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Le mythe et les genres littéraires. Aspects théoriques

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Abstract

Master en sociologie et anthropologie <martin.degand@gmail.com> Présentation : Cet article est la version remaniée d'un travail réalisé il y a deux ans à l'Université Catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve), sous la direction du Professeur Alain Meurant, dans le cadre du cours de « Typologie et permanences des imaginaires mythiques ». Il évoque dʹabord certains traits du récit mythique, sʹinterroge ensuite sur la définition dʹun genre littéraire pour répondre enfin à la question : le mythe peut-il être considéré comme un genre littéraire ? Déposé sur la Toile le 3 juillet 2010

  [Extrait de : Folia Electronica Classica, t. 19, 1, janvier‐juin 2010]  <http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/19/TM19.html>                        Le mythe et les genres littéraires  Aspects théoriques        par        Martin Degand  Master en langues et littératures classiques  Master en sociologie et anthropologie  <martin.degand@gmail.com>            Présentation :  Cet article est la version remaniée d’un travail réalisé il y a deux ans à l’Université  Catholique  de  Louvain  (Louvain‐la‐Neuve),  sous  la  direction  du  Professeur  Alain  Meurant,  dans  le  cadre du cours de « Typologie et permanences des imaginaires mythiques ». Il évoque dʹabord certains  traits du récit mythique, sʹinterroge ensuite sur la définition dʹun genre littéraire pour répondre enfin  à la question : le mythe peut‐il être considéré comme un genre littéraire ?        Déposé sur la Toile le 3 juillet 2010     M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  2        Mythe  de  la  caverne,  mythe  d’Hercule,  mythe  d’Albert  1er,  autant  d’acceptions  pour un même terme au point qu’il en devient légitime de se demander « qu’est‐ce  qu’un  mythe ? ».  Davantage,  celui‐ci  peut‐il  être  considéré  comme  un  genre  littéraire ? Pour pouvoir répondre à ces deux interrogations, il convient de définir ce  qu’on entend par « mythe » d’une part et par « genre littéraire » d’autre part. Ce n’est  qu’au  terme  de  ce  parcours  que  nous  pourrons  trouver  une  réponse  aux  questions  qui nous occupent.      Aspects du mythe1    Pour commencer, nous nous attacherons au concept de mythe. Bien que ce terme  recouvre différentes acceptions,  une  seule d’entre elles sera  approfondie  ici.  Il  nous  semble  important  d’affirmer  d’emblée  que  nous  analyserons  le  mythe  comme  « vivant »  –  c’est‐à‐dire  tel  qu’il  fut  perçu  par  les  groupes  humains  qui  les  ont  produits. Les mythes ont aujourd’hui perdu leur vivacité en de nombreux endroits.  Certains  anthropologues  partent  d’ailleurs  fort  loin  afin  de  trouver  des  sociétés  qui  « vivent »  encore  leurs  mythes.  Du  côté  occidental,  la  plupart  des  mythes  sont  analysés comme des mythes « morts ». Au début de son ouvrage, M. Eliade indique  qu’il n’est pas aisé de trouver « une seule définition »2 susceptible de couvrir tous les  types de mythe. C’est sans doute, écrit‐il, une définition assez large qui se montrera  la  moins  imparfaite.  Il  explique  également  comment  l’acception  du  mot  mythe  a  évolué.  D’un  point  de  vue  étymologique,  le  terme  vient  du  grec  μῦθος  qui  signifie  dans  un  premier  temps  « parole »,  puis  « récit ».  Le  terme  μῦθος  s’est  par  la  suite  opposé à λόγος et à ἱστορία et a perdu peu à peu son sens originel pour décrire au  final un récit « qui ne peut pas exister réellement »3. Le terme mythe s’appliqua par la  suite à des personnes du passé récent (mythe de Che Guevara, d’Albert 1er…).    D. Madelénat et M. Eliade s’accordent pour reconnaître que le mythe constitue un  récit  sacré/religieux  qui  raconte  une  histoire  vraie  (dans  le  sens  de  « porteuse  de  vérité »).  Il  conviendrait  davantage  de  dire  qu’il  s’agit  d’un  récit  présenté  comme  vrai4. Dans la mesure où le mythe revêt un caractère sacré, il jouit bien souvent d’un  cadre d’énonciation précis5. Les récits mythiques sont par exemple racontés lors des  rites  de  passage  (notamment  à  la  naissance,  lors  de  l’entrée  dans  la  vie  adulte,  à  l’occasion de mariages et de funérailles). Dans les civilisations où le mythe est encore  1 En référence à l’un des ouvrages les plus importants sur le mythe : Eliade (1963). 2 Eliade (1963), p. 16. 3 Eliade (1963), pp. 11-12. 4 Madelénat (1994), p. 1710 et Eliade (1963), pp. 16-17. 5 Eliade (1963), p. 22. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  3  vivant, il est perçu comme une histoire qui a réellement eu lieu. Il entre dès lors en  concurrence  avec  d’autres  histoires  davantage  perçues  comme  des  fables  ou  des  contes.  Cette  relation  d’opposition  avec  d’autres  types  de  récit  aura  également  son  importance dans la suite de notre analyse.    Dans  leurs écrits  respectifs, D. Madelénat  et M. Eliade considèrent  que le mythe  est un récit de création6. Il s’agit de narrer « comment quelque chose a commencé à  être »7. Ce « quelque chose » peut être de nature très diverse. Le mythe peut raconter  une  création  totale  (qui  prendra  alors  le  nom  de  cosmogonie)  ou  une  création  partielle (qu’il s’agisse de théogonies, d’anthropogonies mais aussi de tout autre type  de  genèse).  