autres, Louise Michel, Emma Goldman…).

 

William Godwin (1756-1836).

« Rien n'était plus facile que de prévoir qu'il ne lui servirait de rien d'avoir le bon droit de son coté, quand son adversaire avait du sien la richesse et le crédit pour légitimer tous les excès qu'il jugerait à propos de commettre. La richesse et le despotisme savent bien les moyens de s'étayer dans leur oppression de l'appui de ces mêmes lois. » (Les Aventures de Caleb Williams ou Les Choses comme elles sont, 1794.)

 

Max Stirner (1806-1856).

« Ce n'est pas le savoir qu'il s'agit d'inculquer, c'est la personne qui doit arriver à son propre épanouissement. Le point de départ de la pédagogie ne doit pas être de civiliser, mais de former des personnes libres, des caractères souverains. » (L'Unique et sa propriété, 1844)

 

Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865).

« Etre gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni le titre, ni la science, ni la vertu. (…) puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! » (Idée générale de la Révolution au XIXe siècle, 1851.)

 

Michel Bakounine (1814-1876).

« Les marxistes prétendent que la dictature, seule – leur dictature bien évidemment – permettrait d'exprimer la volonté populaire. Notre réponse est celle-ci : nulle dictature n'a d'autre objectif que sa perpétuation et elle ne peut conduire qu'à l'esclavage du peuple la tolérant ; la liberté ne peut résulter que de la liberté, c'est-à-dire de la rébellion du peuple laborieux et de sa libre organisation. » (Etatisme et Anarchisme, 1873.)

 

Léon Tolstoï (1828-1910).

« La terre ne saurait être l'objet d'une propriété privée, elle ne saurait être objet de vente et d'achat, pas plus que l'eau, l'air ou les rayons du soleil. Tous les hommes ont un droit égal sur la terre et sur tous les biens qu'elle produit. » (Résurrection, 1899.)

 

Elisée Reclus (1830-1905).

« Voter, c'est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c'est renoncer à sa propre souveraineté. Qu'il devienne monarque absolu, prince constitutionnel ou simplement mandataire muni d'une petite part de royauté, le candidat que vous portez au trône ou au fauteuil sera votre supérieur. Vous nommez des hommes qui sont au-dessus des lois, puisqu'ils se chargent de les rédiger et que leur mission est de vous faire obéir. » (Lettre adressée à Jean Grave, 26 septembre 1885.)

 

Anselmo Lorenzo (1841-1914).

« Nous ne somme pas exempts de toute responsabilité dans le mal social qui pèse sur nous. Nous en sommes victimes, mais nous n'en serons pas moins coupables de sa continuité si nous ne nous employons pas à le supprimer par notre volonté et notre action. » (Extrait d'un discours prononcé le 3 juillet 1913).

 

Pierre Kropotkine (1842-1921).

« En nous déclarant anarchistes, nous proclamons d'avance que nous renonçons à traiter les autres comme nous ne voudrions pas être traités par eux ; que nous ne tolérons plus l'inégalité qui permettrait à quelques-uns d'entre nous d'exercer leur force, ou leur ruse ou leur habileté, d'une façon qui nous déplairait à nous-mêmes. Mais l'égalité en tout, synonyme d'équité, c'est l'anarchie même. » (La Morale anarchiste, 1889.)

 

Ferdinand Domela Nieuwenhuis (1846-1919).

« Qu'est-ce donc une armée ? Une collection de personnes qui ne pensent pas, d'instruments dociles, avec lesquels les chefs peuvent faire ce qu'ils veulent. L'armée est par conséquent carrément contre l'humanité, parce qu'elle est le contraire de l'homme comme être pensant, comme caractère, comme individu. » (Le Militarisme et l'attitude des anarchistes et des socialistes révolutionnaires devant la guerre, 1901.)

 

Errico Malatesta (1853-1932).

« L’anarchie (…) est l’idéal qui pourrait même ne jamais se réaliser, de même qu’on n’atteint jamais la ligne de l’horizon qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on avance vers elle, l’anarchisme est une méthode de vie et de lutte et doit être pratiqué aujourd’hui et toujours, par les anarchistes, dans la limite des possibilités qui varient selon les temps et les circonstances. » (Umanità Nova, n° 100.)

 

Francisco Ferrer (1859-1909).

« Dans cette école, il ne faudra glorifier ni Dieu, ni patrie, ni rien. Notre enseignement n'accepte ni les dogmes ni les usages car ce sont là des formes qui emprisonnent la vitalité mentale (...) Nous ne répandons que des solutions qui ont été démontrées par des faits, des théories ratifiées par la raison, et des vérités confirmées par des preuves certaines. » (L'Ecole moderne, 1900.)

 

Gustav Landauer (1870-1919).

« Le socialisme en tant que réalité ne peut qu’être appris : le socialisme est, comme toute vie, une tentative. Tout ce que nous tentons de mettre en forme aujourd’hui de manière poétique, par les mots et les descriptions : l’alternance dans le travail, le rôle du travail intellectuel, la forme des moyens d’échange les plus commodes et les plus sûrs, l’introduction du contrat à la place de la loi, la rénovation de l’éducation, tout cela deviendra réalité en étant réalisé et pas du tout en étant réglé selon un modèle. » (Un appel en faveur du socialisme, 1911.)

 

 

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