Il  peut  expliquer  la  pratique  d’un  rite,  d’une  activité  (par  exemple :  la  pêche,  la  chasse,  l’agriculture,  la  navigation…),  l’origine  d’un  nom  conféré  à  quelqu’un  (nom  de  fonction  ou  nom  de  divinités),  à  un  endroit  (mer,  villes),  à  un  animal, un végétal… M. Eliade note que le mythe revêt une fonction explicative dans  la  mesure  où  il  permet  à  celui  qui  l’écoute  de  comprendre  l’origine  des  choses.  L’auditeur  détient  dès  lors  un  certain  pouvoir  sur  ces  éléments  car  la  croyance  populaire  associait  la  maîtrise  d’éléments  à  la  connaissance  de  leur  origine.  La  fonction explicative du mythe sera examinée plus en avant dans la suite de cet article.  Débordant le concept du récit mythique proprement dit, nous observons que certains  événements  sont  porteurs  d’une  charge  mythique  créatrice  bien  que,  d’un  point  de  vue historique, ils n’aient eu qu’une influence limitée. Ainsi, la bataille des éperons  d’or (1302) est perçue par certains Flamands comme fondatrice de leur identité alors  qu’il est reconnu aujourd’hui que celle‐ci n’a eu que peu d’influence sur la naissance  de ce peuple en tant que tel. De plus, bien que cela soit rarement précisé, il est admis  que  des  Brabançons et des  Namurois vinrent  en  aide  aux  Flamands pour défaire  le  suzerain  français.  Il  s’agit  en  quelque  sorte  de  la  mythification  d’un  événement  historique, dans le sens où un événement est perçu et célébré comme fondateur alors  qu’historiquement il ne l’est pas.    Une  autre  caractéristique  des  mythes  est  le  moment  auquel  se  passe  l’histoire  narrée. Celle‐ci se déroule dans ce qu’on appelle un illud tempus. Il s’agit d’un temps  hors temps ou qui renvoie à un autre type de temporalité. Un temps immémorial qui  précède les premiers événements historiques dont les hommes ont souvenir. On a pu  nommer ce moment le « temps fabuleux des commencements »8. Il est remarquable  de  souligner  le  pluriel  du  terme  commencement,  pluriel  qui  renvoie  directement  à  l’une  des  caractéristiques évoquées ci‐dessus : il s’agit  donc du temps où les choses  ont commencé à être et duquel elles sont toutes issues.    6 Madelénat (1994), p. 1710 et Eliade (1963), p. 17. 7 Expression empruntée à M. Meurant lors de son exposé au cours de Typologie et permanences des imaginaires mythiques. 8 Eliade (1963), p. 16. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  4  Les  personnages  des  mythes  ont  également  leur  propre  singularité.  La  plupart  des héros mythiques sont des « Êtres Surnaturels »9. L’expression a l’avantage d’être  large  et  comprend  aussi  bien  des  héros  et  des  dieux  que  des  monstres  ou  des  messagers.  Nous  sommes  loin  des  mythes  modernes  de  Che  Guevara  ou  de  Maradona.     Par ailleurs, M. Eliade et P. Ricœur s’accordent pour affirmer que le mythe fonde  le rite10. Ils identifient donc dans le mythe une fonction religieuse pratique. À travers  le rite, les hommes reproduisent ce qui s’est passé in illo tempore et la reproduction de  cet  acte  initial  assure  la  survie  du  groupe.  De  ce  point  de  vue,  le  récit  mythique  justifie  la  situation  présente.  Les  sociétés  re‐présentent  les  gestes  initiaux  et  se  rapprochent  ainsi  de  cet  illud  tempus.  Elles  se  rendent  présentes  à  cet  acte  des  commencements  qui  a  eu  une  conséquence  directe  sur  leur  communauté.  Dans  différentes civilisations, il existe par exemple un mythe de l’origine de l’agriculture11.  Très souvent, un rite y est associé et il est accompli afin de montrer à tous d’où vient  cette habitude de travailler la terre. Dans les sociétés où les mythes sont vivants, les  hommes pensent que leur statut d’agriculteurs est la conséquence de cet événement  qui s’est produit au temps des commencements. Ils croient que, si cet acte n’avait pas  eu  lieu,  ils  ne  cultiveraient  pas  la  terre  aujourd’hui.  À  travers  ses  fonctions  explicative et religieuse, le mythe révèle les modèles exemplaires et donne les causes  (étiologies)  d’activités  humaines  significatives12.  Notons  également  que  des  mythes  intègrent parfois des éléments nouveaux sans les différencier des parties antérieures.  Ainsi,  dans  la  société  amérindienne  ojibwa,  l’arrivée  des  missionnaires  jésuites  a  contraint les conteurs à modifier leurs mythes pour prendre position (parfois même  répondre)  vis‐à‐vis  des  arguments  des  religieux13.  Il  y  a  donc  de  la  place  pour  des  évolutions  même  si  celles‐ci  ne  sont  ni  présentées,  ni  reconnues  comme  telles.  Les  sociétés effectuent dans un certain sens un tour de passe‐passe en renvoyant toutes  ces modifications in illo tempore en les intégrant au récit mythique. Derrière tout cela  se  cache  l’exigence  ou  la  nécessité  de  stabilité  de  la  société.  N’oublions  pas  que  de  nombreuses règles culturelles et sociales trouvent leurs explications dans les mythes.  Remettre un mythe en question, c’est prendre le risque de discréditer parfois toute la  structure sociale construite autour de celui‐ci.    Tous les éléments que nous avons accumulés jusqu’ici nous poussent à affirmer la  thèse suivante : la réalité est première, le mythe ne vient qu’en second lieu (bien qu’il  soit  présenté  comme  premier  par  les  sociétés  primitives  qui  le  renvoient  in  illo  9 Eliade (1963), p. 17. 10 Eliade (1963), pp. 18-19 et Ricœur & Smith (1996), p. 1045. Cf. schémas de la p. 5 qui tentent de présenter la relation mythe - rite (réel) de façon interne et externe. 11 En Grèce, le mythe qui narre l’apparition de l’agriculture met en scène Déméter et Triptolème. Il est notamment évoqué chez Apollodore, Bibliothèque, I, 5, 1-2. 12 Eliade (1963), pp. 17-18. 13 SERVAIS (Olivier), Des Jésuites chez les Amérindiens ojibwas. Histoire et ethnologie d’une rencontre XVIIe- XXe siècles. Paris : Editions Karthala, 2005 (Collection Mémoire d’Églises), pp. 583-590. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  5  tempore), le mythe intervient comme soutien de la réalité, comme justificateur. La mer  Icarienne  portait  son  nom  bien  avant  l’apparition  du  mythe  de  la  chute  d’Icare  et  celui‐ci  est  apparu  pour  justifier  cette  appellation14.  Trop  souvent,  on  a  cru  que  la  réalité confirmait ou donnait raison au mythe. Il s’agit précisément de l’inverse. Selon  que l’on analyse la relation mythe‐rite (réel) de façon externe (schéma 1 : c’est‐à‐dire  d’un  point  de  vue  plus  « rationnel »)  ou  de  façon  interne  (schéma  2 :  c’est‐à‐dire  comme  les  sociétés  primitives  la  conçoivent),  nous  pouvons  dresser  les  schémas  suivants.      Schéma 1    Analyse externe (= comment la relation s’est créée d’un  1  point de vue « rationnel »)    Le  réel  et les rites qui  y  prennent  place sont  premiers.  Les  Mythe  Réel  sociétés ont ensuite produit un mythe qu’elles ont placé in  illo  tempore  afin  de  donner  l’illusion  de  son  antériorité  (1).  Rite  En  bref,  le  rite  (ou  la  réalité)  existait  et  on  a  inventé  un  mythe pour expliquer sa raison d’être (2).  2         Schéma 2    Analyse  interne  (=  comment  les  sociétés  primitives  présentent  1  elles‐mêmes la relation mythe ‐ rite)    Il existe un mythe situé in illo tempore qui a fondé des rites (1) et  Réel  qui  explique  l’origine  et  parfois  les  raisons  de  la  réalité  Mythe  Rite  présente.  Dans  leur  représentation,  le  mythe  est  donc  premier  et  ses  conséquences  tangibles  dans  la  réalité  confirment  son  2  existence antérieure (2).         S’il  convient  de  noter  que  l’explication  mythique  est  présente  dans  d’innombrables  cultures,  un  même  contenu  symbolique  peut  être  porté  par  des  narrations  différentes.  Cela  signifie  que  la  portée  symbolique  est  identique  mais  qu’elle  est  matérialisée  par  des  récits  différents.  On  constate  également  que  dans  certaines  sociétés  il  existe  différentes  explications  d’un  même  phénomène.  Ces  explications peuvent être successives, voire concurrentes15. L’existence de différentes  explications au sein d’une même communauté pour un même événement ne semble  14 Notamment chez Ovide, Métamorphoses, VIII, 183-235. 15 La Bible comporte deux récits de création, successifs l’un à l’autre. Le premier (Gn, 1, 1 - 2, 4a) est présenté comme le plus abouti alors que le second (Gn, 2, 4b - 2, 24) est en fait plus ancien. Leur différence n’empêche pas qu’ils soient insérés tous les deux dans le même ouvrage. Il s’agit d’une preuve supplémentaire du caractère conservateur des sociétés traditionnelles. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  6  pas poser problème. Ce constat confirme notre affirmation selon laquelle la réalité est  première dans la mesure où elle peut recevoir différentes explications.    Ensuite,  soulignons  l’importance  du  mythe  comme  élément  fondateur  de  l’identité  du  groupe.  En  effet,  les  rites  contribuent  grandement  à  la  présence  et  au  rappel  des  éléments  qui  identifient  la  communauté.  Ils  rassemblent  d’ailleurs  souvent un groupe déterminé d’individus (sur la base de critères sociaux, culturels,  économiques,  familiaux,  politiques,  religieux).  Ce  n’est  pas  un  hasard  si  la  communauté  spartiate  se  rassemblait  lors  de  banquets  citoyens.  Dans  ce  contexte  précis d’énonciation, la communauté se reconnaissait en prenant part à ses rites. Le  mythe, notamment à travers le rite, crée du lien social.     Notons par ailleurs qu’un mythe existe rarement au singulier : il s’inscrit souvent  dans  la  constellation  de  ses  plus  ou  moins  nombreuses  variantes.  L’image  de  la  mosaïque  employée  par  A.  Meurant  nous  semble  tout  à  fait  éclairante  sur  ce  point. Bien souvent, le mythe fait également partie d’un ensemble plus large que l’on  appelle  des  « cycles  mythiques ».  Un  récit  mythique  varie  ainsi  selon  le  contexte  spatio‐temporel  (culturel  mais  parfois  aussi  politique)  dans  lequel  il  est  repris  et  à  partir  duquel  il  produit  une  variante.  En  partant  de  cette  notion  de  mythe  comme  mosaïque,  peut‐on  dès  lors  dire  qu’il  existe  un  mythe  canonique ?  Existe‐t‐il  un  mythe, sous une forme quelle qu’elle soit, qui puisse avoir valeur de norme ? Si oui,  serait‐ce la version la plus ancienne ? Ou alors la version la plus complète ? Qu’est‐ce  qu’un mythe « complet » ? Pour répondre à cette question, il nous semble intéressant  de  rapporter  la  distinction  entre  motifs  libres/motifs  classés  établie  par  J.  Poucet16.  Selon  ce  dernier,  tout  mythe  comporte  des  motifs  libres  et  des  motifs  classés.  Ce  serait l’addition des motifs classés qui permettraient de rattacher une version donnée  d’un mythe à la mosaïque à laquelle il appartient. Les autres motifs – appelés motifs  libres – ne seraient alors que des ajouts que l’on ne trouve pas ou peu dans d’autres  versions  du  mythe.  Faudrait‐il  dès  lors  considérer  comme  étant  la  version  « canonique » ou « normative » du mythe celle qui contient le plus grand nombre de  motifs classés et/ou le moins de motifs libres17 ?    Au  début, les mythes  étaient  portés  par la tradition orale. Par  la suite, ils furent  parfois  fixés  par  écrit.  On  les  retrouve  notamment  sous  les  formes  littéraires  suivantes : comédie, tragédie, nouvelles… En littérature, le mythe se décline. Il serait  cependant  réducteur  de  croire  qu’il  fut  limité  au  duo  oral‐écrit.  Il  est  présent  sur  d’innombrables supports et l’on retrouve ainsi des récits mythiques sur des frises de  temples,  des  statues,  des  vases,  des  tapisseries…  Le  mythe  existe  à  travers  ses  variantes  non  seulement  littéraires  mais  aussi  artistiques !  Comme  nous  le  verrons  16 Poucet (1985), pp. 238-243 et Poucet (2000), pp. 57-64. 17 On pourrait considérer qu’un mythe qui contient moins de motifs libres est en quelque sorte plus canonique. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  7  par la suite, c’est précisément cette diversité des supports qui posera question lors de  la confrontation du concept de mythe à la théorie des genres littéraires.     Avant  de  clore  cette  première  partie,  notons  que  le  mythe  a  rarement  laissé  indifférent.  De  nombreux  auteurs  ont  pris  position  par  rapport  à  celui‐ci  et  ont  parfois  émis  des  avis  contradictoires.  Nous  prendrons  seulement  deux  exemples.  Commençons  par  celui  de  deux  historiens  grecs,  Hérodote  et  Thucydide.  Dans  la  science  historique,  l’un  et  l’autre  rejettent  l’explication  mythique  mais  il  n’empêche  qu’Hérodote a encore recours à l’irrationnel à de nombreuses reprises18. Thucydide,  quant  à  lui,  semble  plus  proche  de  nos  historiens  modernes  en  ce  qui  concerne  la  relation qu’il entretient avec les mythes. Comme second exemple, prenons la figure  de Platon qui, bien qu’il condamne les mythes, n’hésite pas à y avoir recours dans de  nombreuses  explications19.  La  question  mythique  a  donc  engendré  des  opinions  variées. Aujourd’hui encore, les interprètes et les spécialistes des mythes éprouvent  des  difficultés  à  se  mettre  d’accord.  C’est  ainsi  qu’ils  ont  développé  des  types  d’analyse  très  différents  (structuraliste,  fonctionnaliste,  environnementale,  socio‐ économique…).    Confronté  au  foisonnement  mythologique  de  l’Antiquité,  un  Moderne  serait  en  droit de se poser la question suivante : pourquoi y a‐t‐il aujourd’hui si peu de mythes  alors  que  nos  héritages  gréco‐latins  en  sont  remplis ? Considérant  que  mythe  et  identité sont liés et que nous vivons dans une société moderne peu marquée par les  récits  mythiques,  n’est‐il  dès  lors  pas  étonnant  que  nous  soyons  confrontés  à  des  questions  identitaires20 ?  Quant  à  cette  forte  diminution  (absence ?)  des  mythes  aujourd’hui, ne pourrait‐on pas l’expliquer par le fait que ces derniers se trouvaient –  et  se  trouvent  d’ailleurs  encore  aujourd’hui  –  en  concurrence  avec  les  sciences ?  En  effet,  en  raison  de  leurs  fonctions  explicatives,  mythes  et  sciences  ont  des  champs  d’investigation  assez  semblables.  À  cette  différence  près  que le  mythe  veut  également  apporter  des  réponses  à  des  questions  existentielles  inhérentes  à  la  condition humaine. C’est notamment pour cela que ce type de récit s’est développé  en  différents  points  du  globe.  Le  mythe  tente  ainsi  de  fournir  des  réponses  à  des  interrogations  telles  que :  qu’est‐ce  que  le  mal,  d’où  vient  l’homme,  pourquoi  est‐il  mortel,  qu’y  a‐t‐il  après  la  mort ?  Mais  pour  toutes  les  questions  plus  empiriques  (origine du feu, de l’agriculture…), dès lors que les sciences progressent, le mythe ne  décroît‐il pas nécessairement ? De plus qu’arriverait‐il si les sciences parvenaient un  jour  à  répondre  aussi  à  ces  questions  existentielles ?  En  dépassant  le  cadre  strict  de  notre réflexion, ne pourrait‐on pas avancer la thèse selon laquelle la science serait en  18 Notamment dans un passage où Cambyse, à l’article de la mort, comprend le sens exact d’un oracle qu’il avait consulté autrefois (Hérodote, Histoires, III, 64). 19 Notamment lors du mythe de la caverne : Platon, République, VII, 514a -517a. 20 À mettre en rapport avec la question de la délimitation de l’espace géographique européen mais aussi avec les doutes présents dans la société belge à l’heure de nos crises politiques. Cf. également les débats nationaux sur l’identité. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  8  quelque  sorte un mythe  moderne dans  la  mesure  où elle reprend  partiellement des  fonctions du récit mythique ?      Genre ? Littéraire ?    À présent, nous nous attacherons à la définition du genre et à sa spécificité dans  le  domaine  littéraire.  La  tâche  est  plus  difficile  qu’il  n’y  paraît  car  les  termes  sont  abstraits  et  les  définitions  multiples.  Notons  que  nous  travaillons  en  fait  sur  un  concept  composé  car  il  additionne  la  notion  de  « genre »  et  la  définition  vague  de  « littéraire ».    Le  terme  « genre »  vient  étymologiquement  du  latin  genus  (terme  marquant  l’origine).  J.‐M.  Schaeffer note  qu’il  existe  dans  la  plupart  des  exposés  sur  nos  activités  culturelles  cette  volonté  d’établir  des  distinctions  génériques21.  A.  Lalande,  dans son Vocabulaire technique et critique de la philosophie, définit la notion de genre de  la  façon  suivante : « deux  objets  sont  dits  être  du  même  genre  lorsqu’ils  ont  en  commun  quelques  caractères  importants »22.  Cette  définition  amène  en  fait  les  trois  principaux critères sur lesquels nous nous appuierons. En effet, y sont abordés d’une  part  la  notion  de  traits  communs  (similitude),  d’autre  part  la  question  de  la  pertinence des caractères (« caractères importants ») et enfin le concept qu’Y. Stalloni  appelle la « loi du nombre »23 (en référence aux « deux objets » d’A. Lalande).    Premièrement,  toute  classification  générique doit  nécessairement  se  fonder  sur  des  traits  communs.  Bien  que  cela  semble  évident,  J.‐M.  Schaeffer  et  Y.  Stalloni  tiennent à le préciser dans leurs ouvrages respectifs24.    Deuxièmement,  il  convient,  lors  d’une  analyse  de  type  générique,  de  s’appuyer  sur  des  caractères  non  seulement  communs  mais  également  pertinents  et  représentatifs. On rejoint ici quelque peu la réflexion qui avait été menée par rapport  au mythe. De même que l’on pourrait s’enquérir de savoir quel motif sera considéré  comme « libre » ou « classé », d’un point de vue littéraire, J.‐M. Schaeffer se demande  – et sa question est légitime – quels traits seront considérés comme déterminants25 ?  Celui‐ci rapporte le raisonnement de Luis J. Pietro qui ne résout pas le problème mais  insiste sur l’importance de la pertinence des traits26. Ce dernier reconnaît qu’un texte  21 Schaeffer (1989), p. 7. 22 Lalande (1972), p. 385. 23 Stalloni (2005), p. 118. 24 Schaeffer (1989), p. 8 et Stalloni (2005), p. 8. 25 Schaeffer (1989), p. 68. 26 Schaeffer (1989), p. 67. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  9  contient  un  nombre  infini  de  caractéristiques27.  Chacune  d’entre  elles  peut  toujours  être  identique  à  celles  d’un  autre  texte  (qui  génère,  lui  aussi,  une  infinité  de  traits).  Lors  d’une  classification  générique,  chaque  texte  pourrait  donc  entretenir  des  rapports  de  similitude  avec  une  infinité  d’autres  écrits.  De  cet  argument  découle  la  nécessité de la pertinence des traits retenus.     Troisièmement,  la  « loi  du  nombre »  d’Y.  Stalloni peut  s’énoncer  de  la  manière  suivante : « un genre ne peut exister  [...]  que s’il regroupe sous son label un nombre  représentatif d’œuvres liées entre elles par des points communs »28. Il est intéressant  de  voir  qu’A.  Lalande,  dans  sa  définition,  énonce  que  deux  objets  suffisent  pour  constituer un genre. Y. Stalloni semble indiquer, quant à lui, qu’il en faut davantage  mais ne  donne pas  de  nombre  précis. Ce point  illustre  à nouveau  l’imprécision des  notions sur lesquelles s’appuie notre recherche.    En  reprenant  la  définition  d’A.  Lalande  et  en  la  complétant  avec  les  éléments  apportés  ci‐dessus,  nous  parvenons  donc  à  cerner  un  peu  mieux  les  éléments  qui  entrent dans la définition d’un genre : la similitude des caractéristiques, la pertinence  des  traits  retenus  (caractéristiques  représentatives)  et  le  nombre  d’éléments  concernés.    Ensuite,  comme  le  remarque  Y.  Stalloni,  précisons  que  la  classification  est  très  souvent  à  plusieurs  niveaux29 :  un  genre  peut  avoir  différentes  espèces  qui  contiennent différentes familles ou classes. J.‐M. Schaeffer adhère à cette idée et pose  la question : « l’appartenance d’un texte à un genre donné implique‐t‐elle du même  coup  son  exclusion  des  autres  genres ? »30  Ne  faut‐il  pas  dès  lors  postuler  la  possibilité pour un texte d’appartenir à plusieurs genres différents ? L’appartenance  d’un texte à un genre littéraire serait donc plus lâche qu’on pourrait le supposer.     Mentionnons également la réflexion que J.‐M. Schaeffer jette sur les termes de la  classification  générique  pour  leur  attribuer  un  « statut  bâtard »31,  laissant  entendre  par là qu’ils ne constituent pas de « purs termes analytiques »32 appliqués de manière  neutre et sans lien historique avec le type de textes qu’ils désignent. Il ne faut donc  pas  oublier  que  les  appellations  mobilisées  ne  sont  pas  étrangères  aux  réalités  désignées.    27 Cette thèse est proche de la théorie des codes développée chez ECO (Umberto), Lector in fabula. La Coopération interprétative dans les textes narratifs, traduit de l’italien par BOUZAHER (Myriem). Paris : Bernard Grasset, 1985, pp. 64-86. 28 Stalloni (2005), p. 118. 29 Stalloni (2005), p. 10. 30 Schaeffer (1989), p. 69. 31 Schaeffer (1989), p. 65. 32 Schaeffer (1989), p. 65. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  10  En  commençant  notre  parcours,  nous  avions  écrit  que  le  genre  littéraire  additionnait  deux  concepts  (genre  d’une  part,  littéraire  d’autre  part).  Nous  envisagerons  à  présent  le  côté  « littéraire »  du  concept.  Comme  nous  l’avons  vu  précédemment, le mythe n’est pas uniquement présent sous forme écrite – il naquit  d’ailleurs  sous  forme  orale.  Il  convient  d’observer  si  l’adjectif  littéraire  ne  recouvre  que les productions écrites. La question pourrait se résumer de la manière suivante :  n’est littéraire que ce qui est écrit ? Il faut, pour y répondre, s’attaquer à la définition  plus large, et donc éminemment plus complexe, de ce qu’est la littérature.    La première définition tirée du Grand Robert ne joue pas en faveur de l’adéquation  entre mythe et genre littéraire. En effet, la littérature y est définie comme suit : « Les  œuvres  écrites,  dans  la  mesure  où  elles  portent  la  marque  de  préoccupations  esthétiques ;  les  connaissances,  les  activités  qui  sʹy  rapportent »33.  La  dernière  acception  permet  de  sauver  temporairement  notre  recherche  car  la  littérature  est  définie  comme  « Tout  usage  esthétique  du  langage,  même  non  écrit.  Spécialt.  | Littérature  orale,  ensemble  de  discours  littéraires  qui  se  conservent  et  se  transmettent oralement, même chez les peuples disposant de lʹécriture »34. L’adjectif  « littéraire »  couvre  donc  un  espace  assez  large.  A.  Kibédi‐Varga  évoque  également  l’existence de genres oraux35. La définition que ce dernier donne des genres littéraires  permet de résumer notre propos : « le genre est une catégorie qui permet de réunir,  selon des critères divers, un certain nombre de textes »36.    Enfin, il est intéressant de rapporter certaines des critiques adressées au concept  de  genre  littéraire.  En  ce  qui  le  concerne,  Y.  Stalloni indique  que  la  pertinence  des  traits  retenus  amène  «  une  idée  de  norme »37 qui  implique  la  création  de  critères  d’appartenance.  Certains  considèrent  parfois  ce  système  normatif  comme  trop  rigide38.  Rapportons  également  la  thèse  de  M.  Blanchot  qui  soutient  que  la  classification  générique  n’a  guère  d’importance  parce  qu’il  est  nécessaire  de  nier  la  notion des genres au profit de la littérature elle‐même39. Selon lui, chaque œuvre nie  le  système  des  genres  littéraires  et  secrète  elle‐même  l’essence  de  la  littérature.  Chaque  œuvre,  par  son  côté  inclassable  (et  peut‐être  sa  volonté  de  ne  pas  l’être),  s’oppose  à  la  classification  générique.  De  là  découlerait  la  preuve  de  la  vanité  de  notre propos ?      33 Grand Robert (2005), s.v. Littérature, souligné par nous. 34 Grand Robert (2005), s.v. Littérature. Relevons que cette ultime définition du Grand Robert est suivie par l’extrait d’un article de l’Encyclopédie de la Pléiade, s.v. Littérature orale. Ce texte est de la plume de Mircea Eliade, l’un des grands spécialistes du mythe. 35 Kibédi Varga (1994), p. 966. 36 Kibédi Varga (1994), p. 966. Au sens large (en y incluant donc les genres oraux). 37 Stalloni (2005), p. 9. 38 Stalloni (2005), p. 9. 39 BLANCHOT (Maurice), Le livre à venir. Paris : Gallimard, 1959 (Collection Idées, no 246), pp. 285-295. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  11    Le mythe à l’épreuve du genre littéraire    À ce stade de la réflexion, nous pensons avoir donné un aperçu général de ce que  recouvrent les concepts de « mythe » et de « genre littéraire ». La suite de cet article  s’intéresse à la relation qu’ils entretiennent l’un avec l’autre.    Pour  en  revenir  aux  trois  critères  attribués  au  genre  littéraire,  le  mythe  nous  semble y répondre. En effet, il regroupe sous son « label » un nombre considérable de  récits  (oraux  et  écrits)  réunis  par  des  caractéristiques  communes  et  pertinentes.  Le  grand nombre de textes mythiques correspond à la première caractéristique. Pour ce  qui est de la deuxième, ces textes ont bel et bien des caractéristiques communes qui  ont  été  partiellement  décrites  dans  la  première  partie  de  cet  article.  Celles‐ci  sont  présentes  en  nombre  assez  important.  Enfin,  les  nombreuses  caractéristiques  du  mythe développées plus haut nous semblent être pertinentes et représentatives d’un  genre. À première vue, on devrait conclure que le mythe est un genre littéraire.    Cependant,  il  est  curieux  de  constater  qu’aucun  des  auteurs  consultés  n’affirme  de manière explicite que le mythe constitue un genre littéraire à part entière40. À côté  des  genres  les  plus  importants  (comédie,  tragédie,  épopée,  roman),  ces  auteurs  envisagent  également  d’autres  types  de  récits  :  le  conte,  la  fable,  le  fabliau,  la  nouvelle… mais nulle part, n’apparaît l’idée que le mythe est un genre littéraire. Nos  sources  s’accordent  néanmoins  pour  le  placer  dans  un  rapport  distinctif  (d’opposition  ou  non)  vis‐à‐vis  de  genres  littéraires  reconnus.  Ainsi  voit‐on  notamment  D.  Madelénat  distinguer  le  mythe  de  la  légende,  du  conte  et  de  l’épopée41. P. Smith affirme pour sa part que « tous les genres, aussi bien les genres  littéraires  comme  le  conte,  la  poésie  ou  le  théâtre,  que  l’histoire  ou  la  philosophie  entretiennent  un  rapport  avec  les  mythes  […] ».42  Les  spécialistes  s’en  tiennent  généralement à de telles considérations.    En  ce  qui  nous  concerne,  il  nous  semble  pouvoir  et  même  devoir  pousser  le  raisonnement plus en avant. Bien que le mythe réponde aux conditions posées pour  être un genre littéraire, il nous paraît également les dépasser de sorte que sa nature  nous  semble  relever  d’un  autre  ordre.  Dans  la  mesure  où  il  est  porté  par  d’autres  formes qui n’emploient pas le langage verbal et où l’on peut également attribuer une  charge mythique à des événements, le mythe dépasse le concept même de littérature  pour se caractériser avant tout par sa fonction : celle d’expliquer le réel. Il s’agit selon  nous  de  sa  singularité.  De  là  découle  toute  une  littérature  dont  on  pourrait  penser  qu’elle  constitue  un  genre  littéraire.  Cependant,  le  mythe  ne  se  limite  pas  à  la  littérature  (sous  sa  forme  stricte  ou  lâche).  L’explication  qu’il  fournit  dépasse  cette  40 Sont pris ici en considération les ouvrages suivants : Combe (1992) ; Kibédi Varga (1994) ; Schaeffer (1989) ; Stalloni (2005). La théorie des genres d’Aristote l’ignorait déjà, cf. Aristote, Poétique, 1447a. 41 Madelénat (1994), p. 1710. 42 Ricœur & Smith (1996), p. 1039. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  12  classification  restreinte  et  il  serait  absurde  de  l’y  confiner43.  Il  la  transcende  pour  atteindre  l’ensemble  des  productions  humaines,  littéraires  bien  sûr,  mais  aussi  artistiques et intellectuelles.       Au terme de cet article, nous espérons avoir fourni au lecteur quelques pistes de  réflexion  sur  la  relation  entre  le  mythe  et  les  genres  littéraires.  Notre  conclusion  actuelle  insiste  avant  tout  sur  la  fonction  explicative  du  mythe  qui  nous  semble  transcender  la  catégorisation  générique  inhérente  à  la  littérature.  De  celle‐ci  découlent  les  nombreuses  formes  et  représentations  qu’on  a  pu  faire  du  mythe,  parmi lesquelles figure la littérature.  43 La classification générique appliquée à la littérature n’est pas à rejeter pour autant. En effet, comme nous l’avons remarqué, celle-ci est nécessaire pour structurer nos connaissances et nos productions. Bien qu’imparfaite, elle conserve sa pertinence et son utilité bien qu’elle ne nous paraisse pas s’adapter au concept de mythe tel qu’envisagé ici. M. Degand  Mythe et genres littéraires (Folia Electronica Classica, 19, 2010)  13  Bibliographie    Ouvrages    COMBE  (Dominique),  Les  genres  littéraires.  Paris :  Hachette  Supérieur,  1992  (Collection  Contours  littéraires), 175 p.  ELIADE (Mircea), Aspects du mythe. Paris : Gallimard, 1963 (Collection Folio/essais, nº 100), 251 p.  KIBÉDI VARGA (Aron), « Les genres littéraires » in BEAUMARCHAIS (Jean‐Pierre), COUTY (Daniel) et REY  (Alain), Dictionnaire des littératures de langue française, t. II, Paris : Bordas, 1994, pp. 966‐970.  LALANDE  (André),  Vocabulaire  technique  et  critique  de  la  philosophie.  Paris :  Presses  universitaires  de  France, 1972, p. 385.  MADELÉNAT  (Daniel),  « Mythe  et  littérature »  in  BEAUMARCHAIS  (Jean‐Pierre),  COUTY  (Daniel)  et  REY  (Alain), Dictionnaire des littératures de langue française, t. III, Paris : Bordas, 1994, pp. 1710‐1713.  POUCET (Jacques), Les rois de Rome. Tradition et histoire. Bruxelles : Académie royale de Belgique, 2000,  517 p.  POUCET  (Jacques),  Les  origines  de  Rome.  Tradition  et  histoire.  Bruxelles  :  FUSL,  1985  (Publications  des  Facultés Universitaires Saint‐Louis, Histoire, nº 38), 360 p.  RICŒUR  (Paul), SMITH (Pierre) et al., « Mythe » in Encyclopædia Universalis, t. XV, Paris : Encyclopædia  Universalis, 1996, pp. 1037‐1053.  SCHAEFFER  (Jean‐Marie),  Qu’est‐ce  qu’un  genre  littéraire ?.  Paris :  Seuil,  1989,  185  p.  (Collection  Poétique).  STALLONI  (Yves),  Les  genres  littéraires,  publié  sous  la  direction  de  BERGEZ  (Daniel).  Paris :  Armand  Colin, 2005, 128 p. (Collection 128, nº 255).    Notes de cours    Notes  de  la  partie  du  cours  de  Typologie  et  permanences  des  imaginaires  mythiques  (coordonné  par  P.‐ A. Deproost) donnée  par A. Meurant lors  du  premier  quadrimestre  de l’année  académique  2007‐ 2008.    Cd‐rom    Cd‐rom  du  Grand  Robert.  Version  électronique  du  Grand  Robert  de  la  langue  française,  version  2.0.  Paris,  2005.     

References (27)

  1. Schaeffer (1989), p. 7.
  2. Lalande (1972), p. 385.
  3. Stalloni (2005), p. 118.
  4. Schaeffer (1989), p. 8 et Stalloni (2005), p. 8.
  5. Schaeffer (1989), p. 68.
  6. Schaeffer (1989), p. 67.
  7. Cette thèse est proche de la théorie des codes développée chez ECO (Umberto), Lector in fabula. La Coopération interprétative dans les textes narratifs, traduit de l'italien par BOUZAHER (Myriem). Paris : Bernard Grasset, 1985, pp. 64-86.
  8. Stalloni (2005), p. 118.
  9. Stalloni (2005), p. 10.
  10. Schaeffer (1989), p. 69.
  11. Schaeffer (1989), p. 65.
  12. Schaeffer (1989), p. 65. En commençant notre parcours, nous avions écrit que le genre littéraire additionnait deux concepts (genre d'une part, littéraire d'autre part). Nous envisagerons à présent le côté « littéraire » du concept. Comme nous l'avons vu précédemment, le mythe n'est pas uniquement présent sous forme écrite -il naquit d'ailleurs sous forme orale. Il convient d'observer si l'adjectif littéraire ne recouvre que les productions écrites. La question pourrait se résumer de la manière suivante : n'est littéraire que ce qui est écrit ? Il faut, pour y répondre, s'attaquer à la définition plus large, et donc éminemment plus complexe, de ce qu'est la littérature. La première définition tirée du Grand Robert ne joue pas en faveur de l'adéquation entre mythe et genre littéraire. En effet, la littérature y est définie comme suit : « Les oeuvres écrites, dans la mesure où elles portent la marque de préoccupations esthétiques ; les connaissances, les activités qui sʹy rapportent » 33 . La dernière acception permet de sauver temporairement notre recherche car la littérature est définie comme « Tout usage esthétique du langage, même non écrit. Spécialt.
  13. | Littérature orale, ensemble de discours littéraires qui se conservent et se transmettent oralement, même chez les peuples disposant de lʹécriture » 34 . L'adjectif « littéraire » couvre donc un espace assez large. A. Kibédi-Varga évoque également l'existence de genres oraux 35 . La définition que ce dernier donne des genres littéraires permet de résumer notre propos : « le genre est une catégorie qui permet de réunir, selon des critères divers, un certain nombre de textes » 36 . Enfin, il est intéressant de rapporter certaines des critiques adressées au concept de genre littéraire. En ce qui le concerne, Y. Stalloni indique que la pertinence des traits retenus amène « une idée de norme » 37 qui implique la création de critères d'appartenance. Certains considèrent parfois ce système normatif comme trop rigide 38 . Rapportons également la thèse de M. Blanchot qui soutient que la classification générique n'a guère d'importance parce qu'il est nécessaire de nier la notion des genres au profit de la littérature elle-même 39 . Selon lui, chaque oeuvre nie le système des genres littéraires et secrète elle-même l'essence de la littérature. Chaque oeuvre, par son côté inclassable (et peut-être sa volonté de ne pas l'être), s'oppose à la classification générique. De là découlerait la preuve de la vanité de notre propos ?
  14. Grand Robert (2005), s.v. Littérature, souligné par nous.
  15. Grand Robert (2005), s.v. Littérature. Relevons que cette ultime définition du Grand Robert est suivie par l'extrait d'un article de l'Encyclopédie de la Pléiade, s.v. Littérature orale. Ce texte est de la plume de Mircea Eliade, l'un des grands spécialistes du mythe.
  16. Kibédi Varga (1994), p. 966.
  17. Kibédi Varga (1994), p. 966. Au sens large (en y incluant donc les genres oraux).
  18. Stalloni (2005), p. 9.
  19. Stalloni (2005), p. 9.
  20. BLANCHOT (Maurice), Le livre à venir. Paris : Gallimard, 1959 (Collection Idées, n o 246), pp. 285-295. Bibliographie
  21. Ouvrages COMBE (Dominique), Les genres littéraires. Paris : Hachette Supérieur, 1992 (Collection Contours littéraires), 175 p. ELIADE (Mircea), Aspects du mythe. Paris : Gallimard, 1963 (Collection Folio/essais, nº 100), 251 p. KIBÉDI VARGA (Aron), « Les genres littéraires » in BEAUMARCHAIS (Jean-Pierre), COUTY (Daniel) et REY (Alain), Dictionnaire des littératures de langue française, t. II, Paris : Bordas, 1994, pp. 966-970.
  22. LALANDE (André), Vocabulaire technique et critique de la philosophie. Paris : Presses universitaires de France, 1972, p. 385.
  23. MADELÉNAT (Daniel), « Mythe et littérature » in BEAUMARCHAIS (Jean-Pierre), COUTY (Daniel) et REY (Alain), Dictionnaire des littératures de langue française, t. III, Paris : Bordas, 1994, pp. 1710-1713.
  24. POUCET (Jacques), Les rois de Rome. Tradition et histoire. Bruxelles : Académie royale de Belgique, 2000, 517 p. POUCET (Jacques), Les origines de Rome. Tradition et histoire. Bruxelles : FUSL, 1985 (Publications des Facultés Universitaires Saint-Louis, Histoire, nº 38), 360 p. RICOEUR (Paul), SMITH (Pierre) et al., « Mythe » in Encyclopaedia Universalis, t. XV, Paris : Encyclopaedia Universalis, 1996, pp. 1037-1053.
  25. SCHAEFFER (Jean-Marie), Qu'est-ce qu'un genre littéraire ?. Paris : Seuil, 1989, 185 p. (Collection Poétique).
  26. STALLONI (Yves), Les genres littéraires, publié sous la direction de BERGEZ (Daniel). Paris : Armand Colin, 2005, 128 p. (Collection 128, nº 255). des imaginaires mythiques (coordonné par P.- A. Deproost) donnée par A. Meurant lors du premier quadrimestre de l'année académique 2007- 2008.
  27. Cd-rom Cd-rom du Grand Robert. Version électronique du Grand Robert de la langue française, version 2.0. Paris, 2005.

